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Ski alpin

Le ski alpin est un sport de glisse qui consiste à descendre une pente enneigée à l'aide de skis.

Histoire du ski alpin

Le sport du ski alpin, une invention anglaise

Le principe de gravir un sommet pour le descendre à ski le plus rapidement possible a été inventé plusieurs fois de manière indépendante :

  • Une descente est organisée en Californie, en mars 1854 selon le "Nevada Journal". Il est également question d'une course de descente à 'La Porte' mise sur pied en 1866 par des chercheurs d'or émigrés, pour la plupart de Norvège.
  • En 1905, les Autrichiens organisent une descente dans le cadre des Championnats du Tyrol à Kitzbühel puis la descente du Horn en 1906.
  • En 1911 les Anglais partent en ligne du sommet du Wildstrubel ('Plaine Morte') à Montana en Suisse dans une compétition en ligne proposée par le futur Sir. Arnold Lunn, considéré comme 'l'inventeur' du ski de compétition moderne. Le vainqueur de cette première épreuve dotée par le Trophée 'Earl Robert of Kandahar' fut Cecil Hopkinson qui mit plus d'une heure pour joindre l'arrivée!

Le ski alpin est ensuite organisé comme un véritable sport par un anglais1, Arnold Lunn, qui fait de premiers essais en 1897 à Chamonix alors qu'il n'a que dix ans2. E.C. Richardson, « le père du ski britannique », fonde en 1903 le Ski Club of Great-Britain qui initie les élèves des public schools britanniques aux sports d'hiver dans les Alpes2. Le ski alpin est déjà au programme. La Roberts of Kandahar Challenge Cup est une compétition de ski alpin mise en place en 19032. Dans la grande tradition britannique, ces épreuves sont réservées aux seuls Britannique. Ainsi, dès l'après Grande Guerre, Lunn met en place dans les Alpes les premiers championnats britanniques de ski alpin, « sous le regard incrédule des autochtones »1.

Il faudra attendre 1929 pour assister aux premiers championnats d'Autriche ; 1930 en Suisse3 et 1931 en France1. Toutes ces dates concernent jusque là exclusivement la descente. Le premier slalom est disputé le 21 janvier 1922 à Mürren. C'est alors plus une épreuve de style que de vitesse1.

Parmi les autres initiateurs du ski alpin, citons l'Autrichien Mathias Zdarsky qui publia en novembre 1896 un ouvrage de techniques de ski dans lequel il reprend essentiellement les anciennes techniques norvégiennes (ski de fond et Télémark principalement) sur le modèle de l'ouvrage À ski à travers le Groenland du Norvégien Fridtjof Nansen, publié en 1888. Zdarsky prône notamment l'utilisation d'un seul grand bâton, comme le faisaient jadis les Norvégiens, alors que l'usage des deux bâtons se généralise en ski de fond dès la fin des années 1880.

La difficile reconnaissance du ski alpin

En 1924 sont créées la Fédération internationale de ski (FIS) et la Fédération française de ski (FFS), année où sont organisés les premiers Jeux olympiques d'hiver à Chamonix. Toutefois, ces organismes ne reconnaissent pas le ski alpin et le terme « ski » est réservé exclusivement pour désigner le ski nordique. Seul le ski nordique est d'ailleurs présent au programme de ces premiers rendez-vous internationaux qui furent reconnus plus tard comme les premiers Jeux olympiques d'hiver. De même, le fameux « Premier concours international de sports d'hiver » organisé à Montgenèvre du 10 au 12 février 1907 par l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) ne concernait que le ski nordique4. En 1928, la première « Classique » du ski alpin, l'Arlberg-Kandahar eut lieu à Sankt Anton am Arlberg, sous l'autorité d'Arnold Lunn et de son ami Hannes Schneider.

Arnold Lunn présente au congrès de la FIS à Saint-Moritz en 1928 un projet d'intégration du ski alpin, encore très largement inconnu même dans les milieux sportifs. Cette motion est repoussée en raison d'une opposition catégorique des pays nordiques5. Lunn ne se décourage pas, et présente une nouvelle demande en 1930 à Oslo. Les pays nordiques se montrent moins catégoriques et autorisent la création de compétitions tests, mais sont toujours hostiles à l'admission du ski alpin au programme olympique. Lunn peut ainsi organiser la première édition des championnats du monde à Mürren en 1931 sous l'accord de la FIS. Le Comité international olympique (CIO) suit et intègre finalement le ski alpin aux Jeux olympiques d'hiver de 1936 à Garmisch-Partenkirchen. Seules les épreuves du combiné alpin (descente/slalom) donnent cependant droit à des médailles olympiques. Les titres et les médailles d'or reviennent à Franz Pfnür et Christl Cranz (Grossdeutschland). Le Norvégien Birger Ruud, un sauteur, établissait le meilleur temps dans la manche de descente devant Pfnür qui dominait le parcours de slalom. Le Mégevan Emile Allais terminait 3e du combiné ce qui lui rapportait la médaille de bronze.

Chez les femmes, une autre Norvégienne, Laila Schou-Nilsen, était la plus rapide en descente mais Cranz se révélait hors d'atteinte en slalom.

Domination germanique

Les premières écoles de ski alpin sont mises en place en Suisse et en Autriche au début des années 19306. et le monde germanique - Allemagne, Suisse et surtout l'Autriche, avec sa Mecque de l'Arlberg - domine sans rival le ski alpin jusqu'au milieu des années 1930. La méthode de ski de l'Arlberg, codifiée par Hannes Schneider est la référence. Elle est basée sur le virage chasse-neige et le stembogen. Ces virages étaient faciles à réaliser mais cassaient la vitesse.

Les grandes vedettes du ski de l'époque sont les Autrichiens et les Suisses Otto Furrer, David Zogg, les frères Ruud, Toni Seelos, Rudolf Rominger, Christl Cranz, Heinrich Harrer etc.

Parmi les innovations techniques importantes :

  • Les premières fixations modernes datent des années 1933-1934. Elles sont essentiellement mises au point en Autriche et en Norvège7.
  • Le premier téléski à enrouleurs est mis en service en Suisse à Davos, le 24 décembre en 1934 par l'ingénieur Ernst Gustav Constam. Parmi les pionniers français on peut citer le téléski de Charles Rossat au col de Porte (1934) au lieu-dit « La Prairie » Le premier téléski à perches du Français Jean Pomagalski est, quant à lui, implanté en 1936 à l'Alpe d'Huez8,9,10.

L'émergence de l'école française de ski (1937-1950)

Bien que le ski soit arrivé très tôt dans les Alpes françaises, l'émergence du ski alpin comme une discipline sportive à part entière et autonome sera lente en France alors qu'elle était déjà très populaire dans les Vosges alsaciennes qui faisaient alors partie de l'Empire Germanique après la guerre de 1870.

En 1933, un premier centre de formation des moniteurs se crée au Mont Revard (Savoie), animée par Roger Frison-Roche sous la haute compétence du Dr. Hallberg. On y enseigne au départ la méthode de l'Arlberg.

La Fédération française de ski prépare depuis quelques années sa revanche, avec une stratégie concertée de popularisation du ski français. L'offensive repose sur une technique française de ski révolutionnaire et concurrente de la méthode autrichienne. Elle est mise au point par Émile Allais, Paul Gignoux et, paradoxalement, l’Autrichien Toni Seelos, entraîneur de l'équipe de France (signe de la tutelle germanique, jusqu'à cette époque, sur ce sport). Cette technique, très innovante, jugée « plus souple, plus élégante et plus efficace », est basée sur le parallélisme des skis, la plongée en avant, l'étude systématique des dérapages (biais, latéral), indispensables aux virages rapides, voire la célèbre « ruade » du christiania pur.

La technique française est popularisée par :

  • L'École française de ski (ESF) créée en 1937 par Émile Allais, Paul Gignoux, Charles Diebold, avec le soutien de Léo Lagrange.
  • Les victoires françaises aux Championnats du monde de ski alpin de 1937 (Émile Allais), et 1938 (James Couttet).
  • Les films de Marcel Ichac (films pédagogiques, films de compétition, films de propagande touristique, tentative de briser également la domination germanique dans le cinéma de montagne).

La France innove également en matière de matériel : Abel Rossignol invente le ski contrecollé (1936) et le ski lamellé contrecollé (association de lames de bois par collage de bois dur, léger et souple: frêne-sapin ou frêne-bouleau ou frêne-hickory) (1945).

L'essor du ski est rapide en France à la fin des années 1930 :

  • La Fédération française de ski passe de 7.000 adhérents en 1930 à près de 50.000 en 193911.
  • En 1938, l'Hexagone compte 6 téléskis et 11 téléphériques.

Cet essor est bien sûr brisé par la Seconde Guerre mondiale.

Dans les compétitions internationales, la technique française de ski domine cependant jusqu'au début des années 1950, avec également Henri Oreiller, Georgette Thiollière.

La domination française sur le ski alpin (années 1960)

Une domination sportive

Après un passage à vide au milieu des années 1950, le ski français va connaître un deuxième âge d'or sous la tutelle de l'entraîneur Honoré Bonnet, avec des champions tels que Jean Vuarnet, Jean-Claude Killy, Guy Périllat, Marielle Goitschel. La France domine la discipline tout au long des années 1960. Aux championnats du monde de ski alpin de Portillo (Chili) en 1966, l'Équipe de France de ski alpin remporte 16 médailles sur 24. Un apogée consacré par les Jeux olympiques d'hiver de 1968 à Grenoble, marqués par les victoires de Jean-Claude Killy en descente, slalom et géant et de Marielle Goitschel en slalom, la skieuse de Val d'Isère ayant auparavant déjà enlevé plusieurs titres mondiaux et olympiques en 1962, 1964 et 1966.

Des innovations techniques

La France conserve alors une avance technique dans le domaine du ski alpin. En 1955, Georges Salomon, qui fabrique des carres vissées, invente la fixation de sécurité pour Émile Allais : « la Skad »12. Jean Vuarnet remporte la médaille d'or de descente des Jeux olympiques d'hiver de 1960 à Squaw Valley grâce, notamment, à deux innovations majeures :

  • le ski métallique « Rossignol Allais 60 » (conçu par la société Rossignol avec Émile Allais). Ce ski préfigure le ski moderne avec des carres cachées et une semelle polyéthylène. C'est le premier ski de type « sandwich » avec un noyau en bois et deux lames de Zicral autour ;
  • l'invention de la « position de l'œuf » qui, le skieur étant replié sur lui-même, améliore l'aérodynamisme. Une position par la suite unanimement adoptée.

Le développement de l'économie du ski

Le succès du ski français en compétition, le développement des loisirs et les préoccupation d'aménagement du territoire vont amener au développement du ski populaire. L'Etat français met en œuvre le « Plan neige » (1961 à 1971) pour développer le tourisme de montagne.

Grâce à ses succès sportifs, la France est un modèle pour le monde entier : « Son retentissement est tel que l'Amérique du Nord (et aussi celle du Sud) ont principalement recours aux français pour créer et équiper leurs stations ainsi que pour mettre au point leurs écoles de ski. »11.

La mondialisation du ski (depuis les années 1970)

Comme son nom l'indique, le ski alpin est très populaire dans les pays alpins mais également en Scandinavie. Depuis plusieurs décennies, le nombre d'adeptes est en augmentation au Japon et en Amérique du Nord.

Dans les années 1960-1970, les États-Unis vont prendre le relais de la France en termes d'innovation :

  • les premiers skis en fibre de verre dès 1960.
  • Bob Lange invente la coque en plastique pour les chaussures de ski en résine Epoxy (1964).
  • Shervin Popper (Californie) invente le snowboard.

La domination suisse du ski alpin des années 1980

Dans les années 1980, les skieurs et skieuses suisses ont remporté de nombreuses courses. Les doublés à l'arrivée n'étaient pas rares. En 1985, 1986, 1987 et 1989, les trois premières places du classement général de la Coupe du Monde, lancée en 1966 par le journaliste français Serge Lang avec l'appui des grands coureurs de l'époque et des entraineurs Honoré Bonnet (FRA) et Bob Beattie (USA), étaient occupées par des Suissesses. En 1984, 1987, 1988 et 1990, Pirmin Zurbriggen gagnait le classement général de la Coupe du monde masculine. Durant la saison 1988-1989, Vreni Schneider gagnait 14 courses, record inégalé. De 1981 à 1995, le classement général de slalom fut remporté 12 fois sur 15 par une Suissesse, dont 5 fois par Erika Hess et 6 fois par Vreni Schneider. Le point culminant de cette domination furent les Championnats du monde de ski alpin 1987 à Crans-Montana, où les Suisses remportèrent 8 courses sur 10, 14 médailles sur 30, et les quatre premières places de la descente masculine avec Peter Müller, Pirmin Zurbriggen, Karl Alpiger et Franz Heinzer.

Les compétitions de ski alpin

Histoire

Provenant des pays scandinaves (la Norvège en grande partie), le ski alpin est un dérivé du ski nordique. Il faut remonter jusqu'en 1880 pour voir apparaître les premiers skis conçus pour la descente, et, inventé par les Norvégiens, aussi inventeurs du Télémark. Les premières règles codifiées du ski alpin sont établies en Autriche par Mathias Zdarsky et Hannes Schneider, en 1896.

En France, le ski alpin arrive en 1897 sur le Mont Guillaume dans les Hautes-Alpes, sous l'impulsion du 28e bataillon des chasseurs alpins. Le ski est d'ailleurs introduit dans l'armée au tout début du XXe siècle. C'est en Suisse, à Davos que sont organisés les premiers concours internationaux de ski. Ces derniers qui ont lieu en 1902 et 1907, sont alors réservés uniquement aux militaires.

En 1911, Arnold Lunn organise la première compétition à Crans Montana en Suisse. Ce n'est que dix années plus tard qu'apparaît la première véritable école de ski à Sankt-Anton en Autriche, ce qui entraîne en même temps, la naissance du slalom. Deux ans plus passent et les fédérations se créent. La Fédération internationale de ski (FIS) et la Fédération française de ski (FFS) sont inaugurées à l'occasion des premiers Jeux Olympiques d'hiver à Chamonix qui ont lieu en 1924. Malheureusement, seul le ski nordique y est présent. Il faut patienter jusqu'en 1931 et les premiers championnats du monde de ski Alpin (organisées en Suisse par Arnold Lunn) pour faire adopter les épreuves alpines à la Fédération internationale. Le ski alpin est alors intégré aux Jeux Olympiques de 1936 à Garmisch-Partenkirchen.

Catégories

En compétition, les skieurs s'élancent un par un pour un contre la montre dans différentes disciplines. Les compétitions sont organisées par la Fédération internationale de ski (FIS, fondée en 1924) et le ski alpin a fait ses débuts olympiques lors des Jeux olympiques d'hiver de 1936.

Outre l'incontournable rendez-vous olympique, il existe deux grandes catégories de compétitions :

Les championnats du monde

Article détaillé : Championnats du monde de ski alpin.

Disputés depuis 1931, officialisés par la FIS depuis 1950, les championnats du monde se proposent de couronner ses vainqueurs sur une seule course, à la manière des Jeux olympiques. Ces épreuves se déroulent désormais sur une dizaine de jours, tous les deux ans (années impaires).

La Coupe du monde

Article détaillé : Coupe du monde de ski alpin.

Les courses d'un jour comme celles proposées aux Jeux olympiques ou aux Championnats du Monde sont parfois injustes. Afin de pallier cette carence, la FIS a soutenu lors de son Congrès de Beyrouth la projet de la Coupe du Monde lancé en août 1966 par Serge Lang et ses amis, dont l'ancien Président Marc Hodler, lors des Championnats du Monde de Portillo. Des points étaient attribués aux premiers des courses retenues dans le calendrier international et un classement général récompensait ensuite le coureur le plus complet de l'hiver en fin de saison. Elle intégra au cours de son histoire l'Arlberg-Kandahar et les autres « Classiques » comme le Lauberhorn de Wengen, dans l'Oberland bernois suisse ou le Hahnenkamm de Kitzbühel, dans le Tyrol autrichien. Les étapes françaises les plus connues sont celles de Val d'Isère (Critérium de la 1re Neige), de Chamonix (Kandahar) ou de Megève (Grand Prix Émile Allais).

Le matériel de ski alpin

Le ski alpin se pratique normalement avec deux bâtons (un pour chaque main) et deux skis (un pour chaque pied). Le contrôle des skis est assuré par l'utilisation de chaussures de ski maintenues aux skis par des fixations. Un casque est parfois porté pour protéger la tête des impacts entraînés par une collision avec la neige, d'autres skieurs ou des obstacles ou encore pour améliorer l'aérodynamisme lors de compétitions. Lors des compétitions le port de ce casque est obligatoire, en cas de course importante, les skieurs sont équipés de combinaisons collantes à la peau. Elles améliorent la pénétration dans l'air et leurs élasticités aident le mouvement.

Le bâton

Bâton de ski alpin

Le bâton est un élément déterminant dans la pratique du ski, même si pour le débutant il s'avère gênant et inutile. En effet, celui-ci contribue à l'équilibre du skieur et permet le déclenchement du virage en servant d'axe de rotation. Pendant le schuss, le bâton est également utilisé pour parfaire la position de l'œuf.

Le bâton ne doit pas être trop court ni trop long. Lorsqu'il est planté dans la neige, le skieur qui le tient doit avoir l'avant bras qui forme un angle droit avec le bras. Trop court, le bâton ne permet pas de toucher la neige et devient alors inutile. Trop long, il devient gênant.

À environ 5 cm du bout de chaque bâton se trouve une rondelle. Cette rondelle permet au skieur de pouvoir planter le bâton dans la neige sans que celui-ci ne s'enfonce trop. Cela est particulièrement utile dans le cas de neige poudreuse ou molle.

En compétition, particulièrement pendant les épreuves de vitesse, le bâton est profilé pour épouser la forme du corps du skieur lors du schuss. La rondelle est également courbée en forme de cône pour améliorer sa pénétration dans l'air.

La chaussure de ski

Article détaillé : chaussure de ski.

La chaussure de ski permet au skieur de contrôler ses skis. Pour ce faire, le soulier doit épouser et serrer le pied et, ainsi, transmettre les mouvements des jambes et des pieds.

Chaussure de ski alpin

Pour cela, la chaussure de ski est composée de :

  • une coque : extrêmement rigide, elle est faite de plastique et englobe le pied et monte jusqu'à mi-mollet, bien que plusieurs itérations précédentes de la chaussure de ski aient eu des designs très différents (arrêt à la cheville ou au genou). La coque assure le maintien du pied et la transmission du mouvement. Elle doit néanmoins permettre la flexion. Les chaussures de ski peuvent être munies de coques plus ou moins rigides que le skieur choisit selon son style de ski ainsi que son niveau. Le paramètre qui permet de distinguer la flexibilité des coques s'appelle souvent le Flexindex et il s'étale d'environ 20 ou 30 à 130 et 150 (skieurs de course).
  • un chausson : incrusté dans la coque. Il assure le confort du skieur. De nos jours, le chausson peut être moulé à la forme du pied par des techniques de thermoformage et peut être chauffé en cas de grand froid.
  • une semelle : toutes les chaussures de ski alpin ont une semelle d'origine. Cependant, plusieurs skieurs opteront de la remplacer pour une orthèse, notamment s'ils ont des problèmes de posture ou de flexibilité majeurs, afin d'utiliser la chaussure au maximum de son potentiel.
  • des crochets : liés à la coque. Ils permettent de serrer la chaussure de ski. Normalement, plus le nombre de crochets est élevé, plus la chaussure est liée au pied et donc plus le contrôle du ski est fin. Ainsi, il peut y avoir entre 1, pour le skieur débutant, et 4 crochets pour le skieur professionnel. Toutefois, une chaussure qui aurait trop été serrée peut réduire les sensations du pied et ainsi nuire aux habiletés motrices fines de ce dernier.

Pour que la chaussure soit maintenue dans la fixation, une protubérance de plastique est moulée dans la coque à l'avant et au talon de la chaussure. Ce système est utilisé par tous les manufacturiers depuis le milieu des années soixante-dix, lorsque le monde du ski a vu un effort concerté pour mettre de l'avant une interface chaussure-fixation (le DIN) qui serait sécuritaire et facile à ajuster par des techniciens formés.

Depuis quelques années, un très grand nombre de skieurs font appel aux services de bootfitters : spécialistes de l'anatomie du pied et des techniques permettant un ajustement bio-moteur affiné de la coque, du chausson et de la semelle ; ceux-ci sont quelquefois la seule porte d'entrée pour un amateur dont le pied serait problématique. Auparavant réservé aux coureurs ou aux professionnels du ski (moniteurs, guides), l'avènement d'un engouement pour la pratique de haut niveau du ski (découlant, entre autres, des avancées technologiques dans d'autres domaines du sport), le bootfitting est maintenant une partie importante de l'achat de chaussures de ski pour nombre de skieurs.

Les fixations

La fixation permet de relier la chaussure du skieur au ski. La fixation est aujourd'hui un composant capable de supporter les brusques secousses du ski tout en pouvant se relâcher en cas de chute.

Fixation de ski alpin

Pour cela, des ressorts sont montés dans la fixation. Il est indispensable de faire régler sa fixation selon les normes en vigueur. La norme internationale est l'ISO 11088. La France a pris une initiative intéressante en introduisant une distinction homme/femme dans les préconisations de réglage (fascicule de documentation AFNOR FD S 52-748). Les normes permettent un réglage personnalisé en tenant compte :

  • du poids du skieur,
  • de la taille du skieur,
  • de la longueur de la semelle de la chaussure.

Ces trois éléments permettent d'obtenir selon le sexe un indice de réglage qui doit être modifié pour tenir compte :

  • de l'age du skieur,
  • du niveau du skieur,
  • de sa condition physique,
  • de son style de ski.

Le réglage d'une fixation est donc un compromis subtil de 8 paramètres pour que la chaussure tienne au ski sans que cela devienne dangereux en cas de chute. Il est indispensable que le réglage soit fait en tenant compte des normes selon les critères ci dessus.

Un réglage trop serré est dangereux puisqu'en l'absence de déclenchement, le skieur pourra se blesser au niveau du membre inférieur. Cependant, les skieurs professionnels soumettent fréquemment leurs skis à de fortes pressions latérales, ce qui les oblige à serrer davantage leurs fixations. Pour un skieur de 75 kg, un serrage de compétition avoisine rapidement les 110 ou 120 kg. Un réglage trop souple peut aussi être dangereux puisque la fixation va s'ouvrir de manière intempestive et peut provoquer la chute du skieur et un traumatisme de n'importe quelle partie du corps.

Le réglage en longueur de la fixation est l'élément principal de la sécurité. Sans un réglage en longueur adéquat, la fixation même réglée dans la norme ne pourra fonctionner.

La fixation est composée de deux parties :

  • la fixation avant. L'avant de la chaussure vient s'y enclencher. Elle possède un système de ressorts permettant au skieur de déchausser (la chaussure n'est plus liée à la fixation) en cas d'effort arrière ou avant latéral. Cela permet de se prémunir de nombreux problèmes de ligaments au niveau du genou.
  • la fixation arrière. L'arrière de la chaussure vient s'y appuyer puis par une pression verticale vient enclencher la fixation qui maintient alors la chaussure. Elle possède également un système de ressort permettant de s'ouvrir en cas d'effort avant (talon qui se décolle).

Des aides électroniques au réglage existent (ex. ISOSKI).

Le ski

Article détaillé : Ski (matériel).

Le ski est évidemment l'élément essentiel puisqu'il est l'intermédiaire entre le skieur et la neige et par conséquent permet au skieur de glisser. Le ski s'est extraordinairement complexifié au fil des années pour aboutir aujourd'hui à une forme et à une structure de haute technologie.

Le ski est partagé en trois parties : l'avant du ski ou spatule, l'arrière du ski ou talon, le milieu du ski (sous les chaussures) ou patin.

Ski alpin vu de dessus

La forme

Vu de dessus, le ski alpin moderne et actuel possède ce que le jargon appelle une "taille de guêpe" : la spatule et le talon sont plus larges que le patin. Cela se traduit par la définition d'une ligne de cotes, c’est-à-dire par la définition de la largeur du ski en ces trois points.

Quand un ski possède une taille de guêpe, on dit qu'il est profilé. Le ski parabolique est un modèle de ski profilé lancé par Elan et qui connut un vif succès, dont le nom fait référence à la forme des bords du ski. Cette forme de parabole permet au ski, si le skieur exerce une pression suffisante, de fléchir pour épouser la forme d'un virage en taillant la neige. Le skieur gagne donc en vitesse, puisque le ski ne dérape plus pendant le virage.

Le ski profilé est maintenant l'outil de choix pour une vaste gamme de terrains et d'adeptes : le débutant aimera la facilité avec lequel celui-ci se manœuvre dès les premières descentes, alors que l'expert appréciera sa polyvalence et sa rapidité de mouvement, même à grande vitesse. Cependant, depuis quelques années, plusieurs skis ayant un profil beaucoup moins prononcé ont fait leur apparition sur les pentes et gagné la faveur du consommateur, notamment pour des usages particuliers, comme le ski hors piste ou les acrobaties. Certains skis ont même une spatule et un talon de dimensions inférieures au patin. Cette construction répartit le poids du skieur sur une plus large surface de contact et, en retour, permet une plus grande flottabilité dans la poudreuse.

En compétition, les dimensions et la construction du ski relèvent de normes très précises tant en matière de longueur que de rayon . Ainsi, les skis de slalom, selon les normes FIS, doivent mesurer 165 centimètres pour les hommes et 155 centimètres pour les femmes au minimum. Le radius (rayon de courbe) est également réglementé.

La structure

La structure d'un ski dépend beaucoup d'un constructeur à l'autre, il est donc difficile d'en faire une description précise tant les constructeurs rivalisent d'imagination et de recherche pour améliorer son poids, sa rigidité, son niveau de résonance, …

Pour simplifier, sa structure peut se résumer à :

  • la semelle. Elle est au contact de la neige et permet donc au ski de glisser. Généralement en polyéthylène, elle est légèrement rainurée dans le sens le plus long pour permettre à la neige fondue de s'évacuer plus rapidement et ainsi d'accroître la vitesse du skieur. En effet, le ski ne glisse pas directement sur de la neige, mais sur l'eau qui résulte de la fonte de la neige au contact du ski. Elle nécessite un entretien régulier pour améliorer la glisse (reboucher les trous et farter). Par ailleurs, le fartage utilisé dépend de la consistance de la neige.
  • la carre. Il y en a une de chaque côté du ski et permettent de le contrôler sur la neige. En acier très résistant à l’abrasion et très aiguisées, elles permettent la conduite des virages et l’accrochage sur neige dure. De la même façon que la semelle, elles nécessitent un entretien régulier pour améliorer l'aspect tranchant : c'est l'affûtage.
  • le noyau. Comme son nom l'indique, il se situe au cœur du ski et joue un rôle majeur sur sa rigidité. C'est sur ce point que les constructeurs diffèrent le plus. Constitué d'alliages (tel que le titanal), de bois ou de métaux, il donne au ski sa solidité et sa rigidité. Ce cœur est souvent très sensible à l'eau et doit donc être protégé par des couches sandwiches.
  • le dessus du ski. Souvent fabriqué à partir de composite époxy renforcé de fibres de verre, il permet de protéger le cœur du ski et joue un rôle décoratif. La dernière couche est une feuille polymérique transparente décorée sur le dessous et malheureusement parfois sensible aux chocs.

Le casque

Bien qu'il ne fasse pas partie intégrante du matériel nécessaire à la pratique du ski alpin, le casque est depuis une dizaine d'années une pièce d'équipement prisée par un grand nombre de débutants et d'experts.

À la suite d'études13, plusieurs écoles de ski exigent maintenant le port du casque pour les enfants ou les débutants, alors que la branche compétitive du sport s'est fait à la nécessité de son utilisation. Les très grandes vitesses atteintes par les coureurs (et par les skieurs amateurs) rendent dangereuses les chutes et collisions : le port du casque atténue les risques de traumatisme et de lésions qui peuvent s'avérer fatales.

Enfin, avec l'invention de nouveaux plastiques et matériaux légers, attrayants et permettant une plus grande respiration que ceux utilisés dans les anciens casques, celui-ci est maintenant une option à la fois abordable et esthétique.

Les accessoires

Bien qu'ils ne fassent pas partie intégrante eux non plus du matériel nécessaire à la pratique du ski alpin, les accessoires ont connu récemment un essor important. Leur succès vient du fait qu'ils apportent énormément en confort pour la pratique du ski, que ce soit par exemple les gants chauffants, ou les porte-skis personnels.

Les disciplines de ski alpin

Fichier:JO B Miller.jpg
Bode Miller en slalom géant à Sestrières en Italie

Il existe cinq disciplines en ski alpin qui sont courues chaque année de novembre à mars en coupe du monde de ski alpin et sont toutes présentes aux Jeux olympiques d'hiver et aux championnats du monde de ski alpin. Ce sont des courses contre la montre, le skieur déclenche lui-même le chronomètre par l'ouverture d'un portillon et l'arrête au franchissement d'une cellule photo-électrique. Le coureur descend un parcours dessiné par des portes délimitées par deux piquets, il doit franchir toutes les portes.

Descente

Article détaillé : Descente (ski alpin).

Cette discipline fut déjà pratiquée en compétition amicale à la fin du XIXe siècle comme le démontrent des articles de journaux[Lesquels ?] parus en Australie ou au Nevada où des épreuves de « descente libre » servant aussi de support pour des paris ont eu lieu entre des mineurs norvégiens travaillant à Virginia City.[réf. nécessaire] En 1905 une course de descente est aussi organisée à Kitzbühel dans le cadre des Championnats du Tyrol.[réf. nécessaire] Plus tard Arnold Lunn met en jeu le Earl Robert of Kandahar Trophy en 1911 à Montana en Suisse à l'occasion d'une spectaculaire et sympathique course en ligne partant de la Plaine Morte.[réf. nécessaire] La descente est donc la plus vieille discipline sportive du ski alpin[réf. nécessaire] et est surnommée aujourd'hui la « discipline reine ». Ses parcours sont les plus longs des épreuves de ski alpin.

La descente combine la vitesse à l'état pur, une maîtrise technique et un courage à toute épreuve. Aujourd'hui, les descendeurs atteignent dans leur course des vitesses de pointe de plus de 140 km/h. Le dénivelé est de l'ordre de 800 m à 1 100 m pour les hommes et de 500 m à 800 m pour les femmes, des portes sont très larges, matérialisées par deux banderoles soutenues par des piquets. Des virages larges, des sauts, des compressions et de grandes lignes droites dessinent le parcours en fonction du modelé du terrain. De par le danger d'une telle course, les skieurs doivent s'entraîner plusieurs fois sur le parcours avant la course (cela n'est vrai qu'en descente). Le vainqueur est celui qui réalise le temps le plus rapide. La largeur minimale d'une piste doit être de 30 mètres.

La moindre petite erreur à ces vitesses et sur de tels parcours engendre souvent des chutes spectaculaires, des blessures et exceptionnellement des décès. La piste la plus célèbre est assurément la Streif à Kitzbühel, en Autriche. La Streif est une piste extrêmement exigeante techniquement et physiquement, sur laquelle seule une descente hommes est organisée. Les coureurs atteignent généralement les vitesses les plus rapides du circuit (entre 140 et 150 km/h) sur la piste de Wengen, en Suisse. Les mesures de sécurité ne cessent de s'accroitre depuis la fin des années 1950. Les arbres sont protégés par de grandes bâches, on utilise aussi des filets qui sont placés tout le long de la piste. La neige est préparée de nombreux jours avant, afin qu'elle soit suffisamment lisse et glacée.

Slalom

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La transhumance

La transhumance, du latin trans (de l'autre côté) et humus (la terre, le pays), est la migration périodique d'une part du bétail (bovidés, cervidés, équidés et ovins) de la plaine vers la montagne ou de la montagne vers la plaine, d'autre part des abeilles d'une région florale à une autre, et ce en fonction des conditions climatiques et donc de la saison.

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Les types de transhumance

En ce qui concerne le bétail, on distingue deux types de transhumance :

  • La transhumance estivale (ou transhumance normale), qui est la montée dans les pâturages d'altitude comme les alpages, les « montagnes » (dans le Massif central), des troupeaux originaires des basses plaines (en Valais et en Vallée d'Aoste on parle d'inalpe, en Suisse romande on parle de poya).
  • La transhumance hivernale (ou transhumance inverse), qui est le fait de troupeaux de montagne, lesquels, l'hiver venu, fuient les rigueurs du climat montagnard en descendant vers les plaines tempérées (en Suisse romande et en Vallée d'Aoste on parle de désalpe).

En Europe, l'estive dure en général de fin mai à mi-octobre.

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Transhumance en France

Provence

La question des origines de la transhumance en Provence mobilise les historiens et les archéologues. Les grands déplacements de troupeaux de la plaine à la montagne avaient probablement disparu durant le haut Moyen Âge, faute des conditions politiques (organisation territoriale et sécurité des chemins) et économiques (marchés pour écouler les produits des troupeaux) nécessaires à de telles entreprises.

Mais la découverte dans les années 1990 dans la plaine de la Crau de fondations de nombreuses bergeries datant de l'époque romaine et de l'âge du Fer laisse à penser que déjà dans l'Antiquité des troupeaux d'ovins transhumaient, corroborant Pline l'Ancien affirmant que dans "les Plaines-de-pierre" de la province Narbonnaise les moutons "par milliers convergent depuis des régions lointaines pour brouter".

Le balancement des troupeaux se remet en place dès avant le XIIe siècle à l'initiative des communautés montagnardes, qui ne peuvent nourrir en bergerie des troupeaux importants durant les longs hivers, et vont chercher l'herbe des plaines. Les grands monastères (Abbaye Saint-Victor de Marseille, Boscodon…), les imitent dès le XIIIe siècle en mettant en valeur leurs possessions dans le haut comme dans le bas pays, imités, à partir du XIVe siècle par les grandes familles nobles. Il s'agit alors d'une transhumance de la plaine à la montagne, avec des troupeaux de mille bêtes et plus.

Les archives du Comté de Nice font état de contrats passé au début du XIVe siècle, entre des montagnards et des éleveurs de basse Provence. Les premiers ayant rapporté au pays les troupeaux des seconds. C’est à partir de 1325 que l’on voit des éleveurs envoyer en commun de gros troupeaux (de près de 2000 têtes) vers les pâturages de haute montagne. Dans un premier temps, cette transhumance sera perçue par beaucoup comme de la concurrence pour les élevages de montagne (Musset, 1986). Dans Sociétés paysannes, Henri Mendras citait ce conflit de pouvoir comme illustration d'un processus d'installation d'un équilibre entre ressources naturelles et exigences sociales (Mendras, 1976).

De nombreux actes notariaux parus après 1380 témoignent de ce mode de transhumance. Au XVe siècle, la grande transhumance, réservée au siècle précédent aux troupeaux des grandes familles et des éleveurs riches, se démocratise. L’estivage des moutons devient massif. À partir de 1450 chaque année entre 40 000 et 50 000 moutons quittent Aix-en-Provence et ses alentours pour les alpages (Leydet, 1982). À partir de là, la grande transhumance ne cessera de s’étendre vers le nord.

La grande transhumance ne peut plus alors être résumée à un acte de circulation, elle devient un véritable circuit commercial. Nous assistons à une sorte de « marchandisation » des estives. Le plus souvent, les éleveurs provençaux traitent avec des intermédiaires qui jouent un rôle très important dans le « marché de l’estive ». Ce sont eux qui acheminent les troupeaux vers les alpages. Ce sont eux également qui assurent la police des transhumances. Ils se mettent à la tête du rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de moutons qu’ils prennent en charge jusqu’aux alpages. On assiste ainsi, à l’émergence de professionnels de la transhumance qui à certaines périodes jouiront d’un quasi-monopole de l’activité (Coulet, 1986).

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Depuis le XIXe siècle

À la fin du XVIIIe siècle la race Mérinos d’Arles (croisement du Mérinos espagnol avec la race Cravenne), très adaptée à une existence rustique, apparaît en France, la production ovine s’améliore.

Au XIXe siècle le pastoralisme et la grande transhumance sont très importants. La rentabilité faible est contrebalancée par des troupeaux de grands effectifs. 400 000 moutons transhument de Basse Provence vers les hautes vallées des Alpes du Sud. La Crau et la Camargue, dont les sols sont pauvres, offrent de nombreux parcours loués à bas prix. Dans les garrigues de Montpellier, la céréalicultures et élevages extensifs de moutons sont associés. Les grands transhumants ont des phases de progression et de régression, liées, jusqu’au XIXe siècle, à la demande en laine.

Dans l’intervalle des XIXe et XXe siècles, on distingue, en France, trois périodes principales. Autour de 1850, la France atteint un pic démographique et l’élevage de mouton connaît un maximum.

Après 1860, alors que la laine est le principal produit de l’élevage ovin, la suppression des droits de douanes entraîne la chute du cours de la laine. En même temps l’urbanisation croissante induit une plus forte demande de production de viande. Ces deux phénomènes conduisent à une conversion de la production vers celle de la viande et à un fort recul de la production ovine (Coste, 1986).

Les gros propriétaires terriens réduisent les effectifs et se tournent vers d’autres cultures (notamment la vigne). De 1852 à 1955, le nombre de brebis mères passe de plus de 33 millions à seulement 8 millions. Les plaines arides de la Crau sont mises en valeur grâce au drainage, au colmatage, et à l’irrigation rendue possible par la dérivation des eaux de la Durance. La création de prairies et la construction de bergeries dans la Crau, rendent les éleveurs plus dépendants des propriétaires terriens.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale les troupeaux du bas Languedoc sont rejetés sur les garrigues et pratiquent des transhumances courtes vers les Cévennes et les causses comme le Larzac. La production de coureurs ou broutards (agneaux nourris au lait maternel et à l’herbe) chute et l’engraissement d’agneaux en bergerie devient privilégié. Cependant la transhumance se maintient en basse Provence. En 1954, 350 000 moutons estivent dans les Alpes, dont trois cinquièmes originaires de Crau et de Camargue. Le transport par bétaillères se généralise.

Entre 1870 et 1930, malgré la consommation croissante de viande, le cheptel français diminue de moitié. Son niveau minimum est atteint en 1950.

Depuis 1950, cependant, la concurrence sur les terres s’accroît (lotissements, champs militaires, vergers, vignobles, stations de ski, etc.) avec pour conséquence un certain recul de l’agriculture, libérant ainsi de nombreux parcours pour les ovins. En 1935, un troupeau sur dix transhumait encore (soit un million de bêtes). En 1960 seules 600 000 bêtes prennent encore la route, 350 000 vers les Alpes, 200 000 vers les Pyrénées et 50 000 vers le Massif central.

Les années 1960 et 1970 voient une politique productiviste (Mendras 1984 ; Duby, 1977). Entre 1955 et 1980, le nombre de brebis mères passe de 6 millions à 8 millions et la production de viande d’agneau progresse de 60 %. La consommation de viande, qui double pendant cette période, était alors assurée à 80 % par la production française. Une forte spécialisation des espaces conduit à la création de bassins de production. Ce qui rend les régions tributaires des firmes qui encadrent la production, imposant leur recherche de régularité et des coûts de production moindres (Mendras, 1984).

La grande transhumance se maintient dans les Alpes mais décline considérablement dans le Massif central et les Pyrénées. Partout, la longueur des transhumances diminue et l’élevage tend à une sédentarisation incitée par les pouvoirs publics. C’est la transhumance hivernale descendante qui décline le plus vite. Les bergers abandonnent les déplacements lointains vers les plaines qui sont occupées par d’autres cultures et ils cherchent à augmenter le pâturage dans les régions alpines et préalpines.

À partir de 1982, l’élevage ovin est à nouveau en recul. Dans les années 1980, le marché français de la viande s’ouvre encore, notamment grâce aux améliorations du transport frigorifique. Les importations à bas prix affectent fortement l’élevage français. Depuis 1980, le cheptel ne cesse de diminuer. La production régresse fortement et les importations augmentent. C’est une période de renforcement de la concentration et de la spécialisation géographique. Alors que la consommation de viande ovine ne cesse d’augmenter, le cheptel perd plus d’un million de têtes en dix ans et la production de viande baisse régulièrement. La consommation est alors satisfaite par un recours massif à l’importation, principalement en provenance du Royaume-Uni, d’Irlande, de Nouvelle-Zélande et d’Australie.

À partir de 1985, alors que la Politique agricole commune (PAC) européenne incitait à la réduction des coûts de structure, la relative défaite des systèmes intensifs d’élevage ovin conduit à un retour au modèle extensif. Extensif, mais centralisé (12 % du cheptel national est regroupé en Provence) et fortement spécialisé. Lorsque les exploitations se diversifient, c’est presque exclusivement pour adjoindre à l’élevage, la culture du foin complémentaire. Dans nombre de cas, la culture du foin supplante d’ailleurs la production ovine en termes de revenu pour l’exploitation.

Les fêtes de la transhumance

En France

La transhumance depuis quelques années devient un moment de l'animation des vallées par des fêtes, qui permettent de redécouvrir le terroir mais aussi les métiers du pastoralisme. Ceci en Alsace, dans les Pyrénées, les Alpes, le Massif central (en particulier sur le plateau de l'Aubrac1 et dans le Cantal2), etc. Les pratiques de conduite des troupeaux, qui avaient disparu au profit des transports en camions, revoient le jour.

En Suisse

En Suisse également, la transhumance est un moment de l'année qui concerne de nombreux éleveurs et c'est l'occasion pour ces derniers de se retrouver dans une ambiance festive. Aujourd'hui encore, la période de la transhumance (inalpe et désalpe) est souvent marquée par des animations locales, qu'il s'agisse de faire revivre les coutumes et traditions ancestrales (culinaires, artisanat, etc.), ou d'assister à des combats de reines spontanés sur les pâturages, en particulier valaisans, le jour de la montée des troupeaux de bovins mais aussi pendant toute l’estive.

Les animaux portent des décorations florales ou autres, selon notamment le rang qu'ils ont gagné lors de compétitions précédent la montée des troupeaux et durant la période d'estive dans le cas des vache d'Hérens, ou tout simplement dans un but décoratif comme pour l'Almabtrieb ou la Poya.

En Italie

Dans la Vallée d'Aoste, la fin de la saison estivale est marquée par des combats de vaches ou Batailles de reines, comme dans les régions alpines limitrophes (Pays de Savoie et Valais). La race concernée est la Valdostaine pie noire (ou Pi nèira, en patois valdôtain). La reine du lait (ou Reina di lacë), c'est-à-dire la vache la plus productive, est décorée d'un bouquet de fleurs (ou bosquet) sur les cornes. La finale régionale a lieu dans l'arène de la Croix-Noire, à Saint-Christophe.

Ces dernières années les combats de reines se sont développés depuis l'importation d'animaux de la race d'Hérens par quelques éleveurs passionnés. Ils marquent désormais les périodes de transhumance dans cette région du nord-ouest de l'Italie.

Proverbes et dictons

Un proverbe en patois valdôtain définit ainsi la transhumance : Lé vatse, Sèn Bernar lé prèn é Sèn Métsë lé rèn = « Les vaches, Saint Bernard les prend et Saint Michel les rend ». Les troupeaux montent à l'alpage à la Saint Bernard (15 juin) et rentrent à la Saint Michel (29 septembre), jour de la désarpa (la désalpe, en patois) au val d'Aoste.

Source Wikipédia

Musée de la Boissellerie Bois d'Amont

Entouré par la forêt du Risoux et celle du Noirmont, le musée de la boissellerie est situé sur les deux rives de l'Orbe, au coeur du village de Bois d'Amont.

Installé dans une ancienne scierie restaurée, le musée de la boissellerie invite les visiteurs à découvrir les outils, les machines et le savoir-faire des artisans boisseliers qui ont su exploiter toutes les qualités de l'épicéa et le transformer en différents produits (boîtes, skis, coffrets, ...).

A partir de la matière première, l'épicéa, quatre techniques de fabrication (sciage, perçage, tranchage, fendage) et des savoir-faire artisanaux sont nécessaires pour transformer le bois.

Cabinets d'horloges, boîtes, blocs perforés, skis, landaus, charpentes  constituent un échantillon de la variété des produits fabriqués depuis 1536 par les boisseliers.

Démonstrations
Au cours de chaque visite guidée, de nombreuses démonstrations sont proposées au public.

Mise en fonctionnement de la targeuse, de la machine à vapeur, de la turbine actionnant la scie hydraulique et de la roue à godets entraînant battoir à chanvre et meule à orge.

Une maquette des scieries est également animée par roues hydrauliques.

En été : visite du moulin.
En hiver : visite du secteur "ski".

Plus d'information : http://www.museedelaboissellerie.com/

Couvent des Cordeliers Alpes-de-Haute-Provence Provence-Alpes-Côte d'Azur

Le couvent des Cordeliers de Forcalquier est un ancien couvent de la commune française de Forcalquier, datant du Moyen Âge. Ses vestiges sont depuis le 12 septembre 1968 inscrits à l’inventaire supplémentaire des monument historique.

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Historique

Le couvent des Cordeliers fut construit au XIIIe siècle, vers 1236, à l'emplacement d'un ancien prieuré bénédictin2.

Il est l’une des premières fondations franciscaines en Provence. Il fut édifié dans une demeure donnée par Raymond Bérenger V de Provence, comte de Forcalquier.

Le couvent fut endommagé pendant les guerres de religion, mal entretenu par la suite, il périclita, et ne compta que deux religieux lors de la Révolution française. En 1791, déserté par les moines, il fut vendu comme bien national et transformé en exploitation agricole.

Devenu propriété de la commune, il est restauré à partir de 1963.

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Chapelle du couvent des Cordeliers

Descriptif

La façade de l’église est situé sous le bâtiment de l'ancienne Poste3. Il subsiste encore, autour du cloître gothique (début du XIVe siècle) reconstitué, l'ensemble des salles conventuelles et une chapelle secondaire du XVe siècle, un ossuaire et une crypte. L'oratoire abrite une Vierge à l’Enfant en bois sculpté du XVe siècle. Le cloître donne sur un jardin médiéval, les salles conventuelles ont gardé leur mobilier, leur statuaire. La bibliothèque possède un plafond d'origine, le scriptorium est situé à côté. La terrasse offre un vaste panorama. Enfin subsiste les vestiges de l'église4.

Le couvent est actuellement siège de l'Université européenne des senteurs et des saveurs.

Source Wikipédia.

Chars à voile

Le char à voile est un sport de vitesse qui se pratique en général sur de grandes plages de sable. On le pratique par exemple en France sur les plages de la Côte d'Opale, de la côte picarde, en Normandie, en Vendée, en Bretagne ou en Loire Atlantique.

La force de traction du véhicule est le vent, capté par une voile.

Histoire

La première utilisation connue du char à voile est attestée en Égypte antique, où il est apparemment construit pour les loisirs. Les Chinois ont des chariots poussés par le vent depuis le VIe siècle sous la [dynastie Liang], puis ont monté des mâts et des voiles sur de grandes brouettes.

Sa première compétition officielle s'est déroulée en Belgique en 1909. Voyant ses premiers clubs apparaître sur les plages du Nord de la France, la Fédération française de char à voile reconnaît en 1979 une discipline proche, le [speed sail].chaque année une rencontre internationale se déroule dans chacune des régions près de la mer ou autres emplacements convenables pour faire du mini-char à voile.

Structure

Le char à voile se compose de deux éléments :

  • le châssis, composé d'une coque où l'on s'installe (assis ou allongé), d'un palonnier pour faire pivoter la roue avant avec les pieds, de deux roues arrières avec essieux, d'une roue avant.
  • le gréement, composé d'un mât qui se pose sur l'avant du châssis, une voile composée de lattes en résine et fibre de verre pour maintenir la voile horizontalement, d'une écoute (un cordage épais qui permet d'orienter la voile) et d'une bôme en métal pour faire la liaison entre l'écoute et la voile.

Fonctionnement

Le vent ne fait pas que pousser la voile. Le vent passe des deux côtés de la voile, pour pousser d'un côté (intrados) et aspirer de l'autre (extrados). L'aspiration est deux fois plus importante que la pression. Ceci met en évidence l'importance de l'orientation de la voile par rapport au vent.

Un angle trop important entre la voile et le vent engendre un décrochage des filets d'air. La succion sur l'extrados est alors quasi inexistante, la poussée vélique est beaucoup plus faible, le char roule lentement ou s'arrête.

L'angle idéal permet aux filets d'air de coller à la voile des deux côtés (couche limite accrochée à la voile), générant ainsi une force de pression plus une force de succion.

Repères : deux repères visuels sont utilisables :

  • Une girouette qui vous permettra d'estimer l'angle qu'elle forme avec la voile.
  • Des pennons, placés de chaque côté de la voile sur une surface transparente, ils matérialisent les filets d'air.
    • Pennon vertical = couche limite décrochée (pas ou peu de poussée vélique)
    • Pennon horizontal = écoulement accroché (bon réglage, poussée vélique maximale)

Pour maintenir une propulsion maximale, il faut que la poussée vélique soit la plus forte possible, l'écoulement doit être accroché à la voile (pennons horizontaux) aussi bien sur l'extrados que sur l'intrados. Le réglage de voile est donc primordial (voir notamment la page Effort sur une voile et Théorie simple du déplacement d'un mobile à voile contre le vent pour des approches théoriques tant de la poussée vélique maximale que de la composante propulsive maximale).

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Manœuvres et règles de sécurité

Le char à voile permet d'atteindre des vitesses élevées. Le port d'un casque est de ce fait recommandé, surtout pour les débutants. Il faut aussi apprendre les règles de croisement et d'évitement :

  • lorsque les chars à voile sont face à face, il faut se déporter vers la droite chacun de son côté
  • un char à voile qui arrive de notre droite est toujours prioritaire, il faut ralentir pour le laisser passer ou changer de direction
  • lors d'un dépassement, le char dépassé ne doit pas être gêné par contre le char dépasseur doit gérer le dépassement, il doit laisser 1,5m entre les deux chars

Les classes

Pour les compétitions, les chars à voile sont classés en fonction de leurs caractéristiques techniques.

Liste des classes et de leurs principales caractéristiques (pour plus de précisions, des liens en bas de cet article permettent d'accéder aux sites internet des fédérations sportives concernées) :

  • Classe 2 : largeur supérieure à 3,65 m, longueur de la coque supérieure à 4,15 m, surface propulsive comprise entre 8 et 11,3 m².
  • Classe 3 : largeur inférieure à 3,50 m, empattement maximum de 3,80 m, longueur maximale du mât de 6,10 m, surface propulsive maximale de 7,35 m², poids minimum de 100 kg.
  • Classe 3 Restreinte : largeur inférieure à 3,50 m, empattement maximum de 3,80 m, longueur maximale du mât de 5 mètres, surface propulsive maximale de 7,35 m², poids minimum de 110 kg.
  • Classe Standart : largeur inférieure à 2,64 m, longueur totale de 4,12 m, longueur du mât : 5,45 m, surface propulsive maximale de 5,80 m², poids minimum de 70 kg.
  • Classe 5 : largeur inférieure à 2 m, empattement maximum de 2,50 m, sommet du mât à moins de 5,50 m de hauteur, surface propulsive maximale de 5,50 m², poids minimum de 50 kg.
  • Classe 5 Promo : largeur inférieure à 2 m, empattement maximum de 2,50 m, sommet du mât à moins de 5,50 m de hauteur, surface propulsive maximale de 5,50 m², poids minimum de 50 kg. La différence par rapport à la classe 5 se faisant sur des détails.
  • Classe 7 : elle comprend toutes les machines se pilotant debout et sur lesquelles le gréement est tenu par le pilote.
  • Classe 8 : elle correspond à des chars à cerf-volants. Le cerf-volant ne pouvant pas être fixé au char.

Championnats du monde

Les championnats du monde sont répartis en 6 catégories : classes 2, 3, 5, 8, Standard et Promo.

  • Georges Ameele, Belgique : 3 fois champion du monde Classe 2 entre 1981 et 1997
  • Vivian Ellis, Angleterre : 1 fois championne du monde entre 1981 et 1986, 10 fois championne d'Europe (1978 à 1982, 1987 à 1991)
  • Jean-Philippe Krischer, Belgique : 11 fois champion du monde entre 1984 et 1988, entre 1990 et 1993 et entre 1996 et 1998, 14 fois champion d'Europe classe 3 entre 1976 et 1983, entre 1985 et 1989 et entre 1992 et 1995 (fondateur de Seagull char à voile)
  • Paula Leah, Angleterre : 6 fois championne du monde entre 1994 et 1999, 5 fois championne d'Europe (1995 à 1999)
  • Paul Ganier, France, catégorie Standard :les frères Henri et Pascal Demuysere, Belgique : champions du monde et Europe 16 fois entre 1980 et 2003
    • 1995 : Champion d'Europe,
    • 1996 : Vice-champion d'Europe,
    • 1998 : Champion du monde,
    • 1999 : Médaille de bronze aux championnats du monde.
  • Olivier Imbert, France, champion d'Europe 2009 et du monde 2010 en classe 3
  • Les frères Aurélien et Alban Morandière,France , respectivement en 2006 et 2010, en classe 5
  • Hugo Perron , France, champion d'Europe 2011 et du monde 2012 en individuel et en équipe en classe 2

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Records

  • Vitesse:
    • 1989, Jean-Christophe Villedieu établit le record mondial de vitesse sur l'autoroute A13 à 85,55 km/h.
    • 1991, Bertrand Lambert bat le record à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) en atteignant 151,55 km/h.
    • 2000, Tadeg Normand bat le record du monde (151,9 km/h, 16-6-2000).
    • 2009, le 26 mars, sur le Lac d'Ivanpah au USA, Le Greenbird - conduit par l'ingénieur britannique Richard Jenkins écrase le record de vitesse terrestre pour les véhicules propulsés par le vent. Le Greenbird est enregistré à 126,1 mph (202,9 km/h), éclipsant l'ancien record de 116 mi/h, établi par Bob Schumacher en mars 1999 au même endroit.
  • Distance:
    • 2004, le 7 septembre, sur la plage de Pentrez, Christine Chuberre, Ludovic Lefebvre et Ronan Simoneau s'élancent pour une durée de 24 heures. En décomptant les quelque 9 minutes d'immobilisation (changement de pilote et divers réglages), les pilotes de Plouharnel ont parcouru 1122,4 km.
    • Source Wikipédia

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