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Randonnée pédestre

La randonnée pédestre est une activité de plein air qui consiste à suivre un itinéraire, balisé ou non. Elle s'effectue à pied. La randonnée est à la fois un loisir de découverte et une forme d'exercice physique.

D'autres types de randonnées font appel à d'autres modes de locomotion : équitation, patin à roulettes, raquette à neige, ski, vélo de route ou VTT, voilier etc.

La randonnée pédestre a de plus en plus de succès, notamment en France. C'est un loisir facilement accessible et praticable partout. Sa durée est extrêmement variable : promenade, randonnée à la journée, grande randonnée, trekking dans des destinations lointaines. Le degré de préparation et le matériel nécessaires ne sont pas les mêmes en fonction du milieu, de la durée et de la difficulté.

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La randonnée pédestre suppose une certaine intensité physique, on parle de promenade ou de balade pour des marches moins engagées.

Elle se différencie de l'alpinisme, la spéléologie, l'escalade, les via ferrata ou le canyonisme qui se pratiquent sur des terrains nécessitant des techniques de progression spécifiques.

Elle n'est pas compétitive, contrairement à la course nature ou la course d'orientation par exemple.

La marche nordique est une forme de randonnée pédestre qui utilise des bâtons de marche spécifiques, permettant une marche rapide.

Histoire

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Chemins de randonnée dans le paradis slovaque.

Origines

La marche à pied, en tant qu'activité spécifique, existe depuis bien longtemps : elle faisait déjà partie de la philosophie du Chinois Lao-tseu (vers -500) : le mot Tao, voie, c'est aussi le chemin emprunté par le marcheur1. La marche est l'une des pratiques regroupées sous le vocable wei-wu-wei, agir-sans-agir.

L'émergence d'une activité en soi

C'est au XIXe siècle que la randonnée au sens où nous la connaissons apparaît. Elle se différencie de la marche à pied, pratiquée depuis la nuit des temps comme moyen de locomotion, par son aspect récréatif. Un des pères de la randonnée est Horace-Bénédict de Saussure. Il ne s'est pas contenté de vaincre le mont Blanc mais a également parcouru de nombreuses montagnes : le Jura, les Vosges, le Forez, le Vivarais. L'Allemand Karl Baedeker (18011859) édite des guides dans lesquels il décrit ses parcours pédestres. En France, en 1837, est publié le premier guide de randonnée dans la forêt de Fontainebleau : Quatre promenades en forêt de Fontainebleau. En 1842, Claude François Denecourt (17881875) trace son premier sentier dans cette même forêt. Les « sentiers Denecourt » existent toujours. En 1872, apparaît en Alsace le Club vosgien, qui balisera les sentiers dans le massif vosgien. Ainsi Denecourt écrit en 1839 pour définir ses vues :

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Cabanes de secours sur un sentier en Nouvelle-Zélande.

« Mais je suis près d'oublier que le tableau d'une nature aussi grandiose doit être l'œuvre du peintre ou du poète, dont elle enflamme le génie, et que ma mission doit se borner à diriger le voyageur qui vient en admirer les beautés. Attiré moi-même par la douce paix et le bonheur qui résident au fond de ces bois et de ces déserts, je les ai longtemps parcourus, et, aidé par les observations des artistes qui les fréquentent journellement, j'ai acquis une connaissance de la localité qui m'a mis à même d'en signaler toutes les parties les plus pittoresques, et d'offrir au voyageur les moyens de les visiter avec autant de facilité que d'agrément. Comme il est des personnes qui aiment les longues promenades, d'autres, celles qui ont moins de durée, et que les voyageurs n'ont pas tous le même laps de temps à consacrer à notre forêt, j'en ai classé et divisé les sites par tournées, dont les combinaisons différentes correspondent à tous les désirs. »2.

Essor depuis l'après guerre

En France, la randonnée est un sport de nature au sens de l'article L311-1 du Code du sport.

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Randonnée dans le Trentin-Haut-Adige près de Merano.

Avantages

Au-delà des vertus sportives de la marche à pied, la randonnée pédestre est souvent le moyen d'un ressourcement intellectuel ou spirituel. Si les traditionnelles balades dominicales font office de coupure avec le quotidien, certains mouvements (ex : les Compagnons de Saint François, les pèlerins des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, etc.) utilisent pleinement ces vertus relaxantes : la randonnée peut alors se révéler un moment d'échange, de réflexion, de rapprochement avec la nature.

Institutions

La randonnée pédestre est une activité qui peut se pratiquer de façon informelle ou en club. Des structures comme l'Association nationale du grand sentier de France (ANGSF), la Fédération française de randonnée pédestre, la Fédération française des sports populaires3, la Fédération française de la montagne et de l'escalade, le Club alpin français, le Club alpin suisse ou le Club vosgien permettent d'organiser la pratique, de gérer la signalisation des chemins pédestres et de représenter les intérêts des randonneurs au niveau politique.

Des professionnels comme l'accompagnateur en moyenne montagne ou le guide de haute montagne peuvent assurer la sécurité des randonnées en terrain difficile ou partager leur connaissance du milieu pour enrichir l'activité.

Techniques

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Boussole de type plaquette, très pratique en randonnée notamment pour son utilisation avec une carte.

La randonnée est une activité de plein air, pratiquée aussi bien par les enfants que les personnes âgées, néanmoins, un incident peut prendre une tournure beaucoup plus grave en raison de l'isolement et de la difficulté de prévenir les secours et d'indiquer avec précision l'endroit où l'on se trouve. Il est donc vital et indispensable de prendre quelques précautions simples, car les accidents n'arrivent pas qu'aux autres :

Avant de partir:

  • Préparer sa randonnée en établissant un itinéraire et en emportant le matériel, les chaussures et les vêtements adaptés. Prendre le temps d'estimer les difficultés, et adapter la randonnée en fonction des membres du groupe qui l'effectueront.
  • Prévoir une trousse de secours, avec en priorité pour la randonnée, un produit anti-inflammatoire pour soulager les foulures de cheville et les lésions dues à l’activité physique et à des accidents avec enflures et inflammations. Des produits pour stopper et désinfecter les hémorragies, ainsi que des médicaments (de type paracétamol ou ibuprofène) contre la fièvre, maux de tête, et douleurs.
  • Se renseigner sur la météo et savoir renoncer si les conditions ne sont pas bonnes ou se détériorent. Il est à préciser qu'en montagne, le temps peut changer très rapidement, et que les données météorologiques ne sont pas aussi précises qu'en plaine. Il peut faire beau sur un versant et sur l'autre versant de la montagne, un orage peut survenir. Le soleil, se couche également plus rapidement en montagne qu'en plaine, du fait qu'il se cache derrière un autre versant. En forêt, la lumière pénètre plus difficilement au coucher du soleil ou par temps nuageux.
  • Avertir de l'itinéraire et de l'heure approximative d'arrivée à un proche
  • Eviter de partir tout seul
  • Connaître les gestes de première urgence

Il faut tenir compte du milieu dans lequel s'effectuera la randonnée. La préparation, le matériel, les vêtements seront différents si elle se déroule en milieu froid, chaud, en forêt, en montagne, etc.

L'estimation des difficultés

La difficulté d'une randonnée réside dans sa longueur (ou développé), son dénivelé, son altitude, la complexité du cheminement (qui sera plus ou moins facile à suivre) et dans la difficulté du terrain qu'elle parcourt. Divers systèmes de cotation existent pour indiquer la difficulté du terrain, tel que celui développé par le Club alpin suisse.

La cotation randonnée du Club alpin suisse

T1 - Randonnée Sentier bien tracé. Terrain plat ou en faible pente, pas de risques de chute. Exigences : Aucune, convient aussi pour baskets. L'orientation ne pose pas de problèmes, en général possible même sans carte.

T2 - Randonnée en montagne Sentier avec tracé ininterrompu. Terrain parfois raide, risques de chute pas exclus. Exigences : Avoir le pied assez sûr. Chaussures de trekking recommandées. Capacités élémentaires d'orientation.

T3 - Randonnée en montagne exigeante Sentier pas forcément visible partout. Les passages exposés peuvent être équipés de cordes ou de chaînes. Éventuellement, appui des mains nécessaire pour l'équilibre. Quelques passages exposés avec risques de chute, pierriers, pentes mêlées de rochers sans trace. Il faut avoir le pied très sûr, de bonnes chaussures de trekking et des capacités d'orientation dans la moyenne. Expérience élémentaire de la montagne souhaitable.

T4 - Randonnée alpine Traces parfois manquantes. L'aide des mains est quelquefois nécessaire pour la progression. Terrain déjà assez exposé, pentes herbeuses délicates, pentes mêlées de rochers, névés faciles et passages sur glacier non recouverts de neige. Il faut être familier du terrain exposé, avoir des chaussures de trekking rigides et une certaine capacité d'évaluation du terrain et une bonne capacité d'orientation. Expérience alpine. En cas de mauvais temps le repli peut s'avérer difficile.

T5 - Randonnée alpine exigeante Souvent sans traces. Quelques passages d'escalade faciles. Terrain exposé, exigeant, pentes raides mêlées de rochers. Glaciers et névés présentant un risque de glissade. Il faut des chaussures de montagne, une évaluation sûre du terrain et très bonnes capacités d'orientation. Bonne expérience de la haute montagne et connaissances élémentaires du maniement du piolet et de la corde utiles.

T6 - Randonnée alpine difficile La plupart du temps sans traces, passages d'escalade jusqu'à II. En général non balisé. Souvent très exposé. Pentes mêlées de rochers délicates. Glaciers avec risque accru de glissade. Il faut une excellente capacité d'orientation, une expérience alpine confirmée et l'habitude de l'utilisation du matériel technique d'alpinisme.

Les techniques d'orientation

La sécurité, c'est également savoir utiliser les moyens d'orientation : carte, boussole et éventuellement GPS.

Balisage

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Balise posée par le Club vosgien sur un sentier aux environs d’Épinal.
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Signalisation 2008 Savoie

La randonnée se déroule généralement sur des sentiers. De nombreuses associations se chargent d'en baliser afin de proposer des randonnées. Pour les randonnées pédestres, des milliers de kilomètres de sentiers ont été aménagés pour la randonnée. Proposant des cheminements pouvant aller de quelques kilomètres jusqu'à plus de 10 000 km pour le sentier européen E4.

Ils sont repérés sur le terrain par des balises peintes ou inscrites sur des panonceaux. Par exemple en France, le Club vosgien utilise neuf signes géométriques et quatre couleurs pour jalonner les sentiers qu'il entretient4. Les sentiers de grande randonnée GR (rectangle blanc sur rectangle rouge) et GRP (rectangle jaune sur rectangle rouge) ainsi que les PR (rectangle jaune) sont eux balisés par la Fédération française de randonnée pédestre. Chaque GR est identifié par un numéro. Le plus célèbre de France est probablement le GR 20, qui traverse la Corse du nord au sud. Des guides appelés topo-guides et des cartes de randonnée permettent de connaître leurs itinéraires. En France, ils sont édités par diverses associations, comme la Fédération française de randonnée pédestre, ou par des éditeurs spécialisés.

On trouve de la même manière des balisages spécifiques pour les sentiers de randonnée équestre (de couleur orange en France5) ou VTT (en France un triangle et deux ronds6)

Carte

Les cartes à utiliser sont les cartes à grande échelle (typiquement 1:25 000 ou 1:50 000), éditées en Belgique par l’IGN belge, en France par l’IGN français, ou encore en Suisse par Swisstopo. La carte permet d'identifier les reliefs, la nature du terrain, les altitudes. Elle permet de mesurer les distances et les dénivelés (différence d'altitude entre les points de départ et d'arrivée) à l'aide des points cotés et des courbes de niveau.

Une bonne pratique de la lecture de carte permet d'anticiper la difficulté du trajet, et de planifier sa randonnée. Sur le terrain elle peut être transportée dans un porte-cartes, sorte de pochette transparente qui permet de la protéger des intempéries et de ne manipuler que la partie nécessaire.

Matériel

  • La boussole est une aiguille aimantée montée sur un pivot. Attirée par le pôle Nord magnétique de la Terre, elle permet d'orienter la carte dans la même direction que le terrain réel. En Europe, les détails du terrain permettent généralement d'utiliser une carte sans boussole. Cette dernière reste cependant une sécurité appréciable en forêt ou par temps brumeux par exemple.
  • Le GPS n'est pas indispensable, mais un modèle bien adapté à la randonnée peut se révéler extrêmement utile. Il est nécessaire de connaître ces moyens avant de partir afin d'être capable de les utiliser dans des conditions difficiles (mauvais temps). En montagne, on peut également se munir d'un altimètre, appareil très utile pour situer sa position mais également pour s'orienter (progression par tangente à la courbe de niveau).
  • Téléphone mobile : le téléphone peut avoir une grande utilité en randonnée, lors de balades à l’écart de la civilisation, pour prévenir les secours en cas d’accident, demander de l’aide pour s’orienter, connaître les dernières données météorologiques. Prendre soin avant de partir, de charger la batterie au maximum, voire de changer la batterie si elle arrive en bout de vie et qu’elle a tendance à se décharger rapidement. Il existe dans le commerce des chargeurs de batterie fonctionnant à la dynamo ou par cellule photovoltaïque.
  • Lampe de poche : dans ces zones où l’éclairage public fait défaut, la lampe de poche est l’allié idéal si vous vous retrouvez en pleine nuit, pour vous orienter, regarder où vous mettez les pieds, chercher quelque chose dans vos affaires, ou faire des signaux d’appel aux secours. Des piles de rechange ou une lampe de poche fonctionnant à la dynamo sont également à prévoir.
  • Une paire de jumelles, pour s'orienter plus efficacement ainsi que profiter du paysage et de la faune.
  • Crème solaire et lunettes de soleil, protégeant des UV.
  • Une trousse de secours
  • Une couverture de survie. Elle pèse moins de 100 grammes, mais elle protège mieux le blessé du froid, de la chaleur et de l’humidité.
  • Un couteau, style couteau suisse.
  • Un sifflet, en cas d'immobilisation, pour informer les secouristes du lieu où vous êtes.
  • Un briquet ou des allumettes, enveloppées dans du plastique pour les protéger de l’humidité.
  • Un sac de couchage avec un sur-sac (protégeant le sac de couchage de l'humidité), pour une randonnée d'une journée, peut paraître superflu. Néanmoins, un imprévu durant la randonnée obligera peut être le randonneur à passer la nuit dehors et suivant le lieu, en montagne, par exemple, les températures baissent de manière significative durant la nuit.

Matériel de sécurité

La randonnée pédestre « familiale » ne nécessite pas de matériel de sécurité particulier. Cependant, il n'est pas inutile de se munir d'une courte corde pour les passages difficiles et dangereux, surtout lorsque la sortie comprend des enfants. Un casque peut aussi s'avérer utile sur certains parcours.

Sac à dos

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Sac à dos, Île de Bréhat

Le sac à dos est un des éléments les plus importants du randonneur. En effet, il permet à celui-ci de transporter (presque) sans effort vêtements (de pluie, de rechange), casse-croûte, carte, pharmacie, boussole, bref tout le matériel nécessaire au bon déroulement d'une randonnée, qu'elle soit à la journée ou sur une période plus longue. Les gammes de sacs à dos sont très nombreuses, tout comme les marques en fabriquant. Le plus petit comporte une capacité de 10 L, et pour les plus gros, 90 L voire plus. L'idéal est de trouver le bon compromis entre poids, confort, technicité. Le sac le plus adapté à la randonnée de journée pourrait être le sac de 30 L : léger, petit, mais suffisamment grand pour contenir tout le matériel à utiliser dans la journée. Un modèle avec housse de protection contre la pluie, qui est intégré au sac et dont la housse peut être déployée pour le recouvrir, est à privilégier, pour maintenir, en cas de pluie, le contenu au sec. En particulier, les vêtements de rechange.

Gestion de l'effort

Les valeurs moyennes de progression sont en général de 4 à 5 km par heure, avec 300 à 350 m de dénivelé par heure en montée, et 400 à 450 m de dénivelé par heure en descente. Ces valeurs sont à ajuster en fonction des personnes, des difficultés et des conditions météorologiques.

Si la durée de la randonnée est inférieure à trois heures, de l'eau suffira, éventuellement sucrée à 5 % si l'effort est particulièrement intense. Sinon il faut prévoir une alimentation solide pour apporter de l'énergie, par exemple des fruits secs ou des pâtes de fruits7.

Dans le cas d'une randonnée longue en autonomie, la gestion de l'alimentation est cruciale. Il faut à la fois veiller à prévoir un apport nutritionnel satisfaisant, conserver le plaisir gustatif, éviter les problèmes sanitaires, tout en veillant à limiter le poids des réserves de nourriture et les problèmes de cuisson8. Il faudra donc rechercher les produits se conservant à température ambiante et à haute teneur énergétique, notamment les aliments déshydratés.

La randonnée étant un sport d'endurance, les besoins seront surtout un apport énergétique à l'aide de sucres lents. La composition nutritionnelle pourra donc être moins riche en protéines animales ou végétales que lors des repas habituels et comporter 60 % de glucides, 14 % de protéines et 20 % de lipides. Il faut prévoir une ration de 3 000 à 3 300 kcal par jour, suffisante pour couvrir les besoins énergétiques en puisant dans les réserves adipeuses7.

Il faut augmenter la quantité de boisson, en se méfiant des cours d'eau de montagne qui peuvent avoir été souillés en amont (pâturages, refuge). Au retour on favorisera la réhydratation (potages, boisson, thé) et la récupération énergétique (pâtes, riz) en limitant les apports carnés pour éviter les crampes8.

Vêtements et chaussures

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Chaussures de randonnée.

Choisir des vêtements adaptés est crucial quand on part en randonnée. Les vêtements conservent la chaleur produite par le corps humain. Ils protègent des brûlures du soleil, du froid, et empêchent les piqûres d'insectes et de plantes.

Le choix des vêtements dépend de la région de randonnée. Sous un climat tempéré, les difficultés météorologiques sont la pluie et le vent. En effet, ils emportent la chaleur conservée même par plusieurs couches de vêtements. Le risque d’hypothermie est alors élevé en cas de vent. Par temps froid, il suffit d'empiler les couches : sous-pull, chemise, pull-over, etc. S'il pleut, penser éventuellement à un vêtement imperméable, comme un poncho. Ce dernier permet également de protéger son sac-à-dos de la pluie et de conserver ainsi ses affaires au sec. Attention tout de même à la transpiration, qui risque de tremper vos vêtements, surtout lors des arrêts. Retirer alors des couches, et prévoir des changes.

Par temps chaud, le compromis entre confort et pratique est difficile à trouver. Le port de vêtements épais et l'effort physique augmentent le risque d’hyperthermie. C'est pourquoi il est préférable de se déplacer avec peu de vêtements, en évitant les tissus imperméables. Pendant une pause, ne pas hésiter à mettre un vêtement chaud si l'air se rafraîchit. Les vêtements du désert doivent être très lâches et légers, permettant une bonne ventilation. Copiez les vêtements portés par les Arabes qui ont une bonne connaissance de ce genre de climat.

L'émergence de textiles synthétiques a permis une grande avancée en matière de compromis entre le confort et l'aspect pratique. Le Gore-Tex est un textile qui respire, et qui permet de maintenir le corps au chaud et au sec avec une bonne ventilation. Attention à ne pas le salir, sinon ses capacités seront diminuées. Le vêtement en fourrure polaire est très pratique et plus performant que ceux en coton. Il faut en choisir un qui soit coupe-vent si possible. On peut porter ce type de vêtement sous un imperméable par temps humide.

Dans les fibres naturelles, la laine est excellente pour conserver la chaleur. Mais attention à ne pas la mouiller, car elle risque de s'alourdir et de se déformer : éviter alors les chaussettes en laine. Le coton, lui, attire toute l'humidité, il est donc à éviter dans les régions froides et humides, mais utile sous les tropiques.

Le choix des chaussures est aussi primordial, surtout si la marche s'avère longue. Ne pas hésiter à marcher avec ses chaussures de marche quelques jours avant le départ. Choisir la pointure adaptée, regarder la robustesse des chaussures : elles doivent maintenir la cheville en cas de chute. Si elles sont en cuir, il faut les laver afin de retirer la boue après chaque journée de marche, pour les conserver dans un bon état9.

Les étapes

Lors d'une randonnée de plusieurs jours, plusieurs solutions sont possibles pour passer la nuit :

  • le bivouac ou le camping sauvage
  • les gîtes d'étape
  • les refuges de montagne

Randonner avec des enfants

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Portage d'enfant en randonnée.

Il faut veiller à adapter l'activité à leurs capacités. Le risque étant qu'une sortie trop difficile ou trop monotone les dégoûte de cette activité. En effet, ils n'auront pas forcément les mêmes centres d'intérêt que les adultes, ils se souviendront par exemple plus du barrage qu'ils auront réalisé dans un torrent de montagne que des superbes paysages qui les environnaient.

Leurs aptitudes et leurs besoins physiologiques sont aussi spécifiques. En particulier, et à tout âge, il faut veiller au soleil, en protégeant leur peau avec une crème solaire adaptée, les yeux par des lunettes de soleil et par le port d'une casquette ou d'un chapeau.

Avant cinq ans

Avant trois ans, l'enfant peut être transporté dans un porte-bébé, ventral pour les nourrissons, ou dorsal quand l'enfant peut tenir assis seul10. Il faut alors éviter la randonnée par temps froid. Quand l'enfant dort profondément, il faut prendre garde à ce que ses jambes ne soient pas comprimées11.

À partir de trois ans, l'enfant peut commencer à marcher sur de courtes distances, il restera donc nécessaire de prévoir un portage s'il est fatigué.

Le mal aigu des montagnes est difficile à détecter chez les jeunes enfants qui ont du mal à décrire leurs symptômes. Par ailleurs, la plupart des enfants de cet âge n'éprouveront aucun intérêt spécifique pour l'environnement de haute montagne par rapport au milieu naturel qu'ils peuvent explorer à des altitudes inférieures. Il faut donc éviter les séjours à plus de 2 000 ou 3 000 mètres avec de jeunes enfants11.

Entre cinq et dix ans

L'enfant peut marcher, en fonction de son âge, trente kilomètre par année en terrain plat. Il faut cependant veiller à s'adapter à sa vitesse de marche, ce qui signifie une moyenne de 1 à 3 km/h environ10. Pour une première sortie, une marche de deux heures est un objectif largement suffisant12. On veillera donc à ne pas dépasser environ 3 km, et 300 mètres de dénivelé. Les durées indiquées par les topoguides sont calculées pour des marcheurs adultes, il faudra donc ajouter entre 50 % et 100 % à la durée indiquée.

Pour motiver les enfants il peut être intéressant de fixer un but (voir un château, une cascade) à la balade. En règle générale, ils s'ennuient et se fatiguent rapidement d'une activité répétitive telle que la marche prolongée. Il faut donc prévoir des moments pour briser la monotonie : bricolages avec des éléments naturels (flèches polynésiennes, moulinet à eau, cabanes, barrages jeux (de cachette, de sensibilisation à la nature, d'orientation), des histoires ou des chansons, observation (du paysage, des animaux, des fleurs, des empreintes). Ils seront également intéressés par l'aspect aventure de l'activité. Et on peut leur confier quelques responsabilités adaptées à leur âge : porter un petit sac avec leur gourde ou leurs jouets, rechercher les balisages, rechercher le chemin sur la carte, veiller à l'heure.

Il faut éviter les conditions difficiles (fort dénivelé, distance trop longue, froid ou chaleur, vent ou pluie) et rester attentif à sa fatigue et ses besoins (faim, soif)10. À plus de 3 000 m il faut veiller particulièrement aux symptômes du mal aigu des montagnes et l'environnement de haute montagne reste peu compatible avec les besoins et les centres d'intérêt des enfants11. La nourriture de randonnée n'est pas toujours du goût des enfants et il faut veiller à observer une hygiène minimale. L'enfant a de toute façon besoin de manger et de boire plus fréquemment qu'un adulte. Il est bon de planifier une pause toutes les 40 minutes environ13.

Il faut veiller à prévoir des journées de repos entre deux randonnées.

Après 10 ans

C'est à partir de 9 ou 10 ans qu'on peut envisager la randonnée itinérante ou des sorties longues, en fonction de leur entraînement. Les adolescents plus âgés ont des aptitudes physiques à la randonnée similaires à celles des adultes.

Ils seront plus motivés en groupe, avec quelques copains. En fonction du terrain, de leur maturité et de leur préparation, on pourra leur laisser une certaine autonomie, par exemple en les laissant marcher devant vous après avoir convenu d'un point de rendez-vous.

Environnement

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L'érosion sur un sentier de la forêt de Fontainebleau.

Les milieux parcourus par les randonneurs peuvent être accidentellement perturbés ou détruits par cette activité. Le passage répété sur un sentier peut, par exemple, accélérer l'érosion et la disparition du sol. Cet effet est aggravé quand un grand nombre de personnes « coupent » les lacets d'un sentier en montagne et augmentent considérablement la surface de terrain abîmée par les passages répétés. Un exemple est la dégradation de certains secteurs autour du sommet du puy de Sancy en Auvergne où l'on estime que quarante hectares de pelouse subalpine ont ainsi disparu. Les spécialistes estiment dans ce cas et compte tenu de l'altitude (environ 1 600 m) qu'il faudra entre vingt et cent ans pour que cette pelouse se reconstitue14. Un autre exemple est lié à l'utilisation de bois mort pour faire des feux. Après un certain nombre d'années le prélèvement prive le sol de nutriments.

Parfois une seule action individuelle peut avoir un impact important. En 2005, un randonneur a provoqué un incendie dans le parc national Torres del Paine au Chili en utilisant un réchaud non autorisé. Cet incendie a affecté 7 % de la surface du parc.

Appel radio en montagne

L'appel d'urgence peut être fait sur le canal européen des secours en montagne et désigné: Canal E, donc la fréquence radioélectrique est 161,300 MHz.

Source Wikipédia

Raquette à neige

La raquette à neige, appelée plus communément raquette, est un instrument qui permet de marcher sur des couches épaisses de neige molle. Ce mode de déplacement est spécifique aux régions enneigées d'Amérique du Nord et de Sibérie orientale depuis des millénaires alors que le ski, pratique basée sur la glissade, s'est développé préférentiellement en Eurasie. Sortir ou randonner en raquette est aujourd'hui devenu un loisir, que ce soit dans les vastes étendues de forêts ou de toundras boréales ou dans une station de sports d'hiver d'une montagne quelconque au même titre que la marche à pied ou la pratique d'un sport de glisse, comme le ski de fond.

La raquette, fixée sous la chaussure de marche, augmente la surface de contact avec la neige, et permet ainsi de ne pas s'enfoncer dans la poudreuse, d'y trouver même un appui nécessaire à l'impulsion du corps en avant alors que les skis permettent une glissade rapide sur un film d'eau. Les raquettes amérindiennes à semelles larges sont une tringle fixée sur un cadre d'osier pourvu d'un enchevêtrement de cordes ou de liens. Elles sont à l'origine des raquettes traditionnelles qui possèdent un cadre en bois léger et des attaches en cuir. Certaines raquettes modernes sont conçues sur le même principe, mais diffèrent dans le choix du matériau : métal léger, structures à base de polymères fondus comme les plastique, parfois thermodurcissables, et très souvent renforcés à l'instar des matériaux composites résistants au choc et aux usages. En plus de répartir sur une surface de support plus grande la zone d'impact de la masse afin de permettre une prise d'impulsion mécanique, les raquettes sont généralement relevées à l'avant pour favoriser la manœuvrabilité et chasser la neige fine. Elles ne doivent pas accumuler la neige, d'où le treillis peu adhérent aux cristaux de neige ou de glace, et nécessitent des attaches pour maintenir le pied.

Raquettes à neige modernes

Préservées aujourd'hui par les sports récréatifs, principalement par les randonneurs et les coureurs qui apprécient de continuer leurs activités durant l'hiver, les raquettes étaient des outils indispensables à la survie des coureurs des bois, pour assurer la surveillance et la traque du gibier, poser les pièges et assurer les portages d'hiver en liaison avec le commerce des fourrures dans les contrées recouvertes d'une neige abondante et durable. Actuellement, elles constituent encore un équipement indispensable à l'usage des gardes forestiers et de tous ceux qui doivent se déplacer dans des zones inaccessibles aux véhicules motorisés lorsque la neige est profonde. Elles sont également très pratiques en montagne ou dans le sous-bois.

Origines

Avant que les humains ne construisent des raquettes, la nature a fourni quelques exemples. Certains animaux, tel le lièvre variable, ont évolué le long des années vers des pattes postérieures plus larges leur permettant de se déplacer plus rapidement dans la neige profonde.

L'origine et l'âge exact des raquettes à neige est inconnu, même si les historiens pensent qu'elles ont été inventées il y a entre 4 000 et 6 000 ans, probablement à partir de l'Asie centrale. Strabon écrivait, au temps de la naissance de Jésus-Christ, que les habitants du Caucase avaient l'habitude d'attacher des surfaces plates de cuir sous leurs pieds et que les Arméniens utilisaient des surfaces rondes en bois de chêne et de peuplier à la place.

Deux groupes de pionniers de la raquette ont émergé rapidement, fixant des motifs que l'on peut toujours voir de nos jours. Un groupe abandonna la raquette en migrant au Nord, vers ce qui est maintenant la Scandinavie, s'engageant finalement vers l'ancêtre du concept du ski nordique. L'autre groupe se dirigea vers le Nord-Ouest, traversant finalement le détroit de Béring, vers l'Amérique du Nord.

Peuples indigènes d'Amérique du Nord

Là, leurs descendants ont développé les raquettes les plus avancées et variées, avant la colonisation européenne des Amériques. Presque chaque tribu des peuples indigènes américains a développé sa propre forme de raquette, la plus simple et la plus primitive étant celle de l'Arctique. Les Inuits que les ethnographes soupçonnent d'avoir appris cet art de déplacement sur le tard auprès d'autres populations autochtones sur le continent, avaient deux styles, un triangulaire d'environ 45 cm de longueur, l'autre presque circulaire ; les deux reflétant le besoin d'une grande portance sur une neige profonde, incohérente et poudreuse. Cependant, contrairement à la vision populaire, ils n'utilisaient pas beaucoup leurs raquettes puisqu'ils réalisaient l'essentiel de leurs trajets à pied en hiver sur la mer gelée et sur la toundra, où la neige ne s'entasse pas profondément.

Vers le Sud, la raquette devient graduellement plus étroite et plus longue, la plus grande étant la raquette de chasse des Cris, d'environ 1,5 mètre et relevée vers l'avant. Même les modèles plus petits, développés principalement par les Iroquois, étaient plus étroits et courts, reflétant le besoin d'une grande manœuvrabilité dans la forêt où la couverture de neige, plus humide et superficielle en hiver, rendait l'enfoncement moins important.

Les Indiens d'Amérique portaient des raquettes durant leurs chasses hivernales aux bisons, avant que les chevaux ne soient introduits. Plus mobiles que leurs proies, ils pouvaient tuer facilement un lourd animal imprudemment aventuré ou poussé dans une épaisse congère de neige, véritable piège. Malgré leur grande diversité de formes, les raquettes étaient en fait l'un des rares éléments culturels communs entre toutes les tribus d’Indiens vivant là où les hivers étaient enneigés.

Ethnographie de la raquette amérindienne ou sibérienne

Bien avant l'arrivée de populations d'origine européenne, les formes de la raquette ont été définies par l'usage. Elles sont fonction de la qualité de la neige, de la taille du marcheur et surtout de la longueur de ses jambes, des caractéristiques de sa locomotion, enfin de sa masse corporelle et de la masse portée.

Quatre types fondamentaux peuvent être distingués :

  • la queue de castor, utilisée sur les pistes et espaces découverts ;
  • la queue d'hirondelle, relevée à l'avant et effilée pour permettre de se déplacer rapidement sur terrain plat ;
  • le bout rond pour les pays montagneux et vallonnés ;
  • la patte d'ours, ronde et plate, pour les terrains boisés et accidentés.

Leurs fabrications attestant l'ingéniosité des hommes et l'usage des ressources locales ou exportées sont très variables. Le bois de mélèze ou de bouleau se retrouve fréquemment pour l'armature, les lanières de cuir en peau de caribou, voire de phoque, d'ours, et récemment de cheval.

Utilisation par les Européens francophones et anglophones

Les raquettes à neige ont été lentement adoptées par les Européens dans ce qui devint le Canada et les États-Unis avec les coureurs des bois. Le nom provient de l'analogie de forme avec la raquette du jeu de paume, alors fort prisé par l'aristocratienote 1. Dès 1537, le même mot commence à désigner une grande semelle à claire-voie servant à marcher sur la neige molle, preuve que les Français devinrent dès leur premier hivernage d'excellents raquetteurs au contact des populations des bords du fleuve Saint-Laurentnote 2. Les compétences supérieures des Français à la raquette à neige a presque renversé en leur faveur la guerre de Sept Ans qui les opposait aux Britanniques, un conflit qui a vu deux conflits appelés la bataille en raquettes.

Mais les Britanniques ont rapidement appris à se débrouiller en raquettes. Le Oxford English Dictionary rapporte que le mot a été utilisé en anglais dès 1674. Seize ans plus tard, après un assaut franco-indien sur une colonie britannique vers ce qui est maintenant Schenectady dans l’État de New York, les Britanniques ont pris leurs raquettes et poursuivi les attaquants durant près de 90 km, récupérant finalement à la fois les personnes et les biens pris par leurs attaquants.

Les raquettes en forme de larme portées par les bûcherons font environ 1 mètre de long et sont larges en proportion, alors que les raquettes des traqueurs font 1,5 mètre de long et sont très étroites. Cette forme typique de la raquette à neige ressemble à une raquette de tennis, le même mot étant utilisé en français.

Cette forme a été copiée par les clubs canadiens de raquettes à neige à la fin du XVIIIe siècle. Originellement motivés pour des raisons d'entraînement militaire, ils devinrent les premiers utilisateurs de raquettes pour le loisir.

Les clubs de raquettes à neige, tel le club de raquettes à neige de Montréal (1840), ont raccourci la forme de larme à environ 110 cm de long et 45 cm de large, ont légèrement relevé le devant et l'ont terminée par une sorte de queue à l'arrière. Elle a été rendue très légère pour la course, et plus résistante pour la randonnée ou la chasse. La queue de la raquette la maintient droite lors de la marche.

Une autre variante, en patte d'ours, finit en un talon incurvé au lieu de la queue. Alors que les premiers adeptes la trouvèrent plus difficile à apprendre, puisqu'elles étaient plus fines au milieu et plutôt encombrantes, elles avaient l'avantage d'être plus faciles à ranger et plus agiles dans des endroits étroits.

Les raquettes traditionnelles sont constituées d'une seule bande d'un bois résistant, habituellement du frêne d'Amérique, incurvée, liée à ses deux extrémités et renforcée à son milieu par un croisillon ; l'espace au milieu du cadre étant alors rempli d'un maillage resserré de bandes de cuir de caribou ou de bovin, laissant une petite ouverture au-dessus du croisillon pour l'avant des mocassins. Elles étaient tenues au mocassin par des lanières de cuir, parfois par des boucles. De telles raquettes sont toujours réalisées et vendues par les peuples autochtones.

Raquettes modernes

En dehors des populations indigènes, très peu des raquettes traditionnelles sont encore utilisées par des adeptes, bien que certains les recherchent pour la valeur artisanale liée à leur construction. On les voit le plus souvent comme décoration, attachées à des murs dans des chalets.

Alors que l'usage récréatif des raquettes à neige a commencé avec les clubs de raquettes au Québec, qui tinrent des manifestations où les courses et randonnées étaient combinées à de la nourriture et des boissons raffinées, la fabrication de raquettes de loisir a seulement commencé tard dans le XIXe siècle, quand l'usage récréatif commençait à s'étendre.

À la fin du XXe siècle, les raquettes connurent un redesign radical. Il a commencé à la fin des années 1950 avec la compagnie Tubbs, basée dans le Vermont qui créa la raquette Green Mountain Bearpaw, qui combinait le caractère court de ce style avec une largeur encore plus étroite que celle précédemment utilisée. Elle devint rapidement une des plus populaires raquettes de cette époque.

La raquette « de l'Ouest »

En 1972, expérimentant de nouveaux designs dans la chaîne des Cascades (État de Washington), Gene et Bill Prater ont créé la raquette à neige telle que nous la connaissons aujourd'hui. Ils commencèrent à utiliser des tubes en aluminium et remplacèrent les lacets avec des attaches en néoprène et nylon. Pour les rendre plus faciles à utiliser dans l'alpinisme, les Prater ont développé une fixation particulière et ajouté des pointes de métal au-dessous de la raquette.

La compagnie Sherpa Snowshoe a commencé à produire ces raquettes de l'Ouest et elles furent très populaires. Les fabricants de l'Est étaient un peu plus sceptiques au début cependant, croyant que le style était inutile dans l’Est, jusqu'à ce que les Prater démontrassent leur efficacité accrue au mont Washington (État du New Hampshire). Tous les utilisateurs changèrent alors pour les Sherpas.

Celles-ci utilisent un cadre en aluminium ou acier inoxydable et ont pris avantage des avancées techniques des plastiques et du moulage par injection pour réaliser une raquette plus légère et durable. Elles demandent peu d'entretien, et intègrent généralement des crampons accrocheurs.

Certaines, telles celles fabriquées par Mountain Safety Research, n'utilisent pas de métal du tout et se présentent avec un extenseur détachable de la queue de raquette. Les modèles les plus récents ont des cales de montée amovibles pour les ascensions.

L'usage d'un tamis solide au lieu du treillis standard de sangles surprit beaucoup d'adeptes, puisqu'il ébranlait une croyance solide que le treillis était nécessaire pour empêcher la neige de s'accumuler sous la raquette. En pratique cependant, il semble qu'un peu de neige passe à travers les ouvertures des deux types de raquettes.

Les fixations en néoprène et nylon affichent aussi une résistance accrue à l'eau, ne se distendant pas sous l'effet de l'eau ni ne nécessitant un traitement annuel de protection, des caractéristiques qui ont été immédiatement appréciées. Plus tard, elles ont été remplacées par des matériaux encore plus légers tels que le polypropylène.

Les designs performants ou ludiques par la forme ronde, carrée, plate ou relevée aux extrémités et surtout par la couleur ont aidé le sport ou le loisir à connaître une renaissance alors que les amateurs de neige se dirigeaient plutôt vers le ski. Aux États-Unis, le nombre de raquettistes a triplé durant les années 1990.

En France, l'essor de la raquette s'est produit à partir de la fin des années 1990, essor spectaculaire au point d'inquiéter les autorités des risques bien réels pris par les amateurs enthousiastes méconnaissant le milieu neigeux montagnardnote 3. La raquette constitue désormais la deuxième activité hivernale de loisirs sportifs après les activités de glisse. La 225 est le modèle le plus populaire, fabriqué depuis 1995 en Haute-Savoie par la société Tsl outdoor et réalisé en plastique, en forme de taille de guêpe, avec une fixation articulée laissant l'arrière du pied libre, comme en ski de fond, et avec des pointes de métal sous la raquette.

Les stations de sports d'hiver disposant encore d'espaces libres ont commencé à offrir des sentiers de randonnée en raquettes à leurs visiteurs, et certaines zones populaires de randonnée sont presque autant fréquentées dans les mois d'hiver que durant les chauds week-ends d'été.

Choix des raquettes

Marche en raquettes.

Alors que beaucoup de pratiquants des sports d'hiver redécouvrent la pratique de la raquette à neige, beaucoup de nouveaux modèles de raquettes deviennent disponibles. Les stations de ski et les magasins d'équipement de sport proposent aussi des raquettes à la location ; il s'agit d'une excellente manière pour ceux intéressés par la pratique de la raquette à neige de décider quel type de raquette leur convient.

Les raquettes aujourd'hui sont divisées en trois types : course (petite et légère ; non destinées à la randonnée) ; loisir (un peu plus large ; pour des marches modérées de 5 à 8 km) ; alpinisme (la plus large ; pour des pentes raides, des longs parcours et le hors sentier). Les tailles sont souvent données en pouces, même si les raquettes sont loin d'être rectangulaires. Les raquettes d'alpinisme mesurent généralement au moins 30 pouces (76 cm) de long et 10 pouces (25 cm) de large ; une paire plus légère pour la course peut être légèrement plus étroite et mesurer 25 pouces (64 cm), ou moins, de longueur.

Quelle que soit la configuration, toutes les raquettes en bois sont qualifiées de traditionnelles et toutes les autres, dans d'autres matériaux, de modernes.

En dehors des variations liées à l'usage souhaité, les utilisateurs plus lourds devraient choisir des raquettes plus larges. Une formule habituelle est que pour chaque kilogramme de masse corporelle, il doit correspondre environ 14,5 cm2 de surface de raquette pour supporter correctement leur utilisateur. Les pratiquants doivent aussi prendre en compte le poids de chaque matériel transporté, spécialement sur les longs parcours ou sur plusieurs jours. Ceux prévoyant de parcourir des étendues de neige profonde doivent prévoir des raquettes plus larges.

Beaucoup de fabricants indiquent maintenant le poids idéal pour un type de raquette.

Attaches correctement ajustées sur deux raquettes de différentes tailles. Noter aussi l'utilisation de guêtres.

Fixations

Quand les raquettes traditionnelles étaient encore populaires, il était d'usage d'acheter les fixations séparément, un peu comme pour les skis. Elles étaient communément appelées fixations en « H », puisqu'elles consistaient en une sangle autour du talon croisant une sangle autour des orteils et une autre autour du coup de pied, formant une version grossière de cette lettre.

step in alpine
Nouveau système de fixation step in.

Sur les raquettes modernes, il y a deux types de fixation suivant que les orteils peuvent passer ou non sous le tamis. Le premier cas est préféré pour grimper des pentes raides puisqu'il permet de tailler des marches ; le second pour la course, puisqu'il empêche la queue de la raquette de traîner. Le talon est toujours laissé libre.

Une série de sangles, généralement trois, sont utilisées pour maintenir le pied sur la raquette. Certains types de fixation rajoutent une cuvette pour les orteils. Il est important de pouvoir manipuler ces attaches facilement, puisque enlever ou attacher le pied doit être fait en extérieur, par temps froid et avec les mains nues, avec des risques de gelure.

Les extrémités des attaches sont toujours placées en dehors de la direction de la marche, pour éviter de marcher dessus.

En 1997, Bill Prater et un de ses associés développent une fixation rapide, conçue pour rendre plus facile aux pratiquants portant des chaussures à coque plastique ou certaines chaussures adaptées de passer facilement des raquettes aux crampons, ou l'inverse, quand cela devient nécessaire.

Accessoires

Bâton de randonnée avec rondelles interchangeables.

Les raquettistes utilisent souvent des bâtons de randonnée comme un accessoire destiné à les aider à s'équilibrer sur la neige. Il n'est cependant pas nécessaire d'en avoir. Certains fabricants ont commencé à faire des bâtons dédiés à la raquette, avec des rondelles plus larges, comme ceux sur les bâtons de ski (qui peuvent d'ailleurs aussi être utilisés). Certains modèles proposent aussi maintenant des bâtons avec des rondelles interchangeables permettant d'adapter la rondelle au type d'utilisation.

En dehors de cela, aucun autre accessoire particulier n'est requis. Toute chaussure peut être portée avec des raquettes, même si des chaussures de randonnée sont préférées parmi les pratiquants pour le loisir (les coureurs préfèrent des chaussures de course). En effet, les chaussures de randonnée ont une tige haute empêchant la neige de rentrer dans la chaussure et sont généralement imperméables.

Les chaussures de ski ne fonctionneront cependant pas avec les raquettes, requérant ainsi aux skieurs de randonnée de porter une autre paire de chaussures pour les portions de raquettes durant leur trajet.

Dans la neige profonde, les raquettistes porteront souvent des guêtres pour empêcher la neige de rentrer dans leurs chaussures par le haut.

Une housse de transport pour les raquettes est aussi conseillée, surtout si le trajet ne se passera pas entièrement en raquettes. Certains fabricants de sacs à dos conçoivent des sacs spéciaux avec des « daisy chains », des bandes de boucles en sangle sur lesquelles les chaussures peuvent être attachées durant le trajet. Les fabricants de raquettes ont commencé également à inclure des housses pour leurs produits, afin d'empêcher les pointes du dessous, souvent aiguisées, d'abimer les surfaces avec lesquelles elles sont en contact.

Puisque la pratique de la raquette s'effectue généralement par temps froid, les utilisateurs doivent se préparer pour cela en s'habillant chaudement et en transportant l'équipement approprié.

Source Wikipédia

Ski de fond

Le ski de fond est un sport d'hiver de la famille du ski nordique, populaire notamment en Europe du Nord, Canada, Russie ou l'Alaska. De ce sport, se sont développées d'autres disciplines telles que le saut à ski, le combiné nordique (combinaison du saut à ski et du ski de fond) et le biathlon (combinaison du tir à la carabine et du ski de fond). Ce sport se pratique sur des terrains plats ou vallonnés avec la présence de la neige.

Sport olympique dès la mise en place des Jeux olympiques d'hiver en 1924, l'organisme chargé de la réglementation de la discipline et de ses épreuves est la fédération internationale de ski (FIS), cette dernière gère les différentes compétitions qui rythment le calendrier en période hivernale : les championnats du monde (toutes les années sauf année olympique), la coupe du monde (depuis 1982) et la coupe Marathon (depuis 1999 pour les courses longues distances en coopération avec la Worldloppet).

Les skis utilisées sont longs, étroits, ne possèdent pas de carres métalliques et sont fixés uniquement à l'avant du pied. Deux techniques de ski existent : la technique traditionnelle, dite « pas alternatif » (« classique »), qui consiste à avancer dans deux traces parallèles et depuis les années 1980 la technique du « pas de patineur » (« skating ») dont le style au niveau des jambes peut s'apparenter au roller ou au patin à glace. La surface de leur semelle est globalement plate, lisse sur toute sa longueur pour le ski de skating, et comprenant soit des écailles, soit une chambre à fart en son centre pour le ski de classique, afin de permettre la propulsion en avant. Le ski de fond skating est le sport nécessitant le plus fort VO2 max (puissance respiratoire), devant la course à pied, la natation et le cyclisme.

Fichier:Priit Narusk at Tour de Ski.jpg

Historique

Le ski de fond est originaire des pays scandinaves dans l'Antiquité (1 000 ans avant JC) et serait né plus précisément de l'endroit où se situe de nos jours la Norvège. Le ski de fond a eu plusieurs rôles essentiels pour l'homme au cours de son histoire, il s'agissait avant tout d'un moyen rapide pour se déplacer d'un endroit à un autre et servaient à la chasse, ainsi dans la mythologie norvégienne, la présence d'un dieu du ski Ull et d'une déesse du ski et de la chasse Skadi démontre la place prépondérante du ski.

À partir du XIIe siècle, il est utilisé par les troupes militaires dans l'infanterie chez les Vikings puis les Suédois. Enfin, il est aussi à l'origine de grandes découvertes dans des milieux jusque là peu accessibles comme le Groenland. Au XIXe siècle, le ski est importé en Europe centrale par l'intermédiaire des étudiants norvégiens, ainsi que sur le continent nord-américain avec certains émigrants. Le ski connaît également un grand succès en raison de l'innovation apportée par Sondre Norheim avec son télémark.

Son aspect pratique va alors laisser la place à l'aspect sportif et ludique avec la mise en place de compétitions à partir de 1843 en Norvège puis 1877 en Suède et 1879 en Finlande. Le ski de fond devient alors l'un des sports les plus populaires des pays scandinaves. Au XXe siècle, deux ans après la création de la Vasaloppet, le ski de fond est programmé lors des premiers Jeux olympiques d'hiver en 1924 avec deux épreuves : celle du 18 km et du 50 km (uniquement pour les hommes), l'année suivante sont organisés les championnats du monde de ski nordique où le ski de fond y est programmé, cet évènement aura lieu annuellement depuis (hormis année olympique). Il faut attendre les années 1980 pour permettre au ski de fond de subir une révolution avec la création de la technique du "pas de patineur" ("skating"), jusqu'à alors seule la technique du "pas alternatif" (classique) était présente. Cette innovation accroît la vitesse sur les skis, la FIS reconnaît cette technique et autorise sa pratique en compétition, enfin les stations de sports d'hiver développent alors leurs infrastructures pour que chaque technique puisse être pratiquée. En 1982, la FIS créé la coupe du monde sur le modèle de la coupe du monde de ski alpin où diverses courses (sprint, poursuite, individuel, relais) ont lieu tout au long de la saison hivernale et permettre qu'un classement soit établi. Parallèlement, les courses longue distance (courses de masse) s'organisent pour mettre un calendrier où chaque épreuve puisse être reconnue (Worldloppet), à partir de 1999 la Worldloppet et la FIS décident de coopérer pour mettre en place la coupe Marathon.

Techniques

Le ski de fond requiert différentes techniques de progression, de virage, de montée et de descente. Pour progresser en ski de fond, on peut utiliser deux techniques : le pas alternatif (technique dite "classique") et le pas de patin, également appelés du terme anglais "skating", une technique utilisée depuis 19851.

Technique classique

La technique dite classique ou pas alternatif se pratique avec des skis traditionnels dont la partie centrale est fartée pour la retenue ou à défaut équipés d'écailles dans le cadre d'une utilisation axée tourisme. Cette technique est aussi appelée celle du pas alternatif, du fait que la glisse s'effectue alternativement sur un pied puis sur l'autre. En style classique, il existe principalement trois sortes de mouvements différents :

  • le pas alternatif qui constitue le pas principal. Il s'apparente très grossièrement à la marche: on prend son appui sur un pied afin de propulser le corps en avant, puis on passe à une phase de glisse sur le ski opposé. Les bras participent également puisque l'on prend appui sur le bras opposé au ski sur lequel se fait l'impulsion. Cette similitude avec la marche rend ce pas très accessible aux débutants qui le pratiquent exclusivement. Néanmoins, plus le niveau augmente, plus ce pas se différencie de la marche. Ce pas est généralement utilisé sur les parties montantes, car il permet d'utiliser toute la force du corps (bras, torse et jambes). Néanmoins, son aspect saccadé nuit à la vitesse, et ce pas ne peut être utilisé sur des parties descendantes;
  • la poussée simultanée qui consiste à pousser avec les deux bâtons simultanément en gardant les skis parallèles. Ce pas est le plus rapide, car il ne comporte aucun temps d'arrêt. Il est néanmoins très fatigant, car seule la force des bras, du torse et des abdominaux est utilisée. Ainsi ce pas est utilisé sur les parties descendantes ou lors des sprints durant une compétition;
  • le pas de un ou Stawug ou « un pas / double poussée » qui consiste à utiliser une poussée simultanée alternativement à une propulsion avec un pied. Ce pas est intermédiaire entre les deux précédents, car il associe la vitesse que l'on peut obtenir avec les bras à la puissance disponible avec les jambes. Ce pas est ainsi adapté aux terrains plats ou aux légères montées.

Officiellement, la technique classique interdit d'avoir un appui latéral qui génère une phase de glisse. Ainsi les prises d'appuis doivent se faire dans le sens axial, sauf pour les changements de direction, et sauf s'il n'y a pas de phase de glisse, comme dans une montée "en canard"2.

Technique du pas de patineur ou "skating"

Fichier:Pas de patin.JPG
Pas de patineur

Le pas de patineur, également appelé par son nom anglais, "skating", se pratique avec des skis lisses, sans fart de retenue, pour glisser le mieux possible sur toute leur longueur. Là encore différents pas sont possibles :

  • le pas "diagonal" : C'est le pas le plus lent, utilisé exclusivement en montée. Il ressemble au pas de montée en technique classique: un ski et le bras opposé sont utilisés en même temps. Ce pas permet de monter à une vitesse faible, en utilisant peu de force, et est donc particulièrement utilisés par les débutants. En compétition, il arrive que ce pas soit utilisé au plus haut niveau, dans des montées extrêmement raides, comme l'étape finale du Tour de ski.
  • le pas « deux temps » : c'est le pas standard qui se compose d'une poussée de bras pour deux poussées de jambe. La poussée de bras se produit généralement simultanément à la poussée de jambe. Ce pas est particulièrement adapté à la montée. C'est le pas qui est appris en premier ;
  • le pas « un temps » : c'est le pas pour le plat ou le faux plat. Il est mieux adapté aux vitesses élevées que le « deux temps », car on donne une poussée de bâtons à chaque changement, ce qui permet d'avoir un temps de glisse plus long. De plus, la poussée de bâtons est généralement effectuée légèrement avant la poussée de jambe, ce qui convient bien mieux aux vitesses élevées. Ce pas est généralement utilisé sur le plat ou le plat-montant, ainsi que lors des sprints;
  • le pas « combiné » : Ce pas est à utiliser comme le « un temps », mais en ayant une poussée de bras légèrement anticipée par rapport à la jambe, comme pour le pas deux temps. Il est en général utilisé dans le faux plat descendant ;
  • le pas de patineur sans bâtons : Lorsque la vitesse devient trop élevée pour utiliser les bras, mais qu'une impulsion est néanmoins nécessaire, seul un mouvement de patinage des jambes est utilisé, de façon semblable au roller. Ce pas est principalement utilisé lorsque la piste s'aplatit en fin de descente.


Le ski de fond, que ce soit en technique classique ou en skating, est le sport nécessitant la plus forte VO2max (puissance respiratoire), devant la course à pied, la natation et même le cyclisme. En revanche, il implique des mouvements doux et ne traumatise pas les articulations.

Matériel

Fichier:Fixation ski de fond.jpg
Chaussure et fixation de ski de fond (technique classique)

Les skis sont longs et étroits et fixés uniquement à l'avant du pied afin de laisser le talon libre. Les skis sont globalement identiques dans leur construction qu'ils soient destinés à la technique classique ou du pas de patineur3,4.

Skis pour la technique classique

Pour la technique classique, dite "pas alternatif", la surface de la semelle des skis utilisés nécessite la présence d'un système anti-recul afin de favoriser la poussée vers l'avant et d'éviter le glissement vers l'arrière. Trois systèmes sont possibles :

  • le fart de retenue (ou de poussée) qui se dépose sur la partie centrale de la semelle du ski. Cette zone est appelée la chambre à fart. C'est le système le plus performant ;
  • les écailles, semblables à des écailles de poisson ou aux tuiles sur un toit. Ses performances de glisse sont très mauvaises, mais ce système ne nécessite pas d'entretien et c'est pourquoi c'est celui que l'on trouve en location;
  • la peau de phoque disposée en bandelettes dont les poils tournés vers l'arrière s'accrochent dans la neige. Ce système n'est quasiment plus utilisé en ski de fond, à l'inverse du ski de randonnée ou il reste la référence, car ses performances de glisse sont très mauvaises.

Le ski est généralement 10 à 15 % plus grand que le skieur.

Skis pour la technique du pas de patineur

La semelle des skis de skating est lisse et ne nécessite pas la présence de système anti-recul. Le ski est généralement 3 à 10 % plus grand que le skieur.

Points communs entre les skis destinés aux deux techniques

Les deux types de ski (classique et skating) doivent être recouverts d'un fart de glisse afin d'améliorer leur performances. Le ski de skating est recouvert sur toute sa longueur, alors que la chambre à fart d'un ski de classique ne doit jamais être recouverte d'un fart de glisse. L'application régulière d'un fart de glisse contribue également à l'entretien de la semelle du ski.

Le choix d'un fart, aussi bien de glisse que de retenue, est une science relativement compliquée et beaucoup d'expérience est nécessaire afin de faire le bon choix. Ceci est d'autant plus important que l'impact du fart sur les performances d'un ski sont énormes. Ainsi même en coupe du monde, il arrive que des athlètes abandonnent une course suite à une erreur dans le choix du fart.

Chaussures

Les chaussures de ski de fond comportent, en plus du système de fixation, une semelle relativement rigide, qui comporte un rail permettant à la chaussure de rester alignée avec le ski. Les chaussures pour la technique classique sont en général au format bottine, c'est-à-dire qu'elles vont jusqu'au-dessus de la cheville. Le maintien de la cheville y est moins important et ces chaussures sont montantes surtout pour éviter que de la neige rentre dans la chaussure. Les chaussures pour la technique du pas de patineur ont une semelle identique, mais souvent plus rigide, le pied n'ayant pas besoin de se "dérouler" dans la chaussure. Elles sont plus hautes, montant une dizaine de cm au-dessus de la cheville, en intégrant une coque permettant le maintien latéral de la cheville.

Bâtons

Les bâtons de ski de fond sont généralement réalisés en trois matériaux:

  • Aluminium: la rigidité et le poids sont médiocres, ils sont en revanche moins cassant, l'aluminium se déformant avant de casser, à l'inverse des fibres. Ce sont les moins chers.
  • Fibre de verre: La rigidité et le poids sont bons, ils sont plus cassant que les batons en aluminium. Le prix est intermédiaire.
  • Fibre de carbone: La rigidité et le poids sont excellents, mais ils sont particulièrement fragiles et sensibles aux chocs. Le prix est élevé.

À noter que les fabricants divisent leur gamme en réalisant des bâtons en fibre de verre et de carbone mélangé, le prix et les performances dépendant de la répartition en pourcentage des deux fibres.

Règles de course

Les courses de ski de fond ne peuvent se dérouler à plus de 1 800 mètres d'altitude, les dénivellations ne peuvent être excessives. Le style de course (libre ou classique) doit être respecté : Dans une épreuve en style classique il n'est pas autorisé d'avoir des appuis latéraux, sauf lors des virages. En style libre, tous les mouvements sont autorisés.

Il n'est pas autorisé de se déchausser durant la course, et le changement de ski n'est autorisé que sur casse.

Les compétitions

Fichier:Astrid Jacobsen at Tour de Ski.jpg
Épreuve du Tour de ski 2008 à Prague.

La saison du ski de fond tourne autour d'évènements incontournables sur différents formats. Depuis 1924 et la création des Jeux olympiques d'hiver, le ski de fond y a toujours été programmé avec, lors des JO de 2006, douze épreuves distinctes, il s'agit de l'évènement le plus important de cette discipline qui a lieu tous les quatre ans. Dans les années non-olympiques, la FIS organisent une fois tous les deux ans les championnats du monde de ski nordique où sont réunis le ski de fond, le saut à ski et le combiné nordique, évènement créé en 1925 mais organisé par le FIS qu'à partir de 1950. Enfin, sur le modèle de la coupe du monde de ski alpin, la FIS organise depuis 1982 la coupe du monde de ski de fond récompensant chaque année le meilleur fondeur et la meilleure fondeuse en fonction d'un classement, il s'agit d'une addition de courses à travers le monde au cours de la saison hivernale selon les spécialités (sprint, poursuite, individuel).

Depuis peu, la FIS s'est penchée sur le cas des courses de masses ou ski marathon, ainsi en 1999 elle décide de se coordonner avec la Worldloppet, cette dernière créée dans les années 1970 met en lumière ces courses longues distance (telles que la Vasaloppet (Suède), la Transjurassienne (France) ou la Birkebeinerrennet (Norvège) suivant un calendrier. Ces courses de masses, réunissant des milliers de participants, se disputent sur des distances allant de 40 à 90 km. Ainsi, depuis 1999, la FIS et la Worldloppet se sont entendues pour mettre en place la coupe Marathon qui comprend certaines de ces courses.

Enfin, la dernière création de la FIS est le Tour de ski en 2007. Reprise sur le modèle du Tour de France cycliste, cette compétition s'inscrit dans le cadre de rendre ce sport plus médiatique, différentes étapes sont organisées dans des lieux différents entre fin décembre et début janvier. Certaines épreuves ont été organisées en centre ville comme Munich (en 2007) et Prague (en 2008) avec succès. Ce tour de ski a une importance capitale dans l'attribution de la coupe du monde.

Source Wikipédia

Ski alpin

Le ski alpin est un sport de glisse qui consiste à descendre une pente enneigée à l'aide de skis.

Histoire du ski alpin

Le sport du ski alpin, une invention anglaise

Le principe de gravir un sommet pour le descendre à ski le plus rapidement possible a été inventé plusieurs fois de manière indépendante :

  • Une descente est organisée en Californie, en mars 1854 selon le "Nevada Journal". Il est également question d'une course de descente à 'La Porte' mise sur pied en 1866 par des chercheurs d'or émigrés, pour la plupart de Norvège.
  • En 1905, les Autrichiens organisent une descente dans le cadre des Championnats du Tyrol à Kitzbühel puis la descente du Horn en 1906.
  • En 1911 les Anglais partent en ligne du sommet du Wildstrubel ('Plaine Morte') à Montana en Suisse dans une compétition en ligne proposée par le futur Sir. Arnold Lunn, considéré comme 'l'inventeur' du ski de compétition moderne. Le vainqueur de cette première épreuve dotée par le Trophée 'Earl Robert of Kandahar' fut Cecil Hopkinson qui mit plus d'une heure pour joindre l'arrivée!

Le ski alpin est ensuite organisé comme un véritable sport par un anglais1, Arnold Lunn, qui fait de premiers essais en 1897 à Chamonix alors qu'il n'a que dix ans2. E.C. Richardson, « le père du ski britannique », fonde en 1903 le Ski Club of Great-Britain qui initie les élèves des public schools britanniques aux sports d'hiver dans les Alpes2. Le ski alpin est déjà au programme. La Roberts of Kandahar Challenge Cup est une compétition de ski alpin mise en place en 19032. Dans la grande tradition britannique, ces épreuves sont réservées aux seuls Britannique. Ainsi, dès l'après Grande Guerre, Lunn met en place dans les Alpes les premiers championnats britanniques de ski alpin, « sous le regard incrédule des autochtones »1.

Il faudra attendre 1929 pour assister aux premiers championnats d'Autriche ; 1930 en Suisse3 et 1931 en France1. Toutes ces dates concernent jusque là exclusivement la descente. Le premier slalom est disputé le 21 janvier 1922 à Mürren. C'est alors plus une épreuve de style que de vitesse1.

Parmi les autres initiateurs du ski alpin, citons l'Autrichien Mathias Zdarsky qui publia en novembre 1896 un ouvrage de techniques de ski dans lequel il reprend essentiellement les anciennes techniques norvégiennes (ski de fond et Télémark principalement) sur le modèle de l'ouvrage À ski à travers le Groenland du Norvégien Fridtjof Nansen, publié en 1888. Zdarsky prône notamment l'utilisation d'un seul grand bâton, comme le faisaient jadis les Norvégiens, alors que l'usage des deux bâtons se généralise en ski de fond dès la fin des années 1880.

La difficile reconnaissance du ski alpin

En 1924 sont créées la Fédération internationale de ski (FIS) et la Fédération française de ski (FFS), année où sont organisés les premiers Jeux olympiques d'hiver à Chamonix. Toutefois, ces organismes ne reconnaissent pas le ski alpin et le terme « ski » est réservé exclusivement pour désigner le ski nordique. Seul le ski nordique est d'ailleurs présent au programme de ces premiers rendez-vous internationaux qui furent reconnus plus tard comme les premiers Jeux olympiques d'hiver. De même, le fameux « Premier concours international de sports d'hiver » organisé à Montgenèvre du 10 au 12 février 1907 par l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) ne concernait que le ski nordique4. En 1928, la première « Classique » du ski alpin, l'Arlberg-Kandahar eut lieu à Sankt Anton am Arlberg, sous l'autorité d'Arnold Lunn et de son ami Hannes Schneider.

Arnold Lunn présente au congrès de la FIS à Saint-Moritz en 1928 un projet d'intégration du ski alpin, encore très largement inconnu même dans les milieux sportifs. Cette motion est repoussée en raison d'une opposition catégorique des pays nordiques5. Lunn ne se décourage pas, et présente une nouvelle demande en 1930 à Oslo. Les pays nordiques se montrent moins catégoriques et autorisent la création de compétitions tests, mais sont toujours hostiles à l'admission du ski alpin au programme olympique. Lunn peut ainsi organiser la première édition des championnats du monde à Mürren en 1931 sous l'accord de la FIS. Le Comité international olympique (CIO) suit et intègre finalement le ski alpin aux Jeux olympiques d'hiver de 1936 à Garmisch-Partenkirchen. Seules les épreuves du combiné alpin (descente/slalom) donnent cependant droit à des médailles olympiques. Les titres et les médailles d'or reviennent à Franz Pfnür et Christl Cranz (Grossdeutschland). Le Norvégien Birger Ruud, un sauteur, établissait le meilleur temps dans la manche de descente devant Pfnür qui dominait le parcours de slalom. Le Mégevan Emile Allais terminait 3e du combiné ce qui lui rapportait la médaille de bronze.

Chez les femmes, une autre Norvégienne, Laila Schou-Nilsen, était la plus rapide en descente mais Cranz se révélait hors d'atteinte en slalom.

Domination germanique

Les premières écoles de ski alpin sont mises en place en Suisse et en Autriche au début des années 19306. et le monde germanique - Allemagne, Suisse et surtout l'Autriche, avec sa Mecque de l'Arlberg - domine sans rival le ski alpin jusqu'au milieu des années 1930. La méthode de ski de l'Arlberg, codifiée par Hannes Schneider est la référence. Elle est basée sur le virage chasse-neige et le stembogen. Ces virages étaient faciles à réaliser mais cassaient la vitesse.

Les grandes vedettes du ski de l'époque sont les Autrichiens et les Suisses Otto Furrer, David Zogg, les frères Ruud, Toni Seelos, Rudolf Rominger, Christl Cranz, Heinrich Harrer etc.

Parmi les innovations techniques importantes :

  • Les premières fixations modernes datent des années 1933-1934. Elles sont essentiellement mises au point en Autriche et en Norvège7.
  • Le premier téléski à enrouleurs est mis en service en Suisse à Davos, le 24 décembre en 1934 par l'ingénieur Ernst Gustav Constam. Parmi les pionniers français on peut citer le téléski de Charles Rossat au col de Porte (1934) au lieu-dit « La Prairie » Le premier téléski à perches du Français Jean Pomagalski est, quant à lui, implanté en 1936 à l'Alpe d'Huez8,9,10.

L'émergence de l'école française de ski (1937-1950)

Bien que le ski soit arrivé très tôt dans les Alpes françaises, l'émergence du ski alpin comme une discipline sportive à part entière et autonome sera lente en France alors qu'elle était déjà très populaire dans les Vosges alsaciennes qui faisaient alors partie de l'Empire Germanique après la guerre de 1870.

En 1933, un premier centre de formation des moniteurs se crée au Mont Revard (Savoie), animée par Roger Frison-Roche sous la haute compétence du Dr. Hallberg. On y enseigne au départ la méthode de l'Arlberg.

La Fédération française de ski prépare depuis quelques années sa revanche, avec une stratégie concertée de popularisation du ski français. L'offensive repose sur une technique française de ski révolutionnaire et concurrente de la méthode autrichienne. Elle est mise au point par Émile Allais, Paul Gignoux et, paradoxalement, l’Autrichien Toni Seelos, entraîneur de l'équipe de France (signe de la tutelle germanique, jusqu'à cette époque, sur ce sport). Cette technique, très innovante, jugée « plus souple, plus élégante et plus efficace », est basée sur le parallélisme des skis, la plongée en avant, l'étude systématique des dérapages (biais, latéral), indispensables aux virages rapides, voire la célèbre « ruade » du christiania pur.

La technique française est popularisée par :

  • L'École française de ski (ESF) créée en 1937 par Émile Allais, Paul Gignoux, Charles Diebold, avec le soutien de Léo Lagrange.
  • Les victoires françaises aux Championnats du monde de ski alpin de 1937 (Émile Allais), et 1938 (James Couttet).
  • Les films de Marcel Ichac (films pédagogiques, films de compétition, films de propagande touristique, tentative de briser également la domination germanique dans le cinéma de montagne).

La France innove également en matière de matériel : Abel Rossignol invente le ski contrecollé (1936) et le ski lamellé contrecollé (association de lames de bois par collage de bois dur, léger et souple: frêne-sapin ou frêne-bouleau ou frêne-hickory) (1945).

L'essor du ski est rapide en France à la fin des années 1930 :

  • La Fédération française de ski passe de 7.000 adhérents en 1930 à près de 50.000 en 193911.
  • En 1938, l'Hexagone compte 6 téléskis et 11 téléphériques.

Cet essor est bien sûr brisé par la Seconde Guerre mondiale.

Dans les compétitions internationales, la technique française de ski domine cependant jusqu'au début des années 1950, avec également Henri Oreiller, Georgette Thiollière.

La domination française sur le ski alpin (années 1960)

Une domination sportive

Après un passage à vide au milieu des années 1950, le ski français va connaître un deuxième âge d'or sous la tutelle de l'entraîneur Honoré Bonnet, avec des champions tels que Jean Vuarnet, Jean-Claude Killy, Guy Périllat, Marielle Goitschel. La France domine la discipline tout au long des années 1960. Aux championnats du monde de ski alpin de Portillo (Chili) en 1966, l'Équipe de France de ski alpin remporte 16 médailles sur 24. Un apogée consacré par les Jeux olympiques d'hiver de 1968 à Grenoble, marqués par les victoires de Jean-Claude Killy en descente, slalom et géant et de Marielle Goitschel en slalom, la skieuse de Val d'Isère ayant auparavant déjà enlevé plusieurs titres mondiaux et olympiques en 1962, 1964 et 1966.

Des innovations techniques

La France conserve alors une avance technique dans le domaine du ski alpin. En 1955, Georges Salomon, qui fabrique des carres vissées, invente la fixation de sécurité pour Émile Allais : « la Skad »12. Jean Vuarnet remporte la médaille d'or de descente des Jeux olympiques d'hiver de 1960 à Squaw Valley grâce, notamment, à deux innovations majeures :

  • le ski métallique « Rossignol Allais 60 » (conçu par la société Rossignol avec Émile Allais). Ce ski préfigure le ski moderne avec des carres cachées et une semelle polyéthylène. C'est le premier ski de type « sandwich » avec un noyau en bois et deux lames de Zicral autour ;
  • l'invention de la « position de l'œuf » qui, le skieur étant replié sur lui-même, améliore l'aérodynamisme. Une position par la suite unanimement adoptée.

Le développement de l'économie du ski

Le succès du ski français en compétition, le développement des loisirs et les préoccupation d'aménagement du territoire vont amener au développement du ski populaire. L'Etat français met en œuvre le « Plan neige » (1961 à 1971) pour développer le tourisme de montagne.

Grâce à ses succès sportifs, la France est un modèle pour le monde entier : « Son retentissement est tel que l'Amérique du Nord (et aussi celle du Sud) ont principalement recours aux français pour créer et équiper leurs stations ainsi que pour mettre au point leurs écoles de ski. »11.

La mondialisation du ski (depuis les années 1970)

Comme son nom l'indique, le ski alpin est très populaire dans les pays alpins mais également en Scandinavie. Depuis plusieurs décennies, le nombre d'adeptes est en augmentation au Japon et en Amérique du Nord.

Dans les années 1960-1970, les États-Unis vont prendre le relais de la France en termes d'innovation :

  • les premiers skis en fibre de verre dès 1960.
  • Bob Lange invente la coque en plastique pour les chaussures de ski en résine Epoxy (1964).
  • Shervin Popper (Californie) invente le snowboard.

La domination suisse du ski alpin des années 1980

Dans les années 1980, les skieurs et skieuses suisses ont remporté de nombreuses courses. Les doublés à l'arrivée n'étaient pas rares. En 1985, 1986, 1987 et 1989, les trois premières places du classement général de la Coupe du Monde, lancée en 1966 par le journaliste français Serge Lang avec l'appui des grands coureurs de l'époque et des entraineurs Honoré Bonnet (FRA) et Bob Beattie (USA), étaient occupées par des Suissesses. En 1984, 1987, 1988 et 1990, Pirmin Zurbriggen gagnait le classement général de la Coupe du monde masculine. Durant la saison 1988-1989, Vreni Schneider gagnait 14 courses, record inégalé. De 1981 à 1995, le classement général de slalom fut remporté 12 fois sur 15 par une Suissesse, dont 5 fois par Erika Hess et 6 fois par Vreni Schneider. Le point culminant de cette domination furent les Championnats du monde de ski alpin 1987 à Crans-Montana, où les Suisses remportèrent 8 courses sur 10, 14 médailles sur 30, et les quatre premières places de la descente masculine avec Peter Müller, Pirmin Zurbriggen, Karl Alpiger et Franz Heinzer.

Les compétitions de ski alpin

Histoire

Provenant des pays scandinaves (la Norvège en grande partie), le ski alpin est un dérivé du ski nordique. Il faut remonter jusqu'en 1880 pour voir apparaître les premiers skis conçus pour la descente, et, inventé par les Norvégiens, aussi inventeurs du Télémark. Les premières règles codifiées du ski alpin sont établies en Autriche par Mathias Zdarsky et Hannes Schneider, en 1896.

En France, le ski alpin arrive en 1897 sur le Mont Guillaume dans les Hautes-Alpes, sous l'impulsion du 28e bataillon des chasseurs alpins. Le ski est d'ailleurs introduit dans l'armée au tout début du XXe siècle. C'est en Suisse, à Davos que sont organisés les premiers concours internationaux de ski. Ces derniers qui ont lieu en 1902 et 1907, sont alors réservés uniquement aux militaires.

En 1911, Arnold Lunn organise la première compétition à Crans Montana en Suisse. Ce n'est que dix années plus tard qu'apparaît la première véritable école de ski à Sankt-Anton en Autriche, ce qui entraîne en même temps, la naissance du slalom. Deux ans plus passent et les fédérations se créent. La Fédération internationale de ski (FIS) et la Fédération française de ski (FFS) sont inaugurées à l'occasion des premiers Jeux Olympiques d'hiver à Chamonix qui ont lieu en 1924. Malheureusement, seul le ski nordique y est présent. Il faut patienter jusqu'en 1931 et les premiers championnats du monde de ski Alpin (organisées en Suisse par Arnold Lunn) pour faire adopter les épreuves alpines à la Fédération internationale. Le ski alpin est alors intégré aux Jeux Olympiques de 1936 à Garmisch-Partenkirchen.

Catégories

En compétition, les skieurs s'élancent un par un pour un contre la montre dans différentes disciplines. Les compétitions sont organisées par la Fédération internationale de ski (FIS, fondée en 1924) et le ski alpin a fait ses débuts olympiques lors des Jeux olympiques d'hiver de 1936.

Outre l'incontournable rendez-vous olympique, il existe deux grandes catégories de compétitions :

Les championnats du monde

Article détaillé : Championnats du monde de ski alpin.

Disputés depuis 1931, officialisés par la FIS depuis 1950, les championnats du monde se proposent de couronner ses vainqueurs sur une seule course, à la manière des Jeux olympiques. Ces épreuves se déroulent désormais sur une dizaine de jours, tous les deux ans (années impaires).

La Coupe du monde

Article détaillé : Coupe du monde de ski alpin.

Les courses d'un jour comme celles proposées aux Jeux olympiques ou aux Championnats du Monde sont parfois injustes. Afin de pallier cette carence, la FIS a soutenu lors de son Congrès de Beyrouth la projet de la Coupe du Monde lancé en août 1966 par Serge Lang et ses amis, dont l'ancien Président Marc Hodler, lors des Championnats du Monde de Portillo. Des points étaient attribués aux premiers des courses retenues dans le calendrier international et un classement général récompensait ensuite le coureur le plus complet de l'hiver en fin de saison. Elle intégra au cours de son histoire l'Arlberg-Kandahar et les autres « Classiques » comme le Lauberhorn de Wengen, dans l'Oberland bernois suisse ou le Hahnenkamm de Kitzbühel, dans le Tyrol autrichien. Les étapes françaises les plus connues sont celles de Val d'Isère (Critérium de la 1re Neige), de Chamonix (Kandahar) ou de Megève (Grand Prix Émile Allais).

Le matériel de ski alpin

Le ski alpin se pratique normalement avec deux bâtons (un pour chaque main) et deux skis (un pour chaque pied). Le contrôle des skis est assuré par l'utilisation de chaussures de ski maintenues aux skis par des fixations. Un casque est parfois porté pour protéger la tête des impacts entraînés par une collision avec la neige, d'autres skieurs ou des obstacles ou encore pour améliorer l'aérodynamisme lors de compétitions. Lors des compétitions le port de ce casque est obligatoire, en cas de course importante, les skieurs sont équipés de combinaisons collantes à la peau. Elles améliorent la pénétration dans l'air et leurs élasticités aident le mouvement.

Le bâton

Bâton de ski alpin

Le bâton est un élément déterminant dans la pratique du ski, même si pour le débutant il s'avère gênant et inutile. En effet, celui-ci contribue à l'équilibre du skieur et permet le déclenchement du virage en servant d'axe de rotation. Pendant le schuss, le bâton est également utilisé pour parfaire la position de l'œuf.

Le bâton ne doit pas être trop court ni trop long. Lorsqu'il est planté dans la neige, le skieur qui le tient doit avoir l'avant bras qui forme un angle droit avec le bras. Trop court, le bâton ne permet pas de toucher la neige et devient alors inutile. Trop long, il devient gênant.

À environ 5 cm du bout de chaque bâton se trouve une rondelle. Cette rondelle permet au skieur de pouvoir planter le bâton dans la neige sans que celui-ci ne s'enfonce trop. Cela est particulièrement utile dans le cas de neige poudreuse ou molle.

En compétition, particulièrement pendant les épreuves de vitesse, le bâton est profilé pour épouser la forme du corps du skieur lors du schuss. La rondelle est également courbée en forme de cône pour améliorer sa pénétration dans l'air.

La chaussure de ski

Article détaillé : chaussure de ski.

La chaussure de ski permet au skieur de contrôler ses skis. Pour ce faire, le soulier doit épouser et serrer le pied et, ainsi, transmettre les mouvements des jambes et des pieds.

Chaussure de ski alpin

Pour cela, la chaussure de ski est composée de :

  • une coque : extrêmement rigide, elle est faite de plastique et englobe le pied et monte jusqu'à mi-mollet, bien que plusieurs itérations précédentes de la chaussure de ski aient eu des designs très différents (arrêt à la cheville ou au genou). La coque assure le maintien du pied et la transmission du mouvement. Elle doit néanmoins permettre la flexion. Les chaussures de ski peuvent être munies de coques plus ou moins rigides que le skieur choisit selon son style de ski ainsi que son niveau. Le paramètre qui permet de distinguer la flexibilité des coques s'appelle souvent le Flexindex et il s'étale d'environ 20 ou 30 à 130 et 150 (skieurs de course).
  • un chausson : incrusté dans la coque. Il assure le confort du skieur. De nos jours, le chausson peut être moulé à la forme du pied par des techniques de thermoformage et peut être chauffé en cas de grand froid.
  • une semelle : toutes les chaussures de ski alpin ont une semelle d'origine. Cependant, plusieurs skieurs opteront de la remplacer pour une orthèse, notamment s'ils ont des problèmes de posture ou de flexibilité majeurs, afin d'utiliser la chaussure au maximum de son potentiel.
  • des crochets : liés à la coque. Ils permettent de serrer la chaussure de ski. Normalement, plus le nombre de crochets est élevé, plus la chaussure est liée au pied et donc plus le contrôle du ski est fin. Ainsi, il peut y avoir entre 1, pour le skieur débutant, et 4 crochets pour le skieur professionnel. Toutefois, une chaussure qui aurait trop été serrée peut réduire les sensations du pied et ainsi nuire aux habiletés motrices fines de ce dernier.

Pour que la chaussure soit maintenue dans la fixation, une protubérance de plastique est moulée dans la coque à l'avant et au talon de la chaussure. Ce système est utilisé par tous les manufacturiers depuis le milieu des années soixante-dix, lorsque le monde du ski a vu un effort concerté pour mettre de l'avant une interface chaussure-fixation (le DIN) qui serait sécuritaire et facile à ajuster par des techniciens formés.

Depuis quelques années, un très grand nombre de skieurs font appel aux services de bootfitters : spécialistes de l'anatomie du pied et des techniques permettant un ajustement bio-moteur affiné de la coque, du chausson et de la semelle ; ceux-ci sont quelquefois la seule porte d'entrée pour un amateur dont le pied serait problématique. Auparavant réservé aux coureurs ou aux professionnels du ski (moniteurs, guides), l'avènement d'un engouement pour la pratique de haut niveau du ski (découlant, entre autres, des avancées technologiques dans d'autres domaines du sport), le bootfitting est maintenant une partie importante de l'achat de chaussures de ski pour nombre de skieurs.

Les fixations

La fixation permet de relier la chaussure du skieur au ski. La fixation est aujourd'hui un composant capable de supporter les brusques secousses du ski tout en pouvant se relâcher en cas de chute.

Fixation de ski alpin

Pour cela, des ressorts sont montés dans la fixation. Il est indispensable de faire régler sa fixation selon les normes en vigueur. La norme internationale est l'ISO 11088. La France a pris une initiative intéressante en introduisant une distinction homme/femme dans les préconisations de réglage (fascicule de documentation AFNOR FD S 52-748). Les normes permettent un réglage personnalisé en tenant compte :

  • du poids du skieur,
  • de la taille du skieur,
  • de la longueur de la semelle de la chaussure.

Ces trois éléments permettent d'obtenir selon le sexe un indice de réglage qui doit être modifié pour tenir compte :

  • de l'age du skieur,
  • du niveau du skieur,
  • de sa condition physique,
  • de son style de ski.

Le réglage d'une fixation est donc un compromis subtil de 8 paramètres pour que la chaussure tienne au ski sans que cela devienne dangereux en cas de chute. Il est indispensable que le réglage soit fait en tenant compte des normes selon les critères ci dessus.

Un réglage trop serré est dangereux puisqu'en l'absence de déclenchement, le skieur pourra se blesser au niveau du membre inférieur. Cependant, les skieurs professionnels soumettent fréquemment leurs skis à de fortes pressions latérales, ce qui les oblige à serrer davantage leurs fixations. Pour un skieur de 75 kg, un serrage de compétition avoisine rapidement les 110 ou 120 kg. Un réglage trop souple peut aussi être dangereux puisque la fixation va s'ouvrir de manière intempestive et peut provoquer la chute du skieur et un traumatisme de n'importe quelle partie du corps.

Le réglage en longueur de la fixation est l'élément principal de la sécurité. Sans un réglage en longueur adéquat, la fixation même réglée dans la norme ne pourra fonctionner.

La fixation est composée de deux parties :

  • la fixation avant. L'avant de la chaussure vient s'y enclencher. Elle possède un système de ressorts permettant au skieur de déchausser (la chaussure n'est plus liée à la fixation) en cas d'effort arrière ou avant latéral. Cela permet de se prémunir de nombreux problèmes de ligaments au niveau du genou.
  • la fixation arrière. L'arrière de la chaussure vient s'y appuyer puis par une pression verticale vient enclencher la fixation qui maintient alors la chaussure. Elle possède également un système de ressort permettant de s'ouvrir en cas d'effort avant (talon qui se décolle).

Des aides électroniques au réglage existent (ex. ISOSKI).

Le ski

Article détaillé : Ski (matériel).

Le ski est évidemment l'élément essentiel puisqu'il est l'intermédiaire entre le skieur et la neige et par conséquent permet au skieur de glisser. Le ski s'est extraordinairement complexifié au fil des années pour aboutir aujourd'hui à une forme et à une structure de haute technologie.

Le ski est partagé en trois parties : l'avant du ski ou spatule, l'arrière du ski ou talon, le milieu du ski (sous les chaussures) ou patin.

Ski alpin vu de dessus

La forme

Vu de dessus, le ski alpin moderne et actuel possède ce que le jargon appelle une "taille de guêpe" : la spatule et le talon sont plus larges que le patin. Cela se traduit par la définition d'une ligne de cotes, c’est-à-dire par la définition de la largeur du ski en ces trois points.

Quand un ski possède une taille de guêpe, on dit qu'il est profilé. Le ski parabolique est un modèle de ski profilé lancé par Elan et qui connut un vif succès, dont le nom fait référence à la forme des bords du ski. Cette forme de parabole permet au ski, si le skieur exerce une pression suffisante, de fléchir pour épouser la forme d'un virage en taillant la neige. Le skieur gagne donc en vitesse, puisque le ski ne dérape plus pendant le virage.

Le ski profilé est maintenant l'outil de choix pour une vaste gamme de terrains et d'adeptes : le débutant aimera la facilité avec lequel celui-ci se manœuvre dès les premières descentes, alors que l'expert appréciera sa polyvalence et sa rapidité de mouvement, même à grande vitesse. Cependant, depuis quelques années, plusieurs skis ayant un profil beaucoup moins prononcé ont fait leur apparition sur les pentes et gagné la faveur du consommateur, notamment pour des usages particuliers, comme le ski hors piste ou les acrobaties. Certains skis ont même une spatule et un talon de dimensions inférieures au patin. Cette construction répartit le poids du skieur sur une plus large surface de contact et, en retour, permet une plus grande flottabilité dans la poudreuse.

En compétition, les dimensions et la construction du ski relèvent de normes très précises tant en matière de longueur que de rayon . Ainsi, les skis de slalom, selon les normes FIS, doivent mesurer 165 centimètres pour les hommes et 155 centimètres pour les femmes au minimum. Le radius (rayon de courbe) est également réglementé.

La structure

La structure d'un ski dépend beaucoup d'un constructeur à l'autre, il est donc difficile d'en faire une description précise tant les constructeurs rivalisent d'imagination et de recherche pour améliorer son poids, sa rigidité, son niveau de résonance, …

Pour simplifier, sa structure peut se résumer à :

  • la semelle. Elle est au contact de la neige et permet donc au ski de glisser. Généralement en polyéthylène, elle est légèrement rainurée dans le sens le plus long pour permettre à la neige fondue de s'évacuer plus rapidement et ainsi d'accroître la vitesse du skieur. En effet, le ski ne glisse pas directement sur de la neige, mais sur l'eau qui résulte de la fonte de la neige au contact du ski. Elle nécessite un entretien régulier pour améliorer la glisse (reboucher les trous et farter). Par ailleurs, le fartage utilisé dépend de la consistance de la neige.
  • la carre. Il y en a une de chaque côté du ski et permettent de le contrôler sur la neige. En acier très résistant à l’abrasion et très aiguisées, elles permettent la conduite des virages et l’accrochage sur neige dure. De la même façon que la semelle, elles nécessitent un entretien régulier pour améliorer l'aspect tranchant : c'est l'affûtage.
  • le noyau. Comme son nom l'indique, il se situe au cœur du ski et joue un rôle majeur sur sa rigidité. C'est sur ce point que les constructeurs diffèrent le plus. Constitué d'alliages (tel que le titanal), de bois ou de métaux, il donne au ski sa solidité et sa rigidité. Ce cœur est souvent très sensible à l'eau et doit donc être protégé par des couches sandwiches.
  • le dessus du ski. Souvent fabriqué à partir de composite époxy renforcé de fibres de verre, il permet de protéger le cœur du ski et joue un rôle décoratif. La dernière couche est une feuille polymérique transparente décorée sur le dessous et malheureusement parfois sensible aux chocs.

Le casque

Bien qu'il ne fasse pas partie intégrante du matériel nécessaire à la pratique du ski alpin, le casque est depuis une dizaine d'années une pièce d'équipement prisée par un grand nombre de débutants et d'experts.

À la suite d'études13, plusieurs écoles de ski exigent maintenant le port du casque pour les enfants ou les débutants, alors que la branche compétitive du sport s'est fait à la nécessité de son utilisation. Les très grandes vitesses atteintes par les coureurs (et par les skieurs amateurs) rendent dangereuses les chutes et collisions : le port du casque atténue les risques de traumatisme et de lésions qui peuvent s'avérer fatales.

Enfin, avec l'invention de nouveaux plastiques et matériaux légers, attrayants et permettant une plus grande respiration que ceux utilisés dans les anciens casques, celui-ci est maintenant une option à la fois abordable et esthétique.

Les accessoires

Bien qu'ils ne fassent pas partie intégrante eux non plus du matériel nécessaire à la pratique du ski alpin, les accessoires ont connu récemment un essor important. Leur succès vient du fait qu'ils apportent énormément en confort pour la pratique du ski, que ce soit par exemple les gants chauffants, ou les porte-skis personnels.

Les disciplines de ski alpin

Fichier:JO B Miller.jpg
Bode Miller en slalom géant à Sestrières en Italie

Il existe cinq disciplines en ski alpin qui sont courues chaque année de novembre à mars en coupe du monde de ski alpin et sont toutes présentes aux Jeux olympiques d'hiver et aux championnats du monde de ski alpin. Ce sont des courses contre la montre, le skieur déclenche lui-même le chronomètre par l'ouverture d'un portillon et l'arrête au franchissement d'une cellule photo-électrique. Le coureur descend un parcours dessiné par des portes délimitées par deux piquets, il doit franchir toutes les portes.

Descente

Article détaillé : Descente (ski alpin).

Cette discipline fut déjà pratiquée en compétition amicale à la fin du XIXe siècle comme le démontrent des articles de journaux[Lesquels ?] parus en Australie ou au Nevada où des épreuves de « descente libre » servant aussi de support pour des paris ont eu lieu entre des mineurs norvégiens travaillant à Virginia City.[réf. nécessaire] En 1905 une course de descente est aussi organisée à Kitzbühel dans le cadre des Championnats du Tyrol.[réf. nécessaire] Plus tard Arnold Lunn met en jeu le Earl Robert of Kandahar Trophy en 1911 à Montana en Suisse à l'occasion d'une spectaculaire et sympathique course en ligne partant de la Plaine Morte.[réf. nécessaire] La descente est donc la plus vieille discipline sportive du ski alpin[réf. nécessaire] et est surnommée aujourd'hui la « discipline reine ». Ses parcours sont les plus longs des épreuves de ski alpin.

La descente combine la vitesse à l'état pur, une maîtrise technique et un courage à toute épreuve. Aujourd'hui, les descendeurs atteignent dans leur course des vitesses de pointe de plus de 140 km/h. Le dénivelé est de l'ordre de 800 m à 1 100 m pour les hommes et de 500 m à 800 m pour les femmes, des portes sont très larges, matérialisées par deux banderoles soutenues par des piquets. Des virages larges, des sauts, des compressions et de grandes lignes droites dessinent le parcours en fonction du modelé du terrain. De par le danger d'une telle course, les skieurs doivent s'entraîner plusieurs fois sur le parcours avant la course (cela n'est vrai qu'en descente). Le vainqueur est celui qui réalise le temps le plus rapide. La largeur minimale d'une piste doit être de 30 mètres.

La moindre petite erreur à ces vitesses et sur de tels parcours engendre souvent des chutes spectaculaires, des blessures et exceptionnellement des décès. La piste la plus célèbre est assurément la Streif à Kitzbühel, en Autriche. La Streif est une piste extrêmement exigeante techniquement et physiquement, sur laquelle seule une descente hommes est organisée. Les coureurs atteignent généralement les vitesses les plus rapides du circuit (entre 140 et 150 km/h) sur la piste de Wengen, en Suisse. Les mesures de sécurité ne cessent de s'accroitre depuis la fin des années 1950. Les arbres sont protégés par de grandes bâches, on utilise aussi des filets qui sont placés tout le long de la piste. La neige est préparée de nombreux jours avant, afin qu'elle soit suffisamment lisse et glacée.

Slalom

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La transhumance

La transhumance, du latin trans (de l'autre côté) et humus (la terre, le pays), est la migration périodique d'une part du bétail (bovidés, cervidés, équidés et ovins) de la plaine vers la montagne ou de la montagne vers la plaine, d'autre part des abeilles d'une région florale à une autre, et ce en fonction des conditions climatiques et donc de la saison.

Fichier:Berger pyrenees.jpg

Les types de transhumance

En ce qui concerne le bétail, on distingue deux types de transhumance :

  • La transhumance estivale (ou transhumance normale), qui est la montée dans les pâturages d'altitude comme les alpages, les « montagnes » (dans le Massif central), des troupeaux originaires des basses plaines (en Valais et en Vallée d'Aoste on parle d'inalpe, en Suisse romande on parle de poya).
  • La transhumance hivernale (ou transhumance inverse), qui est le fait de troupeaux de montagne, lesquels, l'hiver venu, fuient les rigueurs du climat montagnard en descendant vers les plaines tempérées (en Suisse romande et en Vallée d'Aoste on parle de désalpe).

En Europe, l'estive dure en général de fin mai à mi-octobre.

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Transhumance en France

Provence

La question des origines de la transhumance en Provence mobilise les historiens et les archéologues. Les grands déplacements de troupeaux de la plaine à la montagne avaient probablement disparu durant le haut Moyen Âge, faute des conditions politiques (organisation territoriale et sécurité des chemins) et économiques (marchés pour écouler les produits des troupeaux) nécessaires à de telles entreprises.

Mais la découverte dans les années 1990 dans la plaine de la Crau de fondations de nombreuses bergeries datant de l'époque romaine et de l'âge du Fer laisse à penser que déjà dans l'Antiquité des troupeaux d'ovins transhumaient, corroborant Pline l'Ancien affirmant que dans "les Plaines-de-pierre" de la province Narbonnaise les moutons "par milliers convergent depuis des régions lointaines pour brouter".

Le balancement des troupeaux se remet en place dès avant le XIIe siècle à l'initiative des communautés montagnardes, qui ne peuvent nourrir en bergerie des troupeaux importants durant les longs hivers, et vont chercher l'herbe des plaines. Les grands monastères (Abbaye Saint-Victor de Marseille, Boscodon…), les imitent dès le XIIIe siècle en mettant en valeur leurs possessions dans le haut comme dans le bas pays, imités, à partir du XIVe siècle par les grandes familles nobles. Il s'agit alors d'une transhumance de la plaine à la montagne, avec des troupeaux de mille bêtes et plus.

Les archives du Comté de Nice font état de contrats passé au début du XIVe siècle, entre des montagnards et des éleveurs de basse Provence. Les premiers ayant rapporté au pays les troupeaux des seconds. C’est à partir de 1325 que l’on voit des éleveurs envoyer en commun de gros troupeaux (de près de 2000 têtes) vers les pâturages de haute montagne. Dans un premier temps, cette transhumance sera perçue par beaucoup comme de la concurrence pour les élevages de montagne (Musset, 1986). Dans Sociétés paysannes, Henri Mendras citait ce conflit de pouvoir comme illustration d'un processus d'installation d'un équilibre entre ressources naturelles et exigences sociales (Mendras, 1976).

De nombreux actes notariaux parus après 1380 témoignent de ce mode de transhumance. Au XVe siècle, la grande transhumance, réservée au siècle précédent aux troupeaux des grandes familles et des éleveurs riches, se démocratise. L’estivage des moutons devient massif. À partir de 1450 chaque année entre 40 000 et 50 000 moutons quittent Aix-en-Provence et ses alentours pour les alpages (Leydet, 1982). À partir de là, la grande transhumance ne cessera de s’étendre vers le nord.

La grande transhumance ne peut plus alors être résumée à un acte de circulation, elle devient un véritable circuit commercial. Nous assistons à une sorte de « marchandisation » des estives. Le plus souvent, les éleveurs provençaux traitent avec des intermédiaires qui jouent un rôle très important dans le « marché de l’estive ». Ce sont eux qui acheminent les troupeaux vers les alpages. Ce sont eux également qui assurent la police des transhumances. Ils se mettent à la tête du rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de moutons qu’ils prennent en charge jusqu’aux alpages. On assiste ainsi, à l’émergence de professionnels de la transhumance qui à certaines périodes jouiront d’un quasi-monopole de l’activité (Coulet, 1986).

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Depuis le XIXe siècle

À la fin du XVIIIe siècle la race Mérinos d’Arles (croisement du Mérinos espagnol avec la race Cravenne), très adaptée à une existence rustique, apparaît en France, la production ovine s’améliore.

Au XIXe siècle le pastoralisme et la grande transhumance sont très importants. La rentabilité faible est contrebalancée par des troupeaux de grands effectifs. 400 000 moutons transhument de Basse Provence vers les hautes vallées des Alpes du Sud. La Crau et la Camargue, dont les sols sont pauvres, offrent de nombreux parcours loués à bas prix. Dans les garrigues de Montpellier, la céréalicultures et élevages extensifs de moutons sont associés. Les grands transhumants ont des phases de progression et de régression, liées, jusqu’au XIXe siècle, à la demande en laine.

Dans l’intervalle des XIXe et XXe siècles, on distingue, en France, trois périodes principales. Autour de 1850, la France atteint un pic démographique et l’élevage de mouton connaît un maximum.

Après 1860, alors que la laine est le principal produit de l’élevage ovin, la suppression des droits de douanes entraîne la chute du cours de la laine. En même temps l’urbanisation croissante induit une plus forte demande de production de viande. Ces deux phénomènes conduisent à une conversion de la production vers celle de la viande et à un fort recul de la production ovine (Coste, 1986).

Les gros propriétaires terriens réduisent les effectifs et se tournent vers d’autres cultures (notamment la vigne). De 1852 à 1955, le nombre de brebis mères passe de plus de 33 millions à seulement 8 millions. Les plaines arides de la Crau sont mises en valeur grâce au drainage, au colmatage, et à l’irrigation rendue possible par la dérivation des eaux de la Durance. La création de prairies et la construction de bergeries dans la Crau, rendent les éleveurs plus dépendants des propriétaires terriens.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale les troupeaux du bas Languedoc sont rejetés sur les garrigues et pratiquent des transhumances courtes vers les Cévennes et les causses comme le Larzac. La production de coureurs ou broutards (agneaux nourris au lait maternel et à l’herbe) chute et l’engraissement d’agneaux en bergerie devient privilégié. Cependant la transhumance se maintient en basse Provence. En 1954, 350 000 moutons estivent dans les Alpes, dont trois cinquièmes originaires de Crau et de Camargue. Le transport par bétaillères se généralise.

Entre 1870 et 1930, malgré la consommation croissante de viande, le cheptel français diminue de moitié. Son niveau minimum est atteint en 1950.

Depuis 1950, cependant, la concurrence sur les terres s’accroît (lotissements, champs militaires, vergers, vignobles, stations de ski, etc.) avec pour conséquence un certain recul de l’agriculture, libérant ainsi de nombreux parcours pour les ovins. En 1935, un troupeau sur dix transhumait encore (soit un million de bêtes). En 1960 seules 600 000 bêtes prennent encore la route, 350 000 vers les Alpes, 200 000 vers les Pyrénées et 50 000 vers le Massif central.

Les années 1960 et 1970 voient une politique productiviste (Mendras 1984 ; Duby, 1977). Entre 1955 et 1980, le nombre de brebis mères passe de 6 millions à 8 millions et la production de viande d’agneau progresse de 60 %. La consommation de viande, qui double pendant cette période, était alors assurée à 80 % par la production française. Une forte spécialisation des espaces conduit à la création de bassins de production. Ce qui rend les régions tributaires des firmes qui encadrent la production, imposant leur recherche de régularité et des coûts de production moindres (Mendras, 1984).

La grande transhumance se maintient dans les Alpes mais décline considérablement dans le Massif central et les Pyrénées. Partout, la longueur des transhumances diminue et l’élevage tend à une sédentarisation incitée par les pouvoirs publics. C’est la transhumance hivernale descendante qui décline le plus vite. Les bergers abandonnent les déplacements lointains vers les plaines qui sont occupées par d’autres cultures et ils cherchent à augmenter le pâturage dans les régions alpines et préalpines.

À partir de 1982, l’élevage ovin est à nouveau en recul. Dans les années 1980, le marché français de la viande s’ouvre encore, notamment grâce aux améliorations du transport frigorifique. Les importations à bas prix affectent fortement l’élevage français. Depuis 1980, le cheptel ne cesse de diminuer. La production régresse fortement et les importations augmentent. C’est une période de renforcement de la concentration et de la spécialisation géographique. Alors que la consommation de viande ovine ne cesse d’augmenter, le cheptel perd plus d’un million de têtes en dix ans et la production de viande baisse régulièrement. La consommation est alors satisfaite par un recours massif à l’importation, principalement en provenance du Royaume-Uni, d’Irlande, de Nouvelle-Zélande et d’Australie.

À partir de 1985, alors que la Politique agricole commune (PAC) européenne incitait à la réduction des coûts de structure, la relative défaite des systèmes intensifs d’élevage ovin conduit à un retour au modèle extensif. Extensif, mais centralisé (12 % du cheptel national est regroupé en Provence) et fortement spécialisé. Lorsque les exploitations se diversifient, c’est presque exclusivement pour adjoindre à l’élevage, la culture du foin complémentaire. Dans nombre de cas, la culture du foin supplante d’ailleurs la production ovine en termes de revenu pour l’exploitation.

Les fêtes de la transhumance

En France

La transhumance depuis quelques années devient un moment de l'animation des vallées par des fêtes, qui permettent de redécouvrir le terroir mais aussi les métiers du pastoralisme. Ceci en Alsace, dans les Pyrénées, les Alpes, le Massif central (en particulier sur le plateau de l'Aubrac1 et dans le Cantal2), etc. Les pratiques de conduite des troupeaux, qui avaient disparu au profit des transports en camions, revoient le jour.

En Suisse

En Suisse également, la transhumance est un moment de l'année qui concerne de nombreux éleveurs et c'est l'occasion pour ces derniers de se retrouver dans une ambiance festive. Aujourd'hui encore, la période de la transhumance (inalpe et désalpe) est souvent marquée par des animations locales, qu'il s'agisse de faire revivre les coutumes et traditions ancestrales (culinaires, artisanat, etc.), ou d'assister à des combats de reines spontanés sur les pâturages, en particulier valaisans, le jour de la montée des troupeaux de bovins mais aussi pendant toute l’estive.

Les animaux portent des décorations florales ou autres, selon notamment le rang qu'ils ont gagné lors de compétitions précédent la montée des troupeaux et durant la période d'estive dans le cas des vache d'Hérens, ou tout simplement dans un but décoratif comme pour l'Almabtrieb ou la Poya.

En Italie

Dans la Vallée d'Aoste, la fin de la saison estivale est marquée par des combats de vaches ou Batailles de reines, comme dans les régions alpines limitrophes (Pays de Savoie et Valais). La race concernée est la Valdostaine pie noire (ou Pi nèira, en patois valdôtain). La reine du lait (ou Reina di lacë), c'est-à-dire la vache la plus productive, est décorée d'un bouquet de fleurs (ou bosquet) sur les cornes. La finale régionale a lieu dans l'arène de la Croix-Noire, à Saint-Christophe.

Ces dernières années les combats de reines se sont développés depuis l'importation d'animaux de la race d'Hérens par quelques éleveurs passionnés. Ils marquent désormais les périodes de transhumance dans cette région du nord-ouest de l'Italie.

Proverbes et dictons

Un proverbe en patois valdôtain définit ainsi la transhumance : Lé vatse, Sèn Bernar lé prèn é Sèn Métsë lé rèn = « Les vaches, Saint Bernard les prend et Saint Michel les rend ». Les troupeaux montent à l'alpage à la Saint Bernard (15 juin) et rentrent à la Saint Michel (29 septembre), jour de la désarpa (la désalpe, en patois) au val d'Aoste.

Source Wikipédia