Munster patrimoines et histoire (68)
Patrimoines et monuments de Munster
Quoi faire à Munster ? Séjour touristique en France dans ses pages énumére les lieux avec des classifications touristiques officielles aux alentours et d'autres lieux d'intérêt à visiter à Munster qui devraient servir d'inspiration si vous êtes en vacances. Notre guide du patrimoines et de l'histoire de Munster à pour but de vous faire découvrir les monuments, le patrimoine et l'histoire de Munster.
Lieux et monuments touristique de Munster
Les ruines de l'ancienne abbaye bénédictine Saint-Grégoire fondée vers 660. Les arcades subsistantes datent du XVIIe siècle.
Les vestiges de l'ancienne abbaye
Les structures restées en place sont dévastées pendant la Première Guerre mondiale et seules subsistent les voûtes du cloître datant du XVII siècle, l’escalier en colimaçon menant autrefois aux cellules des moines au premier étage ainsi qu’une porte gothique de la fin du XV siècle, antérieure à la Guerre de Trente Ans, de facture remarquable, avec traces de blasons martelés. (I. S. M. H. 1990).
Le bâtiment du Prélat
Le bâtiment du Prélat est le vestige le plus important de l’ancienne abbaye bénédictine et a conservé l’essentiel de son aspect extérieur d’origine. Il a été érigé entre 1682 et 1686 sur ce qui subsistait de l’abbaye après la guerre de Trente Ans (1618-1648) par Dom Charles Marchand et Dom Louis de La Grange.
Après 1791, date à laquelle l’abbaye ferme définitivement ses portes et vendue comme bien national, la maison du Prélat connaît diverses utilisations. Elle devient hôpital militaire, maison d'habitation, puis entre 1940 et 1988, elle accueille le siège du bureau central des manufactures Hartmann et Fils. La ville de Munster rachète ce bâtiment en 1988 et le rénove entre 1992 et 1994.
Depuis le 25 juin 1994, elle abrite l’administration du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, l’Office de Tourisme de la Vallée de Munster et un restaurant. (I. S. M. H. 1990).
Le palais abbatial
Le palais abbatial avec son entrée en forme de tunnel a pris l’appellation « s’Bàssial ». Il a été construit entre 1786 et 1789 par Dom Benoît Aubertin, le dernier abbé. Il n’était pas entièrement achevé au moment où la Révolution française éclata. Il devait servir de résidence à l’abbé. L’aile droite a été fortement endommagée pendant la Première Guerre mondiale et démolie ensuite. Seule l’aile gauche avec l’entrée subsiste. (I. S. M. H. 1990).
Le moulin
Vestige du moulin de l’abbaye, cet édifice est utilisé actuellement pour la régulation des eaux du canal provenant de la Fecht qui traverse la ville et dont l’abbaye utilisait l’énergie hydraulique. (I. S. M. H. 1990).
Le bâtiment dit du couvent
A côté de la Tour aux cigognes se trouve un édifice entièrement réalisé en briques. Il borde la Place du Marché. Il a été offert à la ville de Munster en 1892 par Mme Aimée Hartmann, veuve de Frédéric Hartmann.
Autres monuments du patrimoine de Munster.
- L'Hôtel de Ville (1550).
- Le Lion héraldique (1576) sur la fontaine de la place du marché.
- Le bâtiment de la Laub construit entre 1867 et 1869 (avec reprise des éléments de l'ancienne Laube, salle de réunion du conseil du val et de la ville de Munster et halle de marché).
- L'Église protestante néo-romane construite du printemps 1868 à décembre 1873, et inaugurée le 1er janvier 1874. Architecte : Louis-Frédéric de Rutté.
- L'église catholique : protestante de 1553 à 1685, puis simultaneum de 1685 à 1873, elle a été agrandie et rénovée à la fin du XIXe siècle.
Toute la région souffrit cruellement de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale (Munster fut libérée le 5 février 1945). La ville de Munster a été détruite à 85 % lors de la Première Guerre mondiale.
Parcours et itinéraire du patrimoine de Munster
Démarrez votre balade à l'office du tourisme
L’Office de Tourisme – Prélat
L’accueil est situé dans le bâtiment du Prélat, principal élément subsistant de l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Grégoire, à l’origine de Munster. Le bâtiment du Prélat a été érigé entre 1682 et 1686, sur ce qui demeurait de l’abbaye après la guerre de Trente Ans (1618-1648). Vendu comme bien national en 1791, il a servi de lieu d’habitation et, de 1940 à 1988, de bureau central des Manufactures Hartmann et Fils.
La Ville de Munster rachète ce bâtiment en 1989 et le rénove entre 1992 et 1994. Il est, depuis juin 1994, le siège du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges ainsi que de l’Office de Tourisme.
En face, on aperçoit une partie des usines Hartmann, reconstruites entre 1919 et 1925. La place de la salle des Fêtes était à l’origine l’orangerie de l’abbaye mise en place en 1692. Elle a également servi comme site de jardins ouvriers, avant que la salle des fêtes n’y soit inaugurée en 1967. Quittez l’Office de Tourisme en vous dirigeant vers l’Est, traversez la rue de la République en direction de la fontaine située place de la Tuilerie.
La fontaine de la place de la Tuilerie
Cette fontaine, de style Louis XVI, est un exemple de sculpture du XVIIIème siècle. Elle se trouvait à l’origine dans une cour intérieure de la maison Hartmann, au début de l’ancien jardin à l’anglaise de la propriété, actuels parcs Albert Schweitzer et de la Fecht.
Miraculeusement épargnée par la Première Guerre mondiale, elle a été déplacée en 1919 et installée à son emplacement actuel en 1934. La place de la Tuilerie doit son nom à l’existence, au XVIII ème siècle, d’une tuilerie qui a fonctionné jusqu’en 1821. Traversez la place en direction de l’entrée du parc Albert Schweitzer
Les parcs A. Schweitzer et de la Fecht
Jusqu’en 1926, les actuels parcs de la Fecht et Albert Schweitzer ne formaient qu’un seul ensemble, appartenant à la famille Hartmann. Dénommé « Herrengarten » , ce jardin anglais s’étendait jusqu’à la sortie Est (actuel camping) de Munster. Il était le lieu de villégiature et de repos des Hartmann, ainsi que d’accueil de leurs hôtes prestigieux.
Les Hartmann ont été à la fois des industriels, des hommes politiques et des mécènes.
Dans le soubassement du mur, à droite de l’entrée, on devine un soupirail, vestige d’une des maisons Hartmann qui se dressait avant 1918 à cet emplacement. Plus loin, en suivant le mur on peut également voir la pierre d’angle conservée de cette ancienne maison. Elle avait été construite par de Barth, prévôt royal de Munster et achetée en 1795 par André Hartmann.
Elle a servi de résidence principale aux Hartmann et tout particulièrement à André Hartmann, le fondateur (1746-1837), à Frédéric Hartmann-etzger (1772-1861) pair de France, Jacques Hartmann (1774-1839) et à Frédéric Hartmann (1822-1880), maire de Munster de 1853 à 1880 et député protestataire à Bordeaux. Napoléon III y a passé la nuit du 24 au 25 juillet 1858 ; ont également été accueillis, le grand musicien Franz Liszt, le 1er juillet 1845, les peintres Théodore Rousseau en 1867 et Jean-François Millet en 1868. Cette belle maison a été très endommagée pendant la Première Guerre mondiale et démolie après 1918.
Les magnifiques arbres, aux essences prestigieuses, ont été plantés par les Hartmann et constituent un des trésors naturels de la ville de Munster. Au milieu de la pelouse, il y avait autrefois un petit étang bordé d’une statue de Neptune, qui se trouve maintenant au bord de l’étang du parc de la Fecht. Entrez dans le parc Albert Schweitzer et dirigez-vous vers les griffons qui ornent le pont
Les Griffons, Sphinx et Neptune
Deux griffons en grès rose sont situés de part et d’autre du parapet du pont du canal qui rejoint la Fecht. Ils font face à deux sphinx, distants d’une centaine de mètres. Ces sculptures ont une histoire originale.
L’empereur Napoléon I er avait un fidèle serviteur en la personne de Charles Schulmeister, son espion favori, qui fit construire un pavillon, le « Schulmeistergut », dans le quartier de la Meinau à Strasbourg. Ces griffons et sphinx réalisés par le grand sculpteur Landolin Ohmacht (1760-1834), décoraient le parc de ce pavillon.
Après la défaite de Napoléon I er en 1815, Frédéric Hartmann-Metzger, fils aîné d’André Hartmann, a acheté les griffons et sphinx et les a fait mettre à leur emplacement actuel. Dans la mythologie du Moyen-Orient, les griffons sont les gardiens des trésors, quant aux sphinx, ils rappellent l’aventure égyptienne de Napoléon Bonaparte (1799).
Le griffon est également un élément des armoiries du Pays de Bade. À ce stade de la visite, nous vous remercions d’apprécier et de respecter la tranquillité des lieux en restant sur les sentiers tracés. Si votre chien, qui est tenu en laisse, vous accompagne, profitez-en pour lui faire faire une halte à la canisette installée à l’entrée du parc.
Prolongez votre visite et rendez-vous au parc de la Fecht. Aux griffons, prenez le sentier de gauche. Une statue de Neptune, le dieu de la mer, se trouve installée au bord de l’étang. Œuvre du sculpteur Landolin Ohmacht, elle provient également de l’ancienne propriété Schulmeister à Strasbourg.
Après un tour de l’étang, revenez sur vos pas, sortez du parc Albert Schweitzer et empruntez la rue de l’Eglise qui se trouve sur votre droite. L’espace culturel Saint-Grégoire (cinéma-théâtre) est installé dans une ancienne dépendance de la maison de maître des Hartmann.
Depuis la rue de l’Eglise on aperçoit au Nord, la colline du Narrenstein, entièrement gagnée par la végétation, alors qu’au XIX ème siècle elle était couverte de champs et de pâturages. La pente est bien exposée au soleil et sur la gauche on devine le mur de soutènement et les terrasses de l’ancien vignoble de l’abbaye, puis des Hartmann.
Prenez à gauche la rue Saint-Léger et rendez-vous devant l’entrée de l’église catholique Saint-Léger.
Église catholique Saint-Léger
L’aspect extérieur de l’église date du début du XX ème siècle. Le clocher a été construit en 1590 et rehaussé d’un étage au XIX ème siècle. L’église est mentionnée dès le XII ème siècle. En 1553, elle devient église protestante. Elle est l’objet d’âpres querelles entre l’abbé Henri de Jestetten, qui dirige l’abbaye bénédictine Saint-Grégoire, et les habitants, entre 1569 et 1574. À partir de 1575, elle est entièrement consacrée au culte protestant, les catholiques de Munster se rendant à l’église abbatiale.
En 1686, son chœur revient au culte catholique et jusqu’à l’inauguration de l’église protestante le 1 er janvier 1874, elle sert aux deux cultes, ce qui n’était pas sans poser de grandes difficultés. Jusqu’en 1791, le cimetière de Munster entourait l’église Saint-Léger.
Au Sud de l’église, au 19 de la rue de la République, une maison de 1844, qui a survécu à la Première Guerre mondiale, présente son architecture originale. Au Nord de l’église, au début de la rue Alfred Hartmann se dressait la maison natale du grand botaniste alsacien Frédéric Kirschleger (1804-1869).
Prenez à gauche la rue Saint-Léger et rendez-vous devant l’entrée de l’église catholique Saint-Léger. Traversez la rue Alfred Hartmann, continuez tout droit dans la rue des Clefs, remontez la rue Sainte Barbe, puis prenez la ruelle qui part vers la droite, dénommée « Petite Rue du Fossé »
L’ancien fossé
En 1308, la ville de Munster est fortifiée, entourée d’un mur d’enceinte, de portes et de tours. En août 1673, Louis XIV fait raser les murs de Munster et de Colmar, ainsi que d’autres villes de la Décapole.
Les portes et les tours sont détruites entre 1802 et 1805, sur ordre du préfet Félix Desportes, pour améliorer la circulation de l’air ! La petite rue du fossé suit le tracé de l’ancien fossé. Au tournant de la ruelle on voit au Sud, à l’emplacement des jardins, une déclivité, c’est ce qui reste du fossé comblé
À la sortie de la ruelle, vous déboucherez dans la rue de la Mairie. Prenez à droite, puis à gauche pour remonter la rue des Clefs. Arrêtez-vous devant la petite maison, avec les deux bancs, qui se trouve du côté droit de la rue
S’Müsikhisla ou Maison Krieger
Le pavillon date de la fin du XVIII ème siècle, son architecte aurait été Weinbrenner, le constructeur d’une partie de Karlsruhe. Il a servi de corps de garde ou d’ancienne loge de concierge pour surveiller l’entrée de l’usine du Graben, premier site de l’industrie textile de Munster, fondé en 1776 par Jean-Jacques Schmaltzer, un des créateurs de l’industrie textile de Mulhouse. Le 19 septembre 1783, André Hartmann prend la direction de l’usine avec son associé J.H. Riegé.
On y a produit jusqu’en 1857 les célèbres « indiennes » qui ont fait la réputation et la fortune des Hartmann. Une grande blanchisserie complétait le site. L’usine a occupé l’ensemble du quartier. Détruite par plusieurs bombardements pendant l’année 1915, l’usine a été supprimée après 1918 et entièrement démontée De juin à fin août 1925, une grande exposition artisanale régionale a eu lieu sur la place ainsi devenue disponible. Elle attira des dizaines de milliers de personnes à Munster.
Le hangar en briques que l’on aperçoit de l’autre côté du parking servit de brasserie. À partir des années 1930, des maisons ont été construites sur ce site grâce, entre autres, à la loi Loucheur. Prenez à droite et remontez la rue Jean Bresch jusqu’à la rue Loewel, tournez à gauche et arrêtez-vous au carrefour de la rue Loewel et de la rue des Vosges.
Découvrez les divers styles architecturaux présents dans le quartier. Les maisons ont été construites sur le site de l’ancienne usine du Graben après 1930.
L’hôpital Loewel
Le grand bâtiment qui occupe tout l’espace est l’hôpital communal Loewel, inauguré en 1928 sur les ruines de l’ancien hôpital construit en 1887. Son nom est lié à une donation faite par un enfant de Munster, Henri Loewel (1795-1856), chimiste de renom chez les Hartmann.
En face, au Sud, on aperçoit l’ancien dispensaire, œuvre des Hartmann, érigé en 1903. Descendez la rue des Vosges et longez le canal en direction de la place du 11 Novembre. Ce canal a été creusé pour les besoins en eau du moulin de l’abbaye au cours du Moyen Âge.
La place du 11 novembre
Le bâtiment qui s’offre au regard est imposant. Il s’agit d’une ancienne fabrique qui a fait partie du site du Graben et qui a été transformée en maison d’habitation en 1860.
Elle date de la fin du XVIII ème siècle et constitue un bel exemple de l’architecture industrielle de cette époque. Les Munstériens l’appellent « die àlt Krahj » (le vieux corbeau) ! Une des tours fortifiées de Munster se dressait à l’emplacement de l’entrée de cette maison.
Une place se profile à l’arrière de l’édifice, c’est la place du 11 Novembre, dont le nom ancien « Wàsaplàtz » signifie en alsacien : la place du pâturage. C’est là, qu’à l’extérieur des remparts de la ville, le bétail venait paître. Tout à coté de l’« àlt Krahj » se trouvait probablement le laboratoire chimique d’Henri Loewel, où il travailla près de cinq ans
Continuez le chemin vers la Grand’Rue, axe de circulation et artère commerçante de Munster. Traversez la Grand’Rue et prenez la rue de l’École percée en 1856, dans la perspective de la construction de l’école primaire. Au début de la rue, à gauche, une maison datant de 1823 présente son architecture originale
L’école élémentaire
L’école primaire mixte de Munster a été construite et financée par Frédéric Hartmann-Metzger (1772-1861). Il l’a offerte à la Ville de Munster en 1859. Il fut député du Haut-Rhin de 1830 à 1846 et élevé au rang de Pair de France en 1846 par le roi Louis-Philippe. Ce quartier a vu le jour entre 1860 et 1880, sur l’impulsion de Frédéric Hartmann (1822-1880), Maire de Munster de 1857 à 1880.
Tournez à gauche, dans la rue Saint-Grégoire et arrêtez-vous devant le bâtiment portant le n°18, qui a été très probablement l’ancienne crèche construite par les Hartmann. Traversez la rue Saint-Grégoire et prenez la rue Robi Wetzel, artiste peintre originaire de Munster. Arrêtez-vous à l’entrée Nord-Est du parc André Hartmann
Le parc André Hartmann
Au Nord du parc, l’école maternelle de Munster, due à la volonté de Frédéric Hartmann a été ouverte en 1866. Le parc André Hartmann a également été aménagé par Frédéric Hartmann, entre 1866 et 1870, pour honorer la mémoire de son grand-père.
Depuis le parc, vers le Nord, on distingue sur la montagne une énorme construction placée en pleine forêt qui captive l’attention. Il s’agit du sanatorium de Haslach, inauguré en 1925 (actuellement maison de santé médicale). En face de l’entrée du parc André Hartmann, à l’Est, avait été érigée, en 1892, une salle de musique et de théâtre entièrement financée par Madame Aimée Hartmann, veuve de Frédéric Hartmann. De prestigieux concerts s’y sont déroulés. La Première Guerre mondiale l’a transformée en ruines.
Plus loin, et du même côté, se trouve le Grand Hôtel, premier hôtel à vocation touristique créé à Munster en 1884. À l’angle de la rue Sébastopol et de la rue du Dr Heid, vous pouvez distinguer l’ancien collège F. Hartmann. Après avoir construit l’école maternelle, Frédéric Hartmann s’attache à créer une école primaire supérieure, nommée Realschule, en allemand.
La Realschule (ancien collège et lycée) est terminée en 1883 et inaugurée le 22 avril 1884. Frédéric Hartmann meurt à Paris le 3 juin 1880 et n’assiste donc pas à l’aboutissement de son projet. La salle de musique avant 1914 (archives municipales). Hôtel de Munster (Grand Hôtel). Lith. F. Lips, v. 1884-90 (archives municipales).
Dirigez-vous vers le kiosque à musique au centre du parc. Remontez la rue Sébastopol et arrêtez-vous devant le monument aux morts.
Le monument aux morts a été inauguré en 1930, en souvenir des victimes civiles et militaires de la Première Guerre mondiale. Pendant l’annexion allemande, le monument est transformé en instrument de propagande du III ème Reich. Les travaux de restauration sont terminés en 1953 et une plaque évoque les victimes de ce second conflit.
À côté du kiosque central (provenant de l’exposition artisanale de 1925), se trouve le monument Kirschleger . Ce rocher en granit porte une effigie en bronze du grand botaniste alsacien, natif de Munster, Frédéric Kirschleger (1804-1869). Prenez l’allée à gauche et arrêtez-vous place de la Gare.
La place de la gare
En 1868, le chemin de fer arrive à Munster grâce à la ténacité de Frédéric Hartmann. La ligne est prolongée en 1893 jusqu’à Metzeral. La gare qui date de 1868 est de style Napoléon III. Jusqu’au années 1960, deux petits pavillons complétaient la place et servaient de restaurants et brasseries pour les voyageurs Avec l’arrivée du train, le tourisme s’est très rapidement développé. Pendant des décennies, la place et la rue de la Gare ont été la porte d’accès de milliers de personnes et surtout de touristes qui ont pris le train pour découvrir la ville et sa vallée. Les alentours immédiats de la gare devaient faire bonne impression.
Afin que le train puisse accéder à Munster, il a fallu combler un dénivelé de plus de 4 mètres qui avait été creusé par la Fecht. Là où les voyageurs prennent le train pour aller vers Colmar ou vers Metzeral, il y avait autrefois un pré nommé « Pfistermatten ». C’était un lieu de triste mémoire car on y brûla, entre 1575 et 1673, les sorcières de la vallée
Devant l’afflux touristique qui ne tarissait pas et qui a été dynamisé par la proximité de la frontière franco-allemande entre 1871 et 1918, le train seul ne suffisait plus pour acheminer les touristes vers la crête vosgienne.
Le 13 mai 1907, un tramway intitulé : Münster-Schlucht Bahn , a été inauguré. Il permettait de relier en un peu plus d’une heure la gare de Munster au col de la Schlucht où se trouvait la frontière.
De là, le voyageur pouvait continuer en direction du Hohneck ou d’Epinal. Ce tramway comportait une partie avec crémaillère, avec une pente de 22 %. Il a été la plus haute voie ferrée de l’empire allemand. Le 3 septembre 1914, l’électricité a été coupée, immobilisant le tramway. Après 1918, il n’a pas été reconstruit.
Descendez la rue Frédéric Hartmann, empruntez la rue Koechlin, traversez la rue Sébastopol, continuez dans la partie Sud de la rue du Presbytère jusqu’à son intersection avec la rue Saint-Grégoire en direction de la Laub.
La Laub
À l’origine, le bâtiment de la Laub, érigé en 1503, se trouvait sur la place du Marché, entre la fontaine au Lion et les marches du temple protestant. Ce bâtiment servait de marché couvert et de lieu de réunion des représentants de l’abbé, de la communauté d’habitants de la vallée et de la ville. Il a été démonté entre 1867 et 1869 pour laisser place à l’église protestante et reconstruit à son emplacement actuel, rue Saint-Grégoire
Autrefois, c’est du haut de la plate-forme au-dessus de l’escalier de l’ancienne Laub que l’appariteur annonçait les publications et décisions municipales. De l’ancienne Laub il reste la pierre d’angle intégrée dans la façade de l’actuel bâtiment et deux arcades situées rue du Presbytère.
L’une d’entre elle porte une marque de tâcheron, signature d’un des tailleurs de pierre qui avait travaillé sur ce chantier Ce bâtiment historique a été restauré par la Ville de Munster en 2002. Descendez la rue Saint-Grégoire, traversez-la à hauteur de la rue du Dôme et passez derrière le chœur de l’église protestante, puis longez la façade Sud de cet édifice
Les pierres tombales
À l’extérieur de l’église protestante, sur le bas-côté sud, sont adossées trois pierres tombales. Pierre tombale de Matern Jaeglin (1712-1789) et de Maria Catharina Humel (?-1791). Matern Jaeglin avait été bourgmestre de Munster. Pierre tombale de Johann Carl Eccard (1695-1760), pasteur de Munster pendant 25 ans. Pierre tombale de David Oesinger (1703-1765) et Catharina Agathonia Gollin (1713-1770) : David Oesinger, originaire de Strasbourg, avait exercé la fonction de bourgmestre luthérien de Munster de 1736 à 1765, pendant une période très troublée.
Elles sont toutes les trois en grès rose des Vosges dont les carrières se trouvaient à proximité, vers le Hohrodberg et le Hohnack
La place du Marché
La place du Marché est le cœur historique de Munster. L’ancienne abbaye bénédictine et l’Hôtel de Ville se font face, ainsi que l’église catholique et l’église protestante. L’église Saint Léger étant devenue trop petite et vétuste pour accueillir les deux communautés religieuses,
un décret impérial du 15 mars 1862 autorise la construction de cette église protestante. Elle a été érigée entre 1867 et 1873, sur les plans de Frédéric de Rutté, architecte originaire de Neuchâtel. Les sculptures ont été réalisées par l’atelier d’Eugène Dock de Strasbourg. Le style est néo-roman, le clocher reprend la silhouette de la tour droite de l’église Saint-Léger à Guebwiller.
Très endommagée pendant la Première Guerre mondiale, elle ne rouvre ses portes qu’en 1928, après d’importantes transformations de l’architecture intérieure.
Au bord Nord-Ouest de la place du Marché, un petit monument en granit attire l’attention. Il rappelle un épisode tragique de la Première Guerre mondiale : parmi les pavés de la rue il y en a un plus grand que les autres : c’est ici que le 19 août 1914 à 14 h 30 a éclaté un obus tiré par l’artillerie allemande. Il a fait deux morts et huit blessés parmi les soldats français qui se trouvaient à ce moment sur la place. L’armée française est entrée le 17 août 1914 à Munster et en est repartie le 3 septembre 1914. Munster a été détruite à 85 % pendant la Première Guerre mondiale, en raison de la proximité du front.
La fontaine au Lion est érigée en 1576 à la suite du traité de Kientzheim, signé en mars 1575 entre les représentants de l’abbaye et ceux de la communauté d’habitants de la ville et de la vallée. Ce traité permet aux habitants de devenir plus indépendants par rapport à l’abbaye. Il leur reconnaît, entre autres droits, celui d’exercer librement le culte luthérien et Munster est reconnue pleinement comme ville impériale.
À l’origine, cette fontaine se trouvait au carrefour des routes, devant l’Hôtel de Ville... En 1934, elle est installée à son emplacement actuel. Une légende raconte qu’à chaque fois que les Munstériens étaient fâchés avec l’abbé, ils tournaient le lion de telle manière qu’il montre son arrière train à l’abbé qui entrait dans une colère noire. Suite à un procès, la ville était tenue de tourner le lion de façon qu’il n’offense plus son regard.
Le palais abbatial avec son entrée en forme de tunnel, s’appelle « s‘Bàssial ». Il a été construit entre 1786 et 1789, par Dom Benoît Aubertin, le dernier abbé. L’aile droite a été abîmée pendant la Première Guerre mondiale puis démolie.
La tour aux cigognes a été construite en 1872 par Jacques Hartmann (1825-1887). Frédéric de Rutté en a dressé les plans, Eugène Dock en a assuré le chantier.
L’entrée de l’église abbatiale était en plein sur la rue, devant la tour aux cigognes. L’église abbatiale reconstruite après plusieurs incendies à la fin du XV ème siècle a été détruite entre 1802 et 1805. Le clocher est resté en place jusqu’en 1865, puis il a été arraché car il était fissuré.
À côté de la tour aux cigognes, un édifice entièrement réalisé en briques borde la place du Marché. Il a été offert à la Ville de Munster en 1892 par Madame Aimée Hartmann, veuve de Frédéric Hartmann. Il sert, entre autres, de lieu de répétition à l’Harmonie Hartmann.
En face, de l’autre côté de la place, une maison avec la partie supérieure en colombage attire le regard : il s’agirait d’une ancienne grange dîmière qui date de 1572. C’est une des plus vieilles maisons conservées de Munster. Elle aurait fait partie des possessions du château du Schwarzenbourg. La tradition orale raconte qu’un souterrain l’aurait reliée à l’abbaye, située de l’autre côté de la place du Marché. La baie vitrée et le balcon ont été ajoutés à la fin du XIX ème siècle.
L’Hôtel de Ville
L’Hôtel de Ville a été édifié en 1550 sur un terrain appartenant à l’abbé. De style Renaissance, sa façade a été classée monument historique en 1928. Au-dessus de la porte d’entrée, les armoiries de la Ville et de l’ancienne communauté d’habitants évoquent la façade stylisée d’une église abbatiale. Elle rappele ainsi que Munster, dont le nom vient de « monasterium », doit son existence à l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Grégoire.
En-dessous du pignon, l’aigle bicéphale déploie ses ailes. Il est le symbole du Saint Empire romain germanique dont Munster a fait partie.
En 1354, Munster est entrée dans la confédération des dix villes libres d’Alsace : la Décapole, dépendant directement de l’empereur. Deux armoiries sont visibles au centre de l’aigle bicéphale : à gauche le sceau de Kaysersberg où il y avait l’unité administrative de la Décapole dont dépendaient Kaysersberg, Turckheim et Munster, à droite les armoiries des Habsbourg, empereurs.
L’intérieur de l’Hôtel de Ville a été entièrement refait après 1918. Dans le hall d’entrée, quelques vestiges lapidaires de l’ancienne abbaye sont exposés. Parmi les pièces remarquables, une sculpture du XIIème siècle, provenant du chœur de l’ancienne église abbatiale et découverte en 1967 lors de la construction de la Caisse d’Epargne de Munster. Elle représente peut-être l’ange, symbole de l’apôtre Saint Mathieu.
La grande pierre qui est adossée au mur est un élément d’un monument funéraire également découvert en 1967. Il porte les armoiries parlantes (en forme de feuilles de nénuphar) de l’abbé Jean Rodolphe von Laubgass, qui avait posé les fondations du nouveau chœur de l’église abbatiale en 1479.
Dans la pièce qui se trouve à côté du hall d’accueil, appelée « salle Lazare de Schwendi», deux tableaux de Marie-Bonaventure et Henri Lebert présentent des vues de Munster en 1799 et en 1809 et deux tableaux de Charles Rohn, montrent Munster en 1839.
Au premier étage, une reproduction du mausolée de Dom Augustin Calmet à Senones attire le regard. Dom Calmet (1672-1757), le grand historien de la Lorraine, avait été novice à Munster entre 1690 et 1696, puis sous-prieur de 1704 à 1706. Il avait été chargé de la rédaction de l’histoire de l’abbaye. Il a été l’ami de Voltaire et abbé de Senones
Un panonceau en bois montrant des corbeaux attaquant une chouette ou un hibou, provient de l’ancienne église abbatiale (XVII-XVIII ème s.).
La salle des séances, baptisée « Salle de la Décapole », est ornée de très belles colonnes datant du XVI ème siècle. Les vitraux représentent les armoiries des villes de la Décapole et de Strasbourg, ainsi qu’un certain nombre de familles nobles. Ils ont été mis en place, pour l’essentiel, en 1930.
Deux œuvres du XVIII ème siècle ornent la salle, ainsi qu’un magnifique tableau du grand peintre et illustrateur romantique Gustave Doré (1832-1883) intitulé « La Vallée de Munster »
Quittez l’Hôtel de Ville et dirigez-vous vers la place du Marché. Passez sous l’arche du « Bàssial » (Palais abbatial) et arrêtez-vous devant les ruines du cloître, à l’emplacement où se trouve le plan d’ensemble.
Les ruines de l’abbaye
À gauche, on peut voir ce qui subsiste du palais abbatial terminé entre 1786 et 1789 et la tour aux cigognes de 1872. L’abbaye bénédictine Saint-Grégoire a été fondée vers 660 et, vendue comme bien national, ferme ses portes en 1791. Elle a fait partie des plus anciennes abbayes d’Alsace. Munster lui doit son nom et son existence.
Le nom ancien de cette partie de la vallée est le Val Saint-Grégoire, en souvenir du pape Grégoire le Grand, mort en 604, saint patron de l’abbaye.
Les structures restées en place ont été dévastées pendant la Première Guerre mondiale et seules subsistent les voûtes du cloître datant du XVII ème siècle, l’escalier en colimaçon menant autrefois aux cellules des moines au premier étage ainsi qu’une porte gothique de la fin du XV ème siècle, antérieure à la Guerre de Trente Ans, de facture remarquable, avec traces de blasons martelés.
En face du plan de l’abbaye on aperçoit les vestiges de l’ancien moulin de l’abbaye, desservi par un canal qui traverse la ville. La devise des moines bénédictins était : « ora et labora » (prier et travailler). Ils devaient assurer en grande partie leur subsistance.
Passez devant le bâtiment du Prélat, siège du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges où une très intéressante exposition permanente présente le territoire du parc ainsi que ses différentes missions.
Retour devant l’Office de Tourisme, fin du circuit.
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Date de dernière mise à jour : 21/07/2016