Préhistoire
De nombreux sites témoignent d'une occupation précoce par l'homme dans les Landes. Les cavités calcaires, à bonne distance des aléas océaniques de la côte, ont très tôt fourni des abris pour l'homme. Les silex en bord des cours d'eau furent propices à la fabrication d'outils et armes.
L'empreinte la plus marquante est sans nul doute le fragment de statuette en ivoire de mammouth "La Dame de Brassempouy" datée du Paléolithique supérieur : 26 000 avant notre ère qui est l'une des plus anciennes représentations de visage humain à ce jour. Quant à la grotte Duruthy à Sorde-l'Abbaye, des pièces préhistoriques datées également du paléolithique supérieur y ont été découvertes.
Antiquité
Avant la conquête romaine, le territoire qui constitue aujourd'hui le département des Landes était occupé par plusieurs peuplades d'origine ibère et celte venues se mêler à la population autochtone. Dès cette époque, de vastes forêts couvraient le pays et il semble que les villages étaient plein de vitalité. A Dax, alors village lacustre, on retrouve des traces d'occupation bien avant l'arrivée des romains.
En 52 avant J.-C., ces peuples qui entretenaient déjà des relations commerciales avec Rome et s'étaient imprégnés de quelques-uns de leurs usages, se soumirent à la domination romaine sans grande résistance. Quand Crassus, lieutenant de César, prit possession de cette extrémité sud-ouest de la Gaule, elle fut intégrée dans la grande région de l'Aquitania.
S'ensuivirent paix, prospérité, urbanisation, administrations et aménagement des voies de communication. Dax devient une vraie ville déjà appréciée pour ses eaux chaudes. Dès le IVe siècle, le christianisme pénètre progressivement.
En 418, les Wisigoths envahissent la région, ils en seront chassés en 507 après la victoire de Clovis à Vouillé.
Moyen-âge
La domination des Francs à partir de 507 est assez mal établie dans ce territoire bien trop éloigné. C'est ainsi que dès 580, les Vascons ou Gascons (ibères non latinisés) envahissent la région. Initialement établis dans la vallée de l'Adour, ils se répandent dans toute l'Aquitaine. Les Landes appartiennent désormais aux ducs Gascons.
Au VIIIe siècle, c'est l'invasion sarrasine que Charles Martel disperse vers 730, mais il faudra plusieurs années avant que Charlemagne ne parvienne à les refouler jusqu'aux Pyrénées.
En 778, la région intégrée par Charlemagne au royaume d'Aquitaine fait partie de l'empire carolingien.
Dès le IXe siècle, féodalité et invasions normandes marquent les temps. A la fin du Xe siècle, Guillaume Sanche règne sur la Gascogne. Il fonde une dizaine d'abbayes, notamment celles de Saint-Sever et Mimizan.
En 1133 est fondé Mont-de-Marsan, à la même époque les puissants seigneurs d'Albret (d'où est issu Henri IV) édifient leur château à Labrit.
En 1152, après le mariage d'Eléonore de Guyenne avec Henri II, roi d'Angleterre, le pays des Landes passe à la maison de Plantagenêt ; la domination anglaise durera près de trois siècles. Les seigneurs d'Albret gardent et même étendent leur fief, L'Albret ne tarde pas à envelopper la plus grande partie du département actuel des Landes.
Durant la guerre de Cent Ans, la région est au coeur du conflit et le peuple se réfugie dans les cités tandis que se construisent les bastides. En 1441, les Anglais sont chassés de Mont-de-Marsan.
De la Renaissance à la Révolution
A peine sorti de la guerre de Cent ans, le pays des Landes est durement agité par les luttes religieuses du XVIe siècle. La religion réformée connait ici un beau succès avec le soutien de Marguerite de Navarre (1492-1549) qui séjourne souvent à Mont-de-Marsan, puis de sa fille Jeanne d'Albret (mère du futur Henri IV) qui s'implique à son tour à partir de 1560.
De nombreux prédicants répandent la nouvelle religion dans toutes les strates de la société. Plusieurs églises réformées indépendantes se créent.
A partir de 1562, vont s'opposer les bandes armées commandées par Montluc pour les catholiques et Montgomery pour les protestants, dans une guerre civile de 36 ans qui va se décomposer en huit guerres de religion. Durant ces guerres, seront commis les plus grands excès d'un côté comme de l'autre, jusqu'à la pacification générale, amenée par l'édit de Nantes en 1598.
A partir de là, hormis un moment d'agitation sous la Fronde, l'histoire des Landes se confond avec celle de la France. Le département, tel que nous le connaissons aujourd'hui, est créé en 1790. Il englobe une partie de la Guyenne et de la Gascogne.
A la fin du XVIIIe siècle, le département des Landes est couvert sur plus de 65 % de son territoire de landes mal drainées et de dunes dangereuses pour les habitations, alors que la partie au sud de l'Adour et le long de sa vallée est constituée de sols fertiles, propices à la culture et boisés. Ces landes sont de grandes étendues plates, marécageuses et insalubres.
Les landais vivent essentiellement de l'élevage de moutons qu'ils surveillent montés sur des échasses et de la maigre culture du seigle et de millet. En ces terres peu hospitalières, le palu était monnaie courante. Les premiers travaux de stabilisation des dunes ont été entrepris en 1780.
De la Révolution au XXIe siècle
Sous le second empire, les landais assainissent la lande en creusant des fossés de drainage. Après plusieurs expérimentations, on sait que la seule essence capable de vivre dans ces sols sablonneux détrempés est le pin maritime. La loi du 19 juin 1857 impose à toutes les communes des Landes de Gascogne de boiser leurs territoires en pins. A partir de là, le visage de la région va littéralement se transformer.
Napoléon III et Eugénie qui apprécient le sud-ouest, y viennent régulièrement et le rendent à la mode. La station thermale d'Eugénie-les-Bains sera baptisée ainsi en l'honneur de l'impératrice, tandis que Napoléon III crée le domaine de Solférino. Un nouveau système économique se développe, axé sur l'exploitation des forêts de pins (principalement le gemmage) et tourné vers l'industrie, à laquelle le département fournit bois et dérivés de la résine, toutefois, cette évolution se fait au détriment des bergers.
En 1905, le journaliste et poète Maurice Martin donne à la côte landaise le nom de "Côte d'Argent ".
Au cours de la Première Guerre mondiale, la région paie un lourd tribut.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de par sa façade littorale et sa proximité avec la frontière espagnole, le département représente un intérêt stratégique important, il est coupé en deux par la frontière séparant les zones libre et occupée. La résistance s'organise difficilement et en 1945 les FFI du département comptent 12 962 membres.
La seconde moitié du XXe siècle dans les Landes s'inscrit dans une période de développement économique et d'accroissement démographique. A l'industrie liée directement à l'exploitation du bois, s'ajoute une industrie agro-alimentaire, le tourisme maritime, gastronomique et le thermalisme. Le tout est favorisé par de denses réseaux routiers, autoroutiers et ferroviaires.
Les terribles tempêtes de 1999 et 2009 qui ont gravement endommagées les forêts landaises ont mis en avant les dangers économiques d'une monoculture et ont démontrées l'intérêt d'une diversification des essences.