Monbazillac (AOC) Bergerac Dordogne Aquitaine
Le monbazillac1 est un vin liquoreux français produit au sud du vignoble de Bergerac, sur des coteaux pentus exposés au nord, en rive gauche de la Dordogne, dans les environs du village de Monbazillac. Il bénéficie d'une appellation d'origine contrôlée.
Historique
Le monbazillac fait partie du grand vignoble de Bergerac. En cela, il partage une histoire commune avec l'appellation bergerac.
Dans les années 1930, un différend oppose un viticulteur de Gageac-et-Rouillac, commune voisine de Saussignac, à l'appellation monbazillac. Il perd son procès en 1934, la décision de justice excluant les producteurs de cette zone de la prestigieuse AOC de vin blanc liquoreux5.
L'AOC est reconnue par un décret du 15 mars 1936.
Situation
Aire géographique
L'appellation monbazillac couvre cinq communes : Colombier, Monbazillac, Pomport, Rouffignac-de-Sigoulès et Saint-Laurent-des-Vignes. Elle est située sur les coteaux de la rive gauche de la Dordogne.
Géologie et orographie
Le vignoble est établi en coteaux à pente faible. Il repose sur des terrains sédimentaires de la fin de l'éocène et du début de l'oligocène.
Trois formations coexistent :
- les terrasses de la vallée de la Dordogne depuis Colombier jusqu'à Pomport, sont constituées de roches détritiques déposées par la rivière. Ce sont des graves (mélange de sable, gravier et limon) issues de l'érosion des roches magmatiques du Massif central. Le pH est plutôt acide et c'est un terrain relativement peu fertile qui se ressuie bien après de fortes pluies.
- le coteau appelé côte nord culmine au moulin de Malfourat et domine la ville de Bergerac. Il est constitué de calcaire moyennement fertile.
- Le plateau se présente ici comme une pente douce vers le sud et la vallée de la Gardonnette. La roche mère est la molasse de l'Agenais, une formation qui couvre une grande surface sur les hauteurs de plusieurs départements.
Ces sols sédimentaires assez riches demandent au viticulteur du soin pour éviter une trop grande végétation : choix du porte-greffe, fumure adaptée et légère, enherbement permanent pour créer une concurrence avec la vigne. Une vigueur modérée est nécessaire pour juguler la production.
Climatologie
L'exposition du coteau nord préserve des ardeurs du soleil et l'exposition tournée vers la rivière favorise le développement de la pourriture noble. Dans cette zone, l'alternance d'humidité et de sec à l'automne favorise également la pourriture noble. Ce sont les vins de cette zone qui sont les plus susceptibles de porter la mention sélection de vins nobles. Les autres terroirs sont moins bien exposés pour favoriser la botrytisation du raisin. Ils produisent préférentiellement du vin moelleux.
Le vignoble
Encépagement
Les cépages principaux sont la muscadelle B, le sauvignon B, le sauvignon gris G et le sémillon B.
Quelques parcelles de cépages accessoires perdurent. Elles peuvent être plantées de chenin B, d'ondenc B ou d'Ugni blanc B. Elles sont toutefois limitées à 10 % de l'encépagement6.
Ces cépages forment le quatuor qui règne sans concurrence sur les vignobles à vin blanc de Bergerac, de Bordeaux et de Lot-et-Garonne. Leur adaptation au terroir est pluri-séculaire et leur aptitude à prendre la pourriture noble pour produire des vins liquoreux est bien connue.
Pratiques culturales
La densité de plantation des vignes est au minimum de 4 000 pieds par hectare. L'écartement entre ranges ne doit pas dépasser 2,5 mètres et l'écartement entre ceps dans le rang doit être au minimum de 0,80 mètre6.
La taille de la vigne peut être à astes (nom local de la taille en guyot) ou à cots. (nom local de la taille en gobelet) Le nombre d'yeux ou bourgeons porteurs de grappe ne peut excéder 15 par pied6, mais le vigneron peut tailler plus long et sélectionner les plus vigoureux et les mieux situés sur le pied lors de l'épamprage.
La hauteur du feuillage doit être au moins de 0,6 fois l'écartement entre les rangs6. La surface foliaire (ensemble des feuilles de vigne exposées au soleil) doit être suffisante pour amener le raisin à une bonne maturité. C'est dans les feuilles qu'est fabriqué le sucre véhiculé par la sève élaborée, puisque c'est le siège de la photosynthèse.
Les vignes doivent être tenues en bon état cultural et sanitaire. Le taux de pieds morts ou manquants ne doit pas dépasser 20 % sous peine de voir le rendement amputé du même pourcentage. Le viticulteur traite la vigne pour combattre les maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium...) et doit maîtriser l'herbe sous la vigne en tondant ou en utilisant des herbicides. L'irrigation des vignes est interdite6.
La récolte
La quantité de raisin ne peut pas être supérieure à 8 000 kg par hectare. Cette quantité vinifiée ne peut dépasser 30 hectolitres de vin par hectare en rendement simple et 40 hectolitres de vin par hectare en rendement butoir6.
La récolte doit se faire en plusieurs tris, ce qui exclut de fait l'usage de la machine à vendanger. Cette pratique consiste à ne récolter que les grappes ou parties de grappe arrivées à l'objectif de maturité ou de pourriture noble. Les autres grappes sont laissées sur la plante afin d'y parfaire le mûrissement. Pour obtenir le droit de mentionner « sélection de grains nobles » sur l'étiquette, le tri de la récolte ne doit prendre que les grains botrytisés.
Le transport de la vendange exclut les bennes avec pompe de vidange. Les bennes doivent se vider par gravité afin de ne pas abîmer le raisin.
La richesse en sucre du raisin doit être d'au moins 221 grammes, soit 14 % de volume en titre alcoométrique naturel pour un vin blanc sans mention et de 255 grammes, soit 17 % de volume en titre alcoométrique naturel pour les vins portant la mention sélection de grains nobles.
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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021