Rhône-Alpes patrimoine et histoire

Région d'art et d'histoire, Rhône-Alpes a conservé les traces de ses locataires successifs. Préhistoriques, les peintures pariétales de la grotte Chauvet. Médiéval, le somptueux village de Crémieu. Renaissance, la Bâtie d'Urfé ou le quartier Saint-Jean de Lyon qui a connu les grandes heures des soyeux.

A ne pas manquer non plus : le château des Ducs à Chambéry, les forts de la Maurienne, le château de Tournon en Ardèche qui veille à la fois sur la ville et sur le Rhône, l'abbaye cistercienne d'Aiguebelle dans la Drôme...

De la Grotte d'Orgnac au Château des Ducs de Savoie, en passant par les Théâtres Romains de Lyon, l'Abbaye de Saint-Chef, ou encore le Monastère Royal de Brou, Rhône-Alpes vous confie son Histoire et ses histoires.

Lyon, classé par l'UNESCO, le riche patrimoine de reflétant toutes les époques, séduit immédiatement.

Grenoble, patrie de Stendhal, est dominée par son imposante bastille, accessible par téléphérique.

Vienne s’enorgueillit de ses sites gallo-romains.

Chamonix, Annecy, Chambéry, avec leurs sites et monuments, sont des invitations à la découverte.

Notre-Dame de la Salette en Isère comme lieu de pèlerinage

Le baroque savoyard

Si les clochers à bulbe des églises et autres chapelles, inspirés de ceux d’Europe centrale, sont un incontournable du paysage savoyard, si quelques rares églises romanes subsistent (la superbe basilique Saint-Martin d’Aime et les belles ruines de l’église de Saint-Pierre d’Extravache), si le gothique conserve lui aussi quelques jolis fleurons comme le cloître de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne, le baroque est la forme d’art religieux à laquelle il vous sera impossible d’échapper en Tarentaise, en Maurienne ou dans le val Montjoie (les exemples se font rares dans les plaines, plus éloignées des cols donc de l’influence italienne) en suivant, par exemple, les « chemins du Baroque » en Savoie ou le « sentier du Baroque » en Haute-Savoie.

Parce qu’il existe, typiquement, un style baroque montagnard (on rencontre également des retables baroques dans le Jura) sinon savoyard. Un style né de la conjonction de plusieurs facteurs.

- Religieux d’abord : l’art baroque, né à Rome au XVIe siècle, est, depuis le concile de Trente, le symbole de la Contre-Réforme et ne pouvait donc que s’épanouir dans cette Savoie posée aux portes d’une Genève tout entière acquise au protestantisme. Il s’agit clairement pour l’église catholique d’en rajouter une couche en réaction à l’austérité prônée par la religion réformée.

- Socio-économique ensuite, la Savoie connaît en ce XVIIe siècle une prospérité nouvelle et une démographie presque galopante. Et la Savoie est riche d’artisans : des artisans qui n’hésitent pas à aller travailler au loin, jusqu’en Espagne, en Allemagne ou dans les Flandres, se nourrissant de ces influences extérieures. Nombreux aussi sont les artisans venus, chargés de leur savoir-faire et de leurs traditions, offrir leurs bras à la Savoie depuis la Lombardie, le val de Suse en Piémont, Lugano en Tessin. Bref, dans ces montagnes, on va faire du baroque, mais sans le savoir puisque le terme ne sera inventé que bien plus tard par les historiens d’art.

Si, en Italie ou dans le comté de Nice, le baroque s’affirme dès la rue, en Savoie, les églises se font discrètes à l’extérieur, à l’exception du val Montjoie où se dévoilent quelques façades peintes en trompe l’œil.
Tout se passe à l’intérieur de ces églises presque toutes bâties sur le même plan (églises halles, sans bas-côtés). Un intérieur, lui aussi d’une évidente simplicité, parce qu’il faut que le regard du fidèle soit comme aspiré par l’essentiel ornement de l’église : le retable, qui occupe tout le fond du chœur, derrière l’autel.

L’art classique aime la ligne droite, le baroque chérit la courbe. Sculptés dans du pin cembro, volontairement conçus comme un décor, les retables savoyards offrent donc tout un festival de colonnes torses à feuilles de vignes ou d’acanthes, de grappes de raisins, de pommes de pin, de drapés, de miroirs bombés emballés de cuir...

Le retable remplit une double fonction : émerveiller le fidèle en le noyant dans un déluge d’ors et de couleurs franches et lui offrir une leçon de catéchisme imagée. Un retable baroque est comme une porte ouverte sur le paradis (où, les anges, en nombre, semblent cacher quelques rondeurs sous leurs tuniques à la romaine). Il évoque des scènes classiques du Nouveau Testament, se « lit » de bas en haut. À la base, des saints proches des croyances populaires, protecteurs ou guérisseurs ; au sommet, Dieu.

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Date de dernière mise à jour : 08/09/2017