Vins et vignobles de Savoie

Vignoble savoyard

Dépassons les clichés ! De très bons vins sont réalisés en Savoie et Haute-Savoie. Quatre vins AOC, vingt-deux crus, une vingtaine de cépages, 700 viticulteurs, 2 200 hectares dont 90 % en AOC. Les vignobles s'accrochent aux pentes et vous pouvez suivre les routes du vignoble pour découvrir des paysages préservés et des caveaux ouverts au public.

La culture de la vigne remonte à l'Antiquité avec l'arrivée des Romains, il y a plus de 2 000 ans. Amateurs de vin, ils plantent de la vigne, un cépage d'Allobrogie, la vinifient et envoient des amphores par bateaux via le Rhône jusqu'à Rome. Ce sont les moines qui continueront cette culture au XIIe siècle. Ils obtiennent des vins réputés destinés à la noblesse et au clergé.

A cette même époque, le mont Granier s'écroule (en 1248) laissant sur 20 kilomètres un éboulis de rochers que l'on rencontre toujours dans les nombreuses petites routes à Apremont et Myans. Aujourd'hui, cultivée en parcelles de vignes, la terre frappée par cette catastrophe naturelle donne des vins blancs très fruités aux teintes caractéristiques de pierre à fusil qui portent le nom d'abymes et apremont.

Revenons à notre histoire. Afin de limiter le vignoble et dans un souci de qualité, le duc Emmanuel-Philibert instaure en 1559 par un édit le ban des vendanges : le raisin doit être récolté à bonne maturité.

Le vignoble savoyard a failli être exterminé par le phylloxéra à la fin du XIXe siècle, en 1877, avec 80 % de détruit. Au début de XXe siècle, la vigne est replantée. Il faudra attendre les années 1990 pour obtenir des vins de qualité, certains rivalisant avec des grands crus.

Les grandes familles des vins de Savoie se découpent avec les blancs et les cépages jacquère (55 % du vignoble savoyard) qui donnent des chignin, apremont, abymes, le cépage altesse (6 % du vignoble) offrant de superbes chignins bergeron et plusieurs roussettes. La roussette viendrait de Hongrie, plus sûrement de Chypre, par la dot d'Anne de Lusignan, future épouse du roi Amédée VIII, duc de Savoie.

Du côté des rouges, la mondeuse (10 % du vignoble) qui s'étend de Monterminod à Seyssel et de Chapareillan à Fréterive sur des coteaux et des éboulis dans les falaises calcaires de la Combe de Savoie. Les plus réputés sont les crus arbin et saint-jean-de-la-porte. Puis viennent les gamays, plus légers. Des rosés et des pétillants de Savoie font leur apparition.

Les vins de Savoie ont gagné en qualité. N'hésitez pas à rencontrer les vignerons dans les caveaux, à demander le nom du vigneron lors d'une commande au restaurant et à privilégier les producteurs par rapport aux négociants.

La Savoie a obtenu le label Vignobles et Découvertes pour deux territoires, Coeur de Savoie (Cruet, Apremont, Chignin...) et lac du Bourget (Jongieux, Aix-les-Bains, Chautagne...).
Le Centre d’ampélographie alpine Pierre Galet

Pierre Galet est à l'origine l'ampélographie qui est l'art de déterminer et de reconnaitre un cépage. Situé dans le musée régional de la Vigne et du Vin à Montmélian, le Centre d'ampélographie alpine détient le fonds du travail de cet ingénieur-chercheur reconnu. Près de 60 ans de recherches sur les cépages avec plus de 60 mètres linéaires d'archives. L'association qui gère ce fonds réalise des recherches sur les cépages anciens, de l'archéologie viticole. Il existerait 200 cépages présents sur l'arc alpin. Plus de 75 souches de cépages savoyards ont été mises dans un conservatoire pour éviter les clonages, mais aussi pour replanter et protéger de disparition des vieux cépages oubliés.

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